En difficulté ces dernières semaines, en pleine période de doutes après des résultats et des sensations mitigées, Caroline Mani (Van Dessel-Atom Composites) a finalement retrouvé de très bonnes jambes ce dimanche pour enlever la médaille d'argent sur le Championnat de France Elites Dames de cyclo-cross. Sur le circuit breton de Quelneuc-Carentoir (Morbihan), la vice-Championne du Monde 2016 de la discipline a été devancée par Pauline Ferrand-Prévot (voir classement). Caroline Mani revient sur sa course pour DirectVelo. 

DirectVelo : Que s’est-il passé dans le dernier tour ?
Caroline Mani : J’ai crevé ! Je vais avoir du boulot pour recoller mes boyaux cette semaine car j’avais déjà percé hier (samedi). Je ne m’en suis pas aperçue tout de suite même si je sentais que je chassais de l’arrière. J’ai fait comme si de rien n’était pour ne pas donner trop d’indications à Marlène (Petit). Finalement, elle est quand même revenue sur moi à l’entrée du poste. 

Est-ce que tu as eu peur de perdre ta deuxième place ?
Deuxième ou troisième, ça n’aurait pas changé grand-chose pour moi... Même si c’est toujours mieux de finir deuxième. Je l’ai eu au bluff dans le final pour la pousser à faire des erreurs. Mais je suis aussi contente pour Marlène qui fait son premier podium sur un Championnat de France. On aura donné un peu de suspense aux spectateurs car Pauline (Ferrand-Prévot) était au-dessus ! Il n’y a pas de honte à s’incliner face à Pauline. Ce n’est pas n’importe qui. Elle est partie dès le début de course. J'ai essayé de rester à vingt secondes car on peut faire des erreurs sur ce circuit… J’ai eu un retour difficile des Etats-Unis donc finir deuxième ici reste une satisfaction. 

« A VALKENBURG, SI JE PEUX AIDER PAULINE... »

Que retiendras-tu de ton année avec le maillot tricolore ? 
Je cours aux Etats-Unis toute la saison donc c’est sympa de le porter. Les Américains sont contents de me voir avec le maillot. Ma saison a été correcte mais ce n’est pas ma meilleure. J’étais dans l’inconnu jusqu’en août. Mon année prochaine n’est pas encore définie. Je bosse sur mon CV pour trouver un boulot en février donc ce n’est pas dit que je saute sur mon vélo la saison prochaine. De plus en plus de filles pratiquent le cyclo-cross mais c’est difficile de trouver des supports. Mon avenir reste incertain.

Qu’attends-tu de la fin de saison avec les manches de Coupe du Monde et les Mondiaux ?
J’ai eu beaucoup de mal en Belgique pour mon retour sur la Coupe du Monde. 35e à Zolder, je pense que ça fait partie de mes plus mauvais résultats. L’objectif reste le Mondial. On en a discuté avec Pauline (Ferrand-Prévot) et ce sera vraiment serré entre une dizaine de filles pour le podium et même le titre. Je pense qu’on pourra faire une course d’équipe et si elle s’impose et que je peux aider, ce sera pas mal ! Il y a moyen de faire quelque chose à Valkenburg. Le circuit me conviendra avec des côtes et des portions à pied. Il faudra saisir les opportunités.