Louis Pijourlet a des pistes

Crédit photo DirectVelo.com

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Louis Pijourlet termine sa saison sur un premier prix. Il est le lauréat de la première Bourse Cyclisme & Etudes - Souvenir Etienne Fabre décernée par le Chambéry Cyclisme Formation. "Je le prends comme la mise en valeur du double projet et un hommage à Etienne Fabre qui était lui-même un bel exemple de réussite dans les études et le sport", commente l'étudiant en licence de Psychologie clinique auprès de DirectVelo. "Monter le dossier de candidature, avec la vidéo de présentation, était déjà très enrichissant. Il faut du soutien pour réussir le double projet, du côté du sport et des études. Cette bourse va m'aider et va aussi m'ouvrir les portes d'un stage avec Virginie Dalla Costa, psychologue de l'équipe AG2R La Mondiale. Je l'accompagnerai quand elle rencontrera des sportifs", détaille-t-il.

Le sociétaire du CR4C Roanne était absent pour recevoir son prix. Il avait un bon mot d'excuse, signé de l'organisateur des 6 Jours de Gand qu'il a disputés la semaine dernière. "Chaque année, ils gardent une ou deux places pour des coureurs en forme. L'organisateur a demandé, entre autres, à Morgan [Kneisky NDLR] des noms de coureurs français et, au final, l'organisateur m'a retenu", explique-t-il.

Associé au Suisse Tristan Marguet, il a donc connu son baptême du feu des Six Jours professionnels sur la cuvette de Gand où il a déjà brillé sur les 6 Jours Espoirs (lire ici). "Les Six Jours Elites c'est un autre rythme. Il y a un programme complet, on fait 100 bornes sur la piste tous les soirs et on se couche à 3 heures du matin", indique-t-il.

Sur les 166 mètres de la petite piste gantoise, les repères changent par rapport aux courses en peloton des Coupes du Monde que connaît le Champion d'Europe de poursuite par équipes. "Les braquets sont plus petits, les efforts plus courts mais plus violent. Parfois c'est un enchaînement de sprints, c'est plus nerveux", constate-t-il. Surtout, le peloton est peuplé de spécialistes à la technique éprouvée. "Sur une piste courte, il ne faut pas faire de faute technique car on ne peut pas compenser continuellement avec le physique. Quand ça roule vite, on voit les spécialistes avec 30-35 Six Jours au compteur, jouer sur la technique pour compenser la fatigue. De ce côté, j'ai progressé tout au long de la course, même si j'ai encore beaucoup de chemin à faire", commente celui qui a trouvé ses marques avec Tristan Marguet.

C'est aussi à Gand, que Louis Pijourlet a eu la confirmation que l'équipe de l'Armée de Terre, où il devait passer pro l'an prochain, ne repartirait pas en 2018. "Depuis mercredi, on s'en doutait, avec Morgan qui est aussi concerné. Ce qui me choque dans cette décision, c'est que ça n'a rien à voir avec le sport, c'est un choix politique. Cette décision a une grosse influence sur nos carrières", s'inquiète le coureur de 22 ans.

Le vainqueur du Tour Nivernais Morvan se pose la question de son avenir dans le vélo. "J'ai des pistes en DN1 mais je suis étudiant, je n'ai pas de revenus à part l'aide de mes parents et le soutien en matériel de la FFC pour la piste. Je dois trouver une source de financement". Le médaillé de bronze du Championnat de France Amateur de contre-la-montre veut se convaincre de sa valeur. "Si une équipe pro m'a fait confiance une fois, c'est que j'ai le niveau. Mais je ne suis pas à l'abri d'une mauvaise saison, d'une blessure. Je suis dans l'incertitude. Mais si je dois refaire mes preuves, ça ne me fait pas peur", assure-t-il.

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