2h30 de vélo et 4h de marche pour Paul Lefaure

Crédit photo Francis Spruyt - www.directvelo.com

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Il est presque 19h30 quand Paul Lefaure arrive enfin sur le parking des équipes. Cela fait 2h30 que le Suisse Simon Pellaud a levé les bras en remportant la 54e édition de la Flèche Ardennaise, à 300 mètres de là, dans le centre de Herve.

Il n'est pourtant que 14h30 quand le coureur du CC Etupes est lâché puis distancé par le peloton qui accélère dans la côte de Wanne, la troisième difficulté du jour. Il est bientôt dépassé par les voitures de directeurs sportifs, puis par le camion-balai. "Quand le balai est passé, je leur ai dit que je préférais m'entrainer et rentrer à vélo", explique Lefaure à DirectVelo.

Cependant, occupé à gravir la difficulté suivante, le col du Rosier, il casse sa chaîne. Il est alors seul et à plus de 60 kilomètres du circuit tracé autour de Herve et de la ligne d'arrivée.

SAUVÉ PAR LA RECONNAISSANCE

"J'ai d'abord marché cinq bornes avec les godasses, puis je les ai enlevées. J'ai essayé de marcher un peu dans l'herbe mais mes chaussettes sont défoncées", reprend-il sous les yeux hilares de son directeur sportif, Boris Zimine. "Je ne connaissais pas trop les routes, mais nous avions effectué la reconnaissance hier (samedi). Je m'en rappelais plutôt bien. Je n'ai jamais douté, je savais que j'allais finir par rentrer. Ce qui m'ennuyait le plus c'est que mon équipe allait devoir m'attendre."

Le garçon de 19 ans a ainsi effectué la dernière partie du col du Rosier, ainsi que l'entièreté des ascensions de la Vécquée, du Maquisard, de Mont-Theux et de la côte de Cornesse à côté de sa monture, soit une distance totale de 50 kilomètres.

"Heureusement, dans les descentes, je pouvais remontrer sur mon vélo", s’amuse-t-il. Sûr de son fait, il n'a pas sonné aux portes pour demander de l'aide. "Une fois que j'étais lancé, je n'avais pas trop envie de demander de l'assistance aux gens. Il y a bien eu une dame qui s'est arrêtée. Elle m'a demandé où j'allais. Elle m'assurait pouvoir me déposer avant de souligner qu'elle n'avait pas de place pour mon vélo dans sa voiture. J'ai donc repris le chemin à pied."

Son périple en chaussettes se termine au sommet de la côte de Cornesse. Paul Lefaure est finalement chargé et ramené vers l’arrivée par un membre de l'organisation parti à sa recherche. Peu avant 20h, la voiture du CC Etupes a enfin pu quitter les lieux.

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