Jonathan Hivert : « Ne plus rien regretter »

Crédit photo Régis Garnier / Tour du Haut-Var

Crédit photo Régis Garnier / Tour du Haut-Var

Déjà vainqueur samedi, Jonathan Hivert (Direct Energie) a récidivé, ce dimanche, en remportant la deuxième et dernière étape du Tour du Haut-Var (2.1), courue sur 188,5 kilomètres entre Vidauban et Flayosc (Var). Il a devancé au sprint Alexis Vuillermoz (AG2R La Mondiale) et Rudy Molard (FDJ, voir le classement) et s'adjuge ainsi le classement général final. Retrouvez la réaction du vainqueur du jour, recueillie par DirectVelo avant le podium protocolaire. 

DirectVelo : Tu étais visiblement le plus fort ce week-end...
Jonathan Hivert : Oui, je suis super content de terminer le travail de cette façon. Hier (samedi), on avait tout fait correctement, et aujourd'hui (dimanche), c'était encore plus dur, même s'il faisait beau. On a bien géré cette journée. Après, ça s'est joué dans les jambes. Je voulais vraiment m'arracher pour ce maillot et pour l'équipe. Cela fait maintenant quatre victoires pour l'équipe Direct Energie.

Que t'es-tu dis quand tu t'es retrouvé avec les trois FDJ : Rudy Molard, Valentin Madouas et Thibaut Pinot ?
Au début, je voulais attendre Sylvain (Chavanel) pour qu'il rentre pour m'aider. Je crois qu'il devait être juste derrière moi en plus... Les trois FDJ m'attaquaient sans cesse, donc j'ai compris qu'il fallait que je tourne avec eux pour qu'ils arrêtent de me pourrir la vie. On s'est entendu comme ça. Je tournais mon bout, même si je n'étais pas celui qui passait le plus. Il fallait que je chasse après tout ce qui bougeait.

« JE PENSAIS AVOIR COURSE PERDUE »

Comment as-tu géré le final ?
Alexis Vuillermoz est sorti dans la descente, avec Madouas. Je pensais que j'avais course perdue car ils viraient mieux que moi. Dans la côte, Pinot s'est sacrifié, donc ça faisait un coureur en moins. Finetto était un peu plus loin... Du coup, je n'avais qu'Alexis et Rudy (Molard) à contrôler. Je les ai laissé faire, et j'ai joué ma chance à fond. 

Tu ne t'es jamais inquiété ?
Non, pas du tout. J'en gardais un peu sous la pédale, je savais que j'étais assez costaud. Il y avait un peu de vent sur le plateau, donc je savais qu'ils ne pourraient pas me sortir à cet endroit-là. Dans le final, je me suis arraché. C'est vraiment le genre d'effort que j'aime. Quand je marche bien, je sais que ça me convient bien.

« C'ÉTAIT PARFAIT »

La seconde d'avance au général t'a aidé aussi, psychologiquement ?
Oui, je savais qu'avec ça, j'avais "juste" à rester dans les roues. Alors c'est facile à dire, mais ça fait mal aux pattes quand même. Mes collègues de l'équipe aussi devaient avoir mal.

C'est donc ta troisième victoire finale sur une course par étapes, après tes succès sur l'Etoile de Bessèges 2013 et le Tour de Castille et Leon l'an passé... 
Oui, ça me fait même trois victoires en deux jours, là (sourires). Cela ne m'était d'ailleurs jamais arrivé. J'avais déjà gagné deux fois en deux jours par contre. J'en profite parce que ce n'est pas tous les ans que ça arrive, et encore moins tous les week-ends. Je suis arrivé en superbe forme sur un Tour du Haut-Var qui était taillé pour moi, avec deux belles arrivées en bosse. On avait une grosse équipe, des gars solides qui ont vraiment géré toute la journée. C'était parfait.

« JE ME SUIS TROP SOUVENT FAIT BATTRE BÊTEMENT »

Tu vas bientôt avoir 33 ans et tu fais maintenant partie des coureurs les plus expérimentés de l'équipe : après quoi cours-tu désormais ? 
On a aussi Sylvain (Chavanel) qui est très expérimenté dans l'équipe. Je suis très content de courir avec lui car c'est l'un des coureurs que j'admire le plus. On a des très bons directeurs sportifs, on s'éclate... Je ne sais pas vraiment après quoi je cours, mais j'ai envie de me faire plaisir. Sur les courses, mon but est de ne plus rien regretter. Je me suis trop souvent fait battre bêtement. Maintenant, je me donne à 100%, et quand ça paye, c'est bien.

Gères-tu tes saisons différemment de lorsque tu étais plus jeune ?
Non, pas du tout. Je fais toujours pareil, je me sens plus costaud qu'il y a dix ans. C'est ma treizième saison chez les pros. Je me sens plus solide. Physiquement, je suis mieux en fin de course. Et mentalement, je ne me soucie pas de grand-chose. Aujourd'hui, je n'avais pas de pression particulière. On a pris ça comme si c'était une journée normale, et c'est la meilleure des solutions.

Tu expliques donc avoir encore plus d'endurance mais finalement, tu as également toujours la même "giclette", comme tu l'as prouvé ce week-end !
Oui, c'est vrai. Je ne travaille pas spécialement ça à l'entraînement pourtant. Disons que c'est quelque chose qui fait partie de mes caractéristiques. Du coup, j'en profite à fond.

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