David Menut : « C’était un coup de poker »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

David Menut est de retour sur la route. Après un nouvel hiver sur sa machine de cyclo-cross, le sociétaire de la formation Creuse Oxygène Guéret a retrouvé la compétition dimanche dernier, à l’occasion de Nantes-Segré. Désireux d’alterner entre les compétitions sur la route et en VTT durant cet exercice 2019, l’ancien coureur professionnel fait le point pour DirectVelo.

DirectVelo : Débuter sa saison sur une manche de Coupe de France DN1, ce n’est pas la chose la plus simple qui soit !
David Menut : C’est vrai que c’est spécial (sourires). A la base, je devais reprendre au Circuit des 4 Cantons, mais qui a été annulé, puis je ne me suis pas rendu sur Bordeaux-Saintes pour d’autres raisons. J’ai pris du retard au niveau de l’entraînement, dans ma préparation. Revenir à Nantes-Segré, dans ces conditions, était un coup de poker, surtout que je n’avais vraiment pas de bonnes sensations en milieu de semaine. Mais Yoann David (le directeur sportif de l’équipe Creuse Oxygène Guéret, NDLR) m’a mis en confiance et m’a motivé, en me disant qu’il fallait quand même que je vienne sur cette course, que je pouvais apporter mon expérience et mon savoir-faire à l’équipe. 

« J’AI ENVIE DE ME FAIRE PLAISIR EN VTT »

Quel a été le verdict en course ?
J’ai été agréablement surpris. Yoann a eu raison de me pousser car finalement, ça allait plutôt bien. J’avais vraiment peur de plier des ailes durant les deux dernières heures de course, alors j’étais un peu stressé, mais finalement ça allait. J’ai même réussi à faire la course, bien que les jambes m’aient lâché dans les derniers kilomètres. C’est une reprise qui est rassurante pour moi.

Yoann David nous a expliqué en début d’année qu’il t’attendait comme l’homme fort du groupe, qui doit porter l’équipe, notamment sur les manches de Coupe de France, ou sur le Championnat national…
Ce sont les courses qui me donnent envie, où j’arrive le mieux à performer. La façon dont la course se déroule me convient bien également, quand ça se bagarre toute la journée, quand le placement a un rôle important, quand il faut être actif tout le long, que c’est usant… Les manches de Coupe de France seront clairement mon fil rouge de l’année. Ce sont des épreuves importantes pour l’équipe et je veux les aider à y performer. Mais ma saison ne sera pas axée que là-dessus, car je compte aussi m’aligner sur certaines épreuves de VTT, comme à l’époque.

De façon régulière ?
Je pense que ce sera sur quatre-cinq week-ends dans l’année. J’ai déjà prévu de participer à trois manches de la Coupe de France et au Championnat de France. Ce sera un peu un calendrier à la Van der Poel, mais en moins fort (sourires). J’ai envie de me faire plaisir en VTT parce que je viens de là et que j’adore ça. Mais la route restera ma priorité.

« TRÈS AMBITIEUX EN CYCLO-CROSS »

Il ne sera pas compliqué d’alterner les deux ?
Je pense que ça ira car je ne vais pas switcher tous les trois jours non plus. J’ai organisé mon calendrier en conséquence. Par exemple, je vais courir à Buxerolles sur la route puis j’irai disputer la manche de Coupe de France de VTT à Marseille pendant que l’équipe sera à l’Estuaire.

En tant que crossman, tu vas donc pratiquer les trois disciplines à haut-niveau !
A “haut-niveau” c’est un grand mot, mais je vais faire au mieux partout. Je serai très ambitieux en cyclo-cross l’hiver prochain. J’ai revu mes objectifs à la hausse, mais on aura l’occasion de reparler de tout ça plus tard. Pour l’instant, il y a déjà beaucoup à faire entre la route et le VTT.

Retrouver le VTT en compétition est peut-être aussi une façon de fuir la lassitude ?
Il doit y avoir un peu de ça également, c’est vrai. A la réflexion, qu’est-ce que je ferais aujourd’hui d’une saison pleine sur la route, à 70 jours de course ? Pour courir après quoi ? Un passage chez les pros ? Le plus important pour moi, c’est de me faire plaisir et d’apporter à ce club familial qui me tient tant à coeur.

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