Karl-Patrick Lauk : « J'ai bouffé du vent »
La Provence semble ne déjà plus avoir le moindre secret pour Karl-Patrick Lauk. L'Estonien du Team Pro Immo Nicolas Roux, déjà vainqueur des 4 jours des As-en-Provence en 2016, a récidivé cette année, qui plus est avec trois victoires d'étapes à la clef. "Est-ce qu'il est déjà arrivé qu'une équipe domine tellement une course par étapes en Elite Nationale ?", s'interroge l'Estonien auprès de DirectVelo. Le sprinteur peut être satisfait. Jamais jusqu'alors il n'était parvenu à réaliser un tel numéro, enchaînant quatre victoires en quatre jours de course. "C'est forcément un moment dont je me souviendrai très longtemps. Je dois remercier l'équipe qui a fait un gros travail tout le week-end et notamment mon ami Sébastien Fournet-Fayard. C'est une machine !", sourit-il.
« FAIRE DES CHOSES DONT JE N'AI PAS VRAIMENT L'HABITUDE »
Karl-Patrick Lauk enchaîne les moments marquants en cette période estivale. Avant ces 4 jours des As-en-Provence qu'il considère lui-même comme "simplement parfaits", le coureur de 20 ans avait effectué ses débuts en tant que stagiaire professionnel au sein de la formation Astana. C'était lors de l'Arctic Race of Norway. "C'était vraiment sympa sur une course avec des paysages magnifiques. J'ai dû travailler pour l'équipe et faire des choses dont je n'ai pas vraiment l'habitude, comme aller chercher des bidons ou des vêtements chauds à la voiture. J'ai aussi passé la plupart des étapes à protéger des mecs comme Grivko ou Breschel. J'ai bouffé du vent ! Ça m'a changé mais c'était cool. J'ai beaucoup aimé".
« CE N'EST PAS LE CASQUE OU LE CUISSARD QUI FAIT LE COUREUR »
Malgré ces beaux moments, l'actuel 18e du Challenge BBB-DirectVelo veut garder les pieds sur terre. "Des amis m'ont demandé ce que ça me faisait d'avoir tout l'équipement d'Astana... Ils voulaient savoir si j'avais le casque, le vélo, le Garmin... Pour moi, ça ne change rien ! Le travail commence maintenant ! D'accord, j'ai du beau matériel et je le porte avec fierté mais ce n'est pas le casque ou le cuissard qui fait le coureur", prévient-il. "Je dois rester concentré sur le fait de gagner des courses". Désormais, Lauk devrait porter le maillot d'Astana à l'occasion de Paris-Bruxelles puis du Grand Prix de Fourmies, même s'il n'en a pas encore eu la confirmation. "Ils voulaient m'envoyer à la Classique d'Hambourg et à Plouay mais les stagiaires ne peuvent pas disputer d'épreuves WorldTour".
« JE VAIS RÉFLÉCHIR »
Le dernier lauréat du Tour d'Estonie s'imagine-t-il passer professionnel dès 2018 ? "Pffff", souffle-t-il. "Je ne sais pas quoi répondre à cette question... Il faut que je continue de progresser. J'aimerais pouvoir enchaîner un plus grand nombre de courses par étapes. Je n'ai que 20 ans pour l'instant mais j'ai des opportunités alors je vais réfléchir. Si Astana me propose quelque chose, je ne vais pas dire non. Ce sont des opportunités qui peuvent ne se présenter qu'une seule fois dans une carrière. Mais on n'en est pas là". D'ici là, Karl-Patrick Lauk emmènera la formation estonienne aux Championnats du Monde de Bergen, en Norvège. "J'espère que je serai capable de porter cette belle sélection estonienne et qu'on pourra faire le show !".