Thibault Guernalec avait besoin de couper
Chose plutôt inhabituelle, Thibault Guernalec savait qu'il allait passer pro après seulement un an et demi chez les Amateurs. "J'ai appris que Fortuneo-Samsic allait me faire signer pro début août, dit-il. Sur le coup, ça fait plaisir". Mais le Tour de l'Avenir et un stage au sein de l'équipe Continental Pro lui ont vite remis les idées en place. "Ce n'était pas facile tous les jours. Signer n'est pas une fin en soi. Derrière, il faut faire ses preuves", estime le coureur qui passera pro au 1er août prochain (lire ici).
PAS DE PRESSION LE PRINTEMPS PROCHAIN
Passer pro, le Finistérien n'y pensait pas jusqu'à son arrivée chez les Espoirs. "Le jour où on m'a dit que j'allais signer, ça m'a fait bizarre. En Juniors, je n'y aurais pas pensé, assure-t-il même s'il était déjà membre de l'Equipe de France. J'ai fait un bel été en 2016 pour ma première année Espoirs, alors je me suis dit que c'était peut-être dans mes cordes". Etre fixé si tôt sur son avenir lui permet d'aborder la saison 2018 avec sérénité. "Ça m'enlève la pression que j'aurais pu avoir cette année et que je n'ai pas connue en Espoir 1 et 2. Je finis mon DUT ce printemps. J'aurai pu réfléchir, en mai, sur mon avenir mais ça ne sera pas le cas !".
Paradoxalement, le sociétaire du Team Pays de Dinan a eu du mal à remettre en route cet hiver. "Comme jamais", sourit le vainqueur du Tour des Deux-Sèvres. La « faute » à une année 2017 chargée, avec 70 jours de course, un Tour de l'Avenir et des courses de 200 kilomètres chez les professionnels pour achever la saison. "C'était long et fatiguant. J'avais besoin d'une bonne coupure. Je n'ai pas fait de sport pendant trois semaines, et je n'ai pas pris le vélo pendant cinq semaines. Je n'avais pas vraiment envie de le toucher ! Au final, c'est le premier stage avec Dinan qui m'a donné envie de remettre en route. Depuis décembre, c'est bien revenu. J'ai roulé correctement malgré le mauvais temps, en Bretagne, fin décembre".
ÊTRE AU MONDIAL, UN OBJECTIF
Thibault Guernalec a débuté l'année par le stage de l'Equipe de France Espoirs, à Bessans (Savoie). A ce jour, il ne compte qu'une sélection chez les tricolores. C'était en mai dernier, sur les Boucles de l'Aulne à Châteaulin (1.1). Forcément, un rendez-vous particulier pour le coureur licencié chez les jeunes au VC Chateaulinois. "Si on m'avait demandé de choisir une seule sélection, j'aurais pris celle-là, indique-t-il. Pour les autres courses, j'estime que je n'avais pas plus le niveau que les coureurs sélectionnés. Je ne peux rien dire sur les sélections, pour les chronos, des Championnats d'Europe et du Monde".
Le Breton, spécialiste de l'effort individuel, a en revanche coché ces deux rendez-vous pour 2018. "Je suis Espoir 3, c'est le moment d'en faire plus. Etre au Mondial est un objectif. Je vais devoir montrer que je suis capable de devancer Alexys (Brunel), qui est l'homme à battre cette année, notamment sur le chrono du Championnat de France Elite". Sa présence en Maurienne lui prouve que Pierre-Yves Chatelon compte sur lui. "Maintenant, à moi de faire mes preuves dès février sur le vélo, termine-t-il. Si les résultats suivent, le reste suivra. Cette année, mon but est faire de plus grosses courses".