Nicolas David, le coureur qui aime courir

Crédit photo DirectVelo.com

Crédit photo DirectVelo.com

Ce mardi, c'était la rentrée des classes pour Nicolas David. Il a troqué son cuissard Creuse Oxygène Guéret pour le costume de commercial à plein temps chez Véranda Rideau, à côté de chez lui, à Quimperlé dans le Finistère Sud. C'est un tournant dans la carrière du coureur de 30 ans.

Mais lundi, le Quimpérois avait encore un dossard épinglé dans le dos, pour la dernière course du calendrier, à Névez dans le Finistère. La veille, le dimanche, il termine encore 2e du Souvenir René Lochet à Saint-Méen-le-Grand. Il était déjà 2e de la Melrandaise au mois de février. Nicolas David aime courir. "Je m'entraîne pour courir et faire des résultats mais à un moment, je préfère courir que m'entraîner. Je suis passionné, ça ne me dérange pas de courir", affirme-t-il à DirectVelo.

« IL FAUT ÊTRE MOTIVÉ »

Sa régularité est son point fort. "C'est ma qualité première. Je suis en Elites depuis une douzaine d'années, j'ai pris de la caisse, je sais où je vais, je couine rarement". Et quand malgré tout la forme baisse, "tu fais le dos rond mais, même là, quand tu fais des résultats en étant moins bien, ça te motive pour le week-end suivant", ressent le 11e du Challenge BBB-DirectVelo 2016.

Pour l'empêcher de courir, il faut un événement important, comme la naissance de ses deux jumelles cet été. Mais le vainqueur de Saint-Philibert n'a pas peur de bouger pour trouver une ligne de départ. "Certains week-ends, on est obligé d'aller loin. Le 23 septembre, il n'y avait pas de courses en Bretagne. J'ai été obligé d'aller faire 3 heures de route [à Brissac-Quincé dans le Maine-et-Loire, NDLR]. C'est vrai qu'il faut être motivé, tout le monde ne l'a pas fait, mais je suis allé courir".

« TRISTE DE VOIR LES COURSES DISPARAÎTRE »

Pour courir, il faut des courses. Et de ce côté-là, le 3e du Grand Prix de Fougères dresse un tableau sombre. "Il y a quelques mois j'étais alarmé quand je voyais les courses disparaitre. Dans le Finistère il n'y a plus rien. Heureusement qu'il y avait beaucoup de courses à la base sinon, ça deviendrait difficile. C'est un peu triste de voir les courses disparaître et je ne pense pas que ça ira dans le bon sens", prévient-il.

Pour organiser des courses, il faut des coureurs. Et là aussi, le 2e de la Ronde Finistérienne à Henvic ne cache pas la responsabilité du peloton. "J'ai un peu de mal à comprendre les coureurs qui ne viennent pas courir, surtout des courses à côté de chez eux. Surtout avec l'arrière-saison qu'on a avec un super mois de septembre. C'est aussi pour ça que des courses disparaissent car tout le monde ne joue pas le jeu... Déjà les DN ne jouent pas le jeu, alors si les coureurs ne veulent pas venir sur les courses..." A l'inverse, il met en avant "des Maxime Cam, des Fabien Schmidt, qui vont jusqu'au bout de la saison", rappelle-t-il.

« QUAND TU COUPES TROP TÔT, TU ROULES TROP »

L'ancien vainqueur du Circuit des 2 Provinces a une idée différente des programmes d'entraînement de certains de ses collègues. "Il y en a peut-être qui reprennent à rouler maintenant pour la saison prochaine car ils n'ont pas couru de l'été. Ils vont rouler tout l'hiver, sous la pluie et ils vont être cramés au mois d'avril-mai. Il y en a plein dans ce cas-là. Quand tu coupes trop tôt, ce n'est pas bon non plus, tu roules trop", estime-t-il.

A partir de l'an prochain, le nouveau coureur du VC Pays de Lorient va devoir trouver un nouveau rythme entre travail et vélo. "Je vais continuer à disputer les courses du coin parce que j'aime bien ça. J'aime aussi le cyclo-cross, je continuerai à en faire. Je vais essayer de me battre. Je serai moins performant mais je ferai aussi moins de grosses courses. A Creuse Oxygène pendant deux ans, je me suis totalement consacré au vélo. Je me suis fait plaisir. Mais avec un travail à temps plein, tu ne peux pas être en DN1", dit-il sans regret. Les épingles à nourrice n'ont pas fini de faire des trous dans les poches de son maillot.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Nicolas DAVID