ACCDN : « Plusieurs chantiers nous attendent »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Président de l’ACCDN (Association des Clubs Cyclistes de Division Nationale), Régis Auclair qui a dirigé le Team Vulco-VC Vaulx en Velin pendant plus de dix ans, évoque plusieurs problématiques du cyclisme amateur avec DirectVelo : Coupe de France, labellisation et bien sûr, rôle formateur des équipes de DN. “Nous sommes une force de proposition et de rassemblement. J’ai l’impression que nous sommes beaucoup plus écoutés depuis la présidence de Michel Callot à la tête de la FFC. Nous devons travailler main dans la main avec la DTN et la Commission route de la FFC et c’est ce que nous nous attachons à faire”, assure-t-il.

DirectVelo : Tu as pris la Présidence de l’ACCDN il y a un an. Depuis, la FFC a élu un nouveau bureau. Quelles sont les conséquences ?
Régis Auclair : Nous pouvons dire que nous sommes beaucoup plus écoutés et pris en considération. Nous sommes sur le terrain au quotidien et l’on doit travailler main dans la main avec le ROCC Amateur et la FFC. Nous sommes dans une période d’analyse des problèmes. Plusieurs chantiers nous attendent. Que ce soit au niveau des effectifs, des jeunes ou des budgets de nos clubs.

« PÉRENNISER LES LABELS »

Commençons par les effectifs. A partir de 2018, les clubs de DN1 devront aligner deux coureurs de moins de 26 ans au lieu de quatre jusqu’à présent sur les manches de la Coupe de France. Pourquoi ?
Il faut être conscient que nous avons plusieurs clubs qui font face à des problèmes d’effectif. Les jeunes coureurs sont de plus en plus rares… C’est un constat. Il peut aussi y avoir des niveaux disparates sur les courses. C’est pour ces raisons qu’il nous a semblé judicieux d’ouvrir un peu les critères. Mais, il ne faut pas que ça nuise à des équipes qui se concentrent sur la formation des jeunes coureurs. Notre but est de pérenniser les labels car une descente peut être un séisme pour un club et ses éducateurs.

Souhaitez-vous une remise en cause du système de montée et descente ?
Nous réfléchissons au problème. C’est un chantier qu’il va falloir mener cette année et on y réfléchit à l’ACCDN et à la Commission Route. Car notre priorité doit rester la formation. Ouvrir les manches de Coupe de France à plus de coureurs expérimentés va peut-être redistribuer les cartes et muscler la compétition. Il faudra que l’on analyse les classements en cours de saison pour ne pas mettre en danger des clubs qui ne misent que sur les jeunes coureurs. On voit aussi une différence entre les clubs soutenus par des équipes professionnelles.

Justement, David Lappartient évoquait ces potentielles indemnités de formation (lire ici). Qu’en pensez-vous ?
C’est un sujet important et j’espère qu’il n’oubliera pas qu’il l’a mis dans son programme de début de mandat. Certaines équipes pros ont des réserves amateurs. Ces équipes font de la formation de haut-niveau mais il ne faut pas oublier le cyclisme amateur dans son ensemble. Ses valeurs aussi. Il faut se poser la question du financement de la formation à un niveau global.

« LES VRAIES QUESTIONS SONT LÀ »

Un des problèmes consiste à garder les licenciés à la sortie des catégories de jeunes. Peut-on imaginer les laisser plus longtemps en 2e catégorie ? Cela vous semble une possibilité ?
J’ai envie de dire que la meilleure situation serait de n'avoir que des coureurs de 1ère catégorie en DN1 ou 2. Mais on se rend compte des difficultés des équipes. Certains jeunes passent très tôt en 1ère catégorie et arrêtent ensuite très vite… Pour d’autres, ça peut être bénéfique. Il ne faut pas non plus que le niveau général en pâtisse. En tout cas, les vraies questions sont là : que va-t-on faire au niveau du système de relégation, de la formation. Il faut les poser.

Cet été, Michel Callot se disait conscient des problèmes économiques des clubs (lire ici). Notez-vous un assouplissement au niveau des cahiers des charges par exemple ?
C’est évident qu’être Président d’un club ou directeur sportif d’une équipe aujourd'hui n’est pas tous les jours faciles. C’est aussi un domaine où nous travaillons de manière intelligente avec la Fédération. On se dirige vers plus d’aide et de simplification des dossiers, notamment au moment du bilan de situation intermédiaire. Les clubs ont besoin de plus d’accompagnement.

Qu’en est-il de la place des DN Féminines à l’ACCDN ?
Nous en sommes au début. J’ai reçu une demande d’adhésion, on va se pencher dessus mais on va prendre aussi en compte les problématiques du cyclisme féminin. J’aimerais aussi qu’on se tourne davantage vers les DN3. Il y a aussi la piste. La manche ne sera plus au programme des Coupes de France DN1 et DN2 mais nous voulons continuer de former des jeunes pistards. Cela aussi dans l’optique des Jeux Olympiques de 2024. Il faut que l’on pense à l’élaboration d’un programme sur piste. Nous sommes pas contre la piste, bien au contraire.

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