Pierre Barbier : « J’étais complètement cramé »
Il aura suffit d’une attaque de Jérémy Cabot, à 500 mètres de l’arrivée, pour réduire à néant tout le travail des coureurs de la Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole, ce dimanche sur les routes de Paris-Troyes (1.2). Après une course extrêmement mouvementée par les bordures, dès le départ, et des conditions météorologiques parfois proches de la neutralisation, le sprinteur maison de l'équipe nordiste, Pierre Barbier, pensait avoir fait le plus dur en se retrouvant dans le premier peloton de 26 coureurs dans le final. Cerise sur le gâteau, le coureur de 21 ans était encore accompagné de trois coéquipiers, la formation Continental étant ainsi en surnombre. “Je me suis battu toute la journée pour toujours être dans les bonnes bordures. C’était un sacré bordel ! Puis quand on s’est retrouvé au milieu de la tempête, c’était impressionnant”, relate-t-il pour DirectVelo.
Des conditions à la limite du raisonnable, avec du vent, de la pluie très froide et une grêle violente qui venait fouetter les visages. De quoi songer à poser pied à terre, comme l’a imaginé Paul Ourselin (lire ici) ? “C’était la tempête ! C’est vrai que si ça avait duré un peu plus longtemps, il aurait sûrement fallu s’arrêter et se mettre à l’abri car c’était vraiment fou”. Suite à ce double orage, les coureurs de Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole avaient envoyé Pierre Idjouadiene dans la principale échappée de la journée, puis ils se sont donc retrouvés à jouer les premiers rôles dans les vingt derniers kilomètres, en contrôlant le peloton pour favoriser une arrivée groupée. “Le but était d’éviter les attaques. Les mecs se sont mis devant et ils ont emmené jusqu’au bout. Je les remercie vraiment pour leur gros travail sur cette course très dure”.
« JE SUIS TRÈS CONTENT POUR LUI »
Dans l’idéal, les Nordistes avaient prévus de “prendre les choses en main pour contrôler”, et de sacrifier Pierre Idjouadiene dans les derniers kilomètres de course, pour emmener gentiment ce petit groupe dans les rues de Troyes. Puis Julien Antomarchi devait prendre la barre à la flamme rouge, avant que Samuel Leroux ne lance le sprint à Pierre Barbier, le plus tard possible. “Sur le papier, je me disais que j’étais le plus rapide du groupe”. C’était sans compter sur cette offensive de leur ancien coéquipier Jérémy Cabot (lire sa réaction d’après-course). “Quand il est sorti, ça a forcé « Sam » à prendre son relais et du coup, il s’est écarté un tout petit peu trop tôt. C’est normal, après une course si dure…”.
Pierre Barbier s'est alors senti obligé de lancer de loin pour aller chercher Jérémy Cabot. Sans réussite. “J’étais complètement cramé, et Jérémy était très fort”, concède celui qui se contente finalement de la 7e place après avoir été débordé par plusieurs coureurs dans les derniers mètres (voir classement). “On venait pour la gagne, même si j’avais conscience qu’un sprint reste toujours aléatoire. C’est dommage de passer à côté”. Quant au fait que ce soit son ancien coéquipier, désormais retourné chez les amateurs au SCO Dijon, qui s’impose ? “Personnellement, je suis très content pour lui, même si j’aurais préféré que ce soit moi”, rigole-t-il. “Nous étions adversaires sur cette course mais Jérémy est un ami hors du vélo”.