Nicolas Pruvot n’aime pas la chaleur. Plus encore, il ne la supporte pas. L’analyse de sa carrière pourrait être faussée pour celui qui n’aurait pas cette clé de lecture. Dernière exemple à Besançon le 14 octobre dernier où le sociétaire de l’ESEG Douai disputait la première manche de Coupe de France Elites en plein été indien. "Ce jour-là, je suis tombé dans les pommes à mi-course alors que j’étais revenu dans le groupe de dix. C’est dommage parce que j’étais plutôt bien, et en tout cas, pas en surrégime. C’est à cause de la chaleur que j’ai perdu connaissance. Déjà la veille, avec le soleil, j’avais mal à la tête", explique le coureur à DirectVelo.

LA FIN DE SES SOUCIS DE MATÉRIEL

Hormis cet incident, et après une saison 2016 marquée par des ennuis de santé et des problèmes mécaniques à répétition, Nicolas Pruvot a toutes les raisons d’être satisfait de son passage des Espoirs aux Elites. "Dans les courses régionales, j’ai obtenu cinq victoires, dit-il. Mais c’est surtout sur les premières Coupes de France que je voulais me jauger". Passé l’épisode malheureux de Besançon, il s’aligne à la Mezière le 12 novembre avec un esprit revanchard. "Je suis parti en 6e ligne, sans comprendre pourquoi d’ailleurs, et j’ai dû mener une grosse bagarre pour remonter. Au final, je parviens à finir 11e ce qui est une satisfaction pour moi. Et mon matériel a bien tenu !", s’exclame-t-il.

Cette référence au matériel n’est pas anodine puisque Nicolas Pruvot a souffert la saison dernière d’un vélo "usé par trois saisons, dont les vitesses passaient mal et les cassettes cassaient", énumère-t-il avant de rassurer ses partisans sur ces contingences mécaniques. "C’est enfin réglé grâce au soutien des Cycles Fred, un marchand de cycles du coin, qui a refait mon vélo à neuf ! Et aussi grâce à mon club qui m’a prêté des roues", annonce-t-il.

« MA MEILLEURE SAISON DEPUIS LONGTEMPS »

Pour la troisième manche de Coupe de France dimanche prochain, le cyclo-crossman de bientôt 23 ans (il les fêtera début janvier) s’alignera avec l’ambition de finir dans le Top 10. "Je ne connais pas le circuit de Jablines, mais on m’en a parlé en bien. Et de toute façon, j’ai bien travaillé depuis l’été pour être performant sur tous les types de circuit. Je me sens bien", précise-t-il avant de renchérir : "C’est ma meilleure saison depuis longtemps. En plus, au fur et à mesure, mon niveau augmente".

Cette condition optimale aiguise l’appétit du coureur qui veut tenter l’aventure des courses du Superprestige en Belgique. "C'est là où on apprend. Comme je n’habite pas loin, il faut que j’en profite", argumente-t-il. Mais avant cela, le Championnat des Hauts-de-France à Denain (Nord) est un rendez-vous que Nicolas Pruvot ne veut pas manquer pour remercier toutes les personnes qui l’entourent. "Mon père qui m’accompagne, ceux qui viennent me voir aux courses, ceux qui m’envoient des messages", cite-t-il avec une pointe d’émotion dans la voix. Le Nordiste annonce même un beau duel avec Florian Trigo (UV Fourmies). "On s’est déjà battus mutuellement cette année : ce sera une belle bagarre", promet-il. Et il peut être rassuré côté météo puisque les statistiques sont formelles. A Denain, il fera froid le 10 décembre 2017.