Kaden Groves : « C’est fou ! »
Rien ni personne ne semble pouvoir arrêter Kaden Groves ! Le sprinteur australien, qui découvre le calendrier européen cette année avec la SEG Racing Academy, a remporté, ce vendredi, la 1ère étape du Circuit des Ardennes (voir classements), et ce après avoir déjà décroché deux victoires le week-end dernier sur le Triptyque des Monts-et-Châteaux. Le premier maillot jaune de l’épreuve de Classe 2 est-il surpris de son niveau actuel ? Que peuvent changer ces différents succès pour la suite de la saison ? DirectVelo a fait un point complet avec le lauréat du jour.
DirectVelo : Voilà déjà ton troisième succès en quelques jours !
Kaden Groves : Eh bien oui… C’est plutôt pas mal non ? (rires). C’est bien pour moi comme pour l’ensemble de l’équipe. Franchement, on travaille vraiment bien ensemble depuis le début de l’année. Sur cette journée, j’ai essayé de garder le plus de forces possible tout au long de la journée, un peu comme je l’avais fait sur le Triptyque des Monts-et-Châteaux. Dans les derniers kilomètres, j’ai encore pu compter sur deux coéquipiers, qui m’ont parfaitement emmené.
Tu étais donc encore une fois dans un fauteuil ?
Oui, on peut le dire comme ça ! J’ai quand même pris le risque de lancer d’assez loin, car j’avais vraiment de bonnes jambes. Je suis sorti à 300 mètres de la ligne et j’ai réussi à tenir. C’était risqué mais ça a payé. Je suis très heureux.
Es-tu surpris d’enchaîner les succès ?
Un petit peu, mais j’espérais marcher à cette période malgré tout. Je me suis entraîné tellement dur à Gérone ces derniers temps… Je me revois en train de faire ces longues sorties… J’ai beaucoup travaillé sur l’intensité. Bon, sincèrement, je ne m’attendais pas à gagner trois fois en aussi peu de temps non plus, surtout sur deux belles épreuves comme celles-ci, mais c’est cool !
« JE PENSE QU’IL EST PLUS RAPIDE QUE MOI »
Ces trois victoires vont-elles te pousser à revoir tes ambitions à la hausse ?
Avec mon entraîneur et l’équipe, nous nous étions fixés plusieurs courses et plusieurs objectifs en début de saison. Dès le mois de février, en fait, nous avions fait le point sur les courses qui pourraient me convenir. Je ne compte pas vraiment changer mes plans. Je vais simplement essayer de continuer sur ma lancée actuelle. Ca marche bien, alors pourquoi changer ? L’équipe est géniale en ce moment, tout marche super bien. Essayons juste de garder cette dynamique, sans ne rien changer au plan initial, et ça devrait bien se passer.
Penses-tu pouvoir faire partie des sprinteurs les plus rapides du peloton Espoirs cette saison ?
Je ne sais pas trop… Tout ce que je peux dire, c’est que je suis heureux de mes sensations, et que je suis satisfait de la façon dont ça tourne avec l’équipe. Je fais une totale confiance au groupe. Je ne connais pas tout le monde, loin de là. Je vais sûrement découvrir plein de nouveaux adversaires dans les mois à venir. L’un des seuls repères que j’ai actuellement, c’est mon propre coéquipier Alberto (Dainese). A vrai dire, je pense qu’il est plus rapide que moi. Il a quand même gagné une étape du Tour de Normandie cette année ! Je ne suis même pas le gars le plus rapide de l’équipe, alors sur l’ensemble du peloton…
Tu découvres l’enchaînement des courses en Europe pour la première fois, depuis le début de saison…
C’est vrai que jusqu’à maintenant, je courais surtout en Asie. Je retrouve quand même quelques similitudes dans la façon de courir. La vraie différence, ce sont les parcours. Ici, on emprunte des routes plus casse-pattes, et plus étroites. Le placement est beaucoup plus important. Je trouve aussi que c’est beaucoup moins contrôlé. Il y a plein d’attaques dans tous les sens ! Mais en effet, tout ça est nouveau pour moi. En fait, le Triptyque était ma première course Espoirs en 2.2.
« CA RISQUE QUAND MÊME D’ÊTRE DUR »
L’an passé, tu étais tout de même venu en France pour disputer le Tour de l’Avenir. Qu’as-tu retiré de cette expérience ?
J’étais très curieux de voir ce que ça pouvait donner mais malheureusement, je n’y étais pas au top de ma forme. J’étais malade et du coup, c’était surtout de la survie. Je n’avais pas vraiment eu l’occasion de disputer de sprints à ce moment-là, mais j’avais découvert des parcours très variés. J’ai appris et depuis, je continue de beaucoup apprendre. Mais je sais qu’il me reste du chemin à parcourir, et c’est pour ça que je prends tous les conseils de ceux qui m’entourent dans l’équipe. Mais bon, encore une fois, quand je repense à cette victoire cet après-midi, aux deux autres en Belgique… (il marque un temps d’arrêt, et rigole). C’est fou ! J’ai du mal à y croire, finalement.
Et ce n’est peut-être pas encore fini !
Exactement ! Ca risque quand même d’être dur pour moi demain (samedi). Ce sera l’étape reine de l’épreuve, sur près de 160 kilomètres. J’ai cru comprendre qu’il y aura pas mal d’ascensions. Je prends les étapes les unes après les autres mais sincèrement, même si j’ai le maillot jaune sur les épaules, je n’attends pas grand-chose de cette 2e étape. Le gros objectif de mon week-end, c’était cette première journée. C’est l’étape que j’avais cochée. J’espère être présent dans le final, mais si ce n’est pas le cas, on aura d’autres cartes à jouer. Je suis prêt à aider d’autres coureurs de l’équipe.
Penses-tu disputer quelques épreuves avec l’équipe nationale australienne cette saison ?
Je ne suis pas sûr. Pour le moment, je n’ai pas eu de nouvelles de la part de la Fédération. Mais bon, je ne suis pas très inquiet. Si je ne suis pas sélectionné pour le Tour de l’Avenir par exemple, eh bien tant pis. On verra bien. Mais j’ai la chance d’être chez SEG Racing Academy, une équipe qui a un superbe calendrier. L’équipe nationale, ce serait uniquement du bonus.