Annemasse-Bellegarde : « Après ça, je démissionne ! »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

"Victoire du 11, Aurélien Paret-Peintre". Olivier Paret-Peintre, voix de radio-tour, a eu l'honneur d'annoncer aux suiveurs la victoire de son fils aîné ce dimanche sur la 83e édition d'Annemasse-Bellegarde (Elite Nationale). "Quand la moto-info annonce Paret-Peintre vainqueur, j'ai eu du mal à le croire, reconnaît-il pour DirectVelo. J'y ai cru quand je suis descendu de la voiture, sur la ligne. Mais je l'avais quand même dit sur radio-tour...".

UN DES PLUS BEAUX JOURS DE LEUR VIE

Au moment où le succès de son coureur est annoncé, Clément Dupuy explose de joie dans la voiture du Chambéry CF. Le directeur sportif savoyard est sans doute proche de déclencher l'airbag tellement il a tapé fort le volant. Son protégé à peine arrivé, Dupuy reçoit un coup de téléphone de sa femme, Anissa. "Annemasse, elle sait que c'est particulier pour moi", lâche-t-il. Tellement particulier qu'elle a eu le droit à cette confidence : "C'est le plus beau jour de ma vie après celui de notre rencontre". La voiture pas encore garée, il appelle le manager du Chambéry CF, Loïc Varnet. "Aurélien, il l'a fait ! Après ça, je te donne ma démission !", jubile-t-il. Une fois l'assistant Moussa Sahraoui salué, il se dirige vers le héros du jour, déjà entouré de ses proches.

De son côté, Olivier Paret-Peintre commence à réaliser : "Aurélien a gagné les deux plus belles courses selon moi : la Classique des Alpes, qui arrive à la Bridoire, le berceau de ma famille, et Annemasse, ma ville de cœur. Certains ont des grosses émotions car ils ont gagné au loto. Moi, je ne peux pas avoir des émotions plus intenses que celles-ci à part la naissance des mes enfants. Ça fait partie des plus beaux jours de ma vie".

« C'ETAIT LE DESTIN »

L'émotion est forte dans les minutes qui suivent l'arrivée. Ce succès, le gamin d'Annemasse en a rêvé depuis son enfance. Il ne s'était jamais raté lors de ses trois premières participations : 2e en 2015 et 2017, et 6e en 2016, année où il était pour beaucoup le plus fort, mais il avait été « enterré » par ses adversaires. "Normalement, je n'y crois pas beaucoup mais il y a un côté destin à gagner ici ce dimanche", lâche Clément Dupuy, persuadé dès le départ qu'il allait vivre une grande journée.

Le plan mis en place s'est déroulé sans accroc. Les Chambériens espéraient une course difficile jusqu'au pied de la montée de Chez Padon (km 132), avec du mouvement incessant pour fatiguer la concurrence et un Aurélien Paret-Peintre parfaitement placé puis lancé par ses coéquipiers. Au fil des kilomètres, Clément Dupuy constate que tout se déroule à merveille. "Il y a des jours où tu sens d'entrée que ça va bien se passer", lâche-t-il après à peine 30 kilomètres de course en entendant notamment sur les ondes de radio-tour le nom du jeune Antoine Raugel en échappée. Dupuy, sourire aux lèvres, lâche alors une confidence : "Je rêve qu'Aurélien gagne et de pouvoir aller lui taper dans la main dans le dernier kilomètre pour le féliciter... Je n'ai encore jamais connu ça lors d'une victoire". "Moi ça m'est déjà arrivé avec Clément (Didier, son cousin) sur deux Fédérales Juniors, en 2016", chambre Nathan Deroux, le mécano du CCF.

« IL GAGNE EN BAS DE CHEZ LUI »

Les deux hommes ne connaîtront pas ce bonheur, la faute à une concurrence désireuse de faire tomber le chouchou du public annemassien. "Quand Raibaud est rentré, j'ai douté, reconnaît Dupuy. Mais Aurélien est un gars surprenant. Bon, je rêvais de lui taper dans la main avant l'arrivée mais je suis content quand même !". Les suiveurs se demanderont peut-être longtemps comment il a fait pour aller plus vite que Jimmy Raibaud dans un sprint. Mais c'était écrit, Aurélien Paret-Peintre devait gagner Annemasse-Bellegarde avant de passer pro chez AG2R La Mondiale l'été prochain.

Victor Lafay (5e), Bastien Duculty (2e) et bien d'autres ont tenu à saluer la performance de l'enfant du pays. Aujourd'hui, Aurélien Paret-Peintre fait partie des garçons respectés du peloton amateur. "Dans une équipe, il fait partie des coureurs qui ont du talent et qui rendent les autres meilleurs", estime Clément Dupuy, qui met souvent en avant le fait que son coureur réponde toujours présent. "Nous avions un petit challenge, ensemble avec Aurélien, de réussir à gagner Annemasse... C'est succulent, c'est un tel plaisir, jubile Clément Dupuy. J'ai toujours aimé cette course. J'ai eu la chance de vivre ça de loin avec Axel Gagliardi (qu'il entraînait, NDLR) puis Benoît Cosnefroy. Là, c'est encore plus fort... Aurélien, il gagne en bas de chez lui !".

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Portrait de Aurélien PARET-PEINTRE