Simon Guglielmi se régale sur le Giro

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Simon Guglielmi participe depuis jeudi dernier avec réussite au Tour d'Italie Espoirs (2.2U). 16e du prologue et 5e de l'étape des Strade Bianche, il a pris lundi la 12e position de la première étape de montagne, au Monte Amitata. Alors que quatre étapes difficiles figurent au programme jusqu’à dimanche, il occupe la 5e place du général (voir ici). "Je vise une victoire d'étape et une place dans le Top 10 du classement final", annonce-t-il. A l'occasion de la journée de repos, ce mardi, il a fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Quel regard portes-tu sur ta première partie de Tour d'Italie ?
Simon Guglielmi : Pour le moment, c'est positif. Je suis en forme chaque année au mois de juin. J'aime bien cette période, notamment en raison de la chaleur. Je suis bien depuis le départ du Giro. Je suis assez content de mon prologue. J'ai pris la 16e place, ça a bien lancé ma course. Nous avons ensuite fait une belle étape collective le jour des Strade Bianche. Nous étions trois dans le groupe de chasse. Nous avons roulé sur les chemins. Je suis content de ma première étape de montagne. Je finis 12e et comme j'avais pris de l'avance le jour des Strade, je me retrouve 5e du général. Pour l'instant, le bilan est très bon. Il reste encore plusieurs jours pour gagner une étape. Concernant le général, j'espère finir dans le Top 10.

DES RÊVES DE MAILLOT ROSE

Dans quel état esprit avais-tu abordé ce lundi la première étape de montagne ?
Comme j'étais placé au général, je voulais me glisser dans une échappée. Je voulais arriver avec un peu d'avance au pied du dernier col et prendre le maillot rose. On va dire que c'était mon rêve. (sourires) J'ai attaqué après quinze kilomètres de course. Nous sommes partis à une dizaine en échappée. Mais ça a relancé derrière et tout le monde est finalement rentré. C'était une course d'usure. Ça a fait tempo toute la journée. J'ai demandé à Jake (Stewart) de faire tempo jusqu’au pied du dernier col pour éviter les attaques. Nous devions protéger Christian Scaroni, également placé au général, et Kevin Inkelaar, notre meilleure chance en montagne. Nous étions ainsi tous bien placés au pied du dernier col. Les Colombiens nous ont ensuite attaqués. C'était, à partir de ce moment-là, sauve-qui-peut. J'ai essayé de faire la montée la plus régulière possible.

T'es-tu surpris en terminant 12e ?
Quand je suis bien entraîné, je sais que je grimpe pas mal. Je me suis tout de même surpris positivement mais j'avais envie de bien faire. Les quinze jours avant le Giro, je suis rentré à Chambéry et je n'ai pas fait un mètre de plat. J'ai monté tous les cols du coin : le Relais du Chat, le Grand Colombier, le Revard, le Granier... J'ai passé deux jours en Maurienne. J'ai fait une sortie avec 5000 mètres de dénivelé, accompagné de Lucas Papillon (CR4C Roanne). J'ai fait tout ça car j'avais envie d'être bien en montagne. Ça ne marche pas trop mal pour le moment !

Tu ambitionnes donc un Top 10 désormais...
J'ai envie de dire qu’il faut y croire ! J'ai deux minutes d'avance sur les favoris car plusieurs d’entre-eux ont été piégés lors de l'étape des Strade. Le premier favori est 13e du général (Viktor Verschaeve, à 1'43'' de Simon Guglielmi, NDLR). J'ai fait une meilleure montée hier (lundi) que des coureurs désormais classés entre la 6e et 12e position du général. Je ne m'empêche pas d'y croire. Je suis en forme, l’équipe est bonne. Encore une fois, il faut y croire !

« LES SEULS À AVOIR LA RECETTE »

Sens-tu qu’il s'agit d'un rendez-vous particulier ?
Je peux comparer cette course avec le Tour de l'Avenir. La seule différence, c'est que tu es en Italie. Les pâtes, tu n'en as jamais mangé d'aussi bonnes dans ta vie ! La sauce tomate, ils sont les seuls à avoir la recette ! (rires) C'est génial. Les paysages sont magnifiques. Le prologue s'est couru le long de la mer. Nous étions ensuite en Toscane. On voit des belles choses. Le seul problème vient des routes. Ils savent faire des pâtes mais pas des routes ! (sourires) Il y a des trous un peu partout. Mais l'organisation est super. C'est plaisant de courir ici.

Comment juges-tu le niveau ?
Ça roule quasiment aussi vite qu’au Tour de l'Avenir. Ça va plus vite qu'à la Ronde de l'Isard. Il y a un très bon niveau mais c'est hétérogène. Tu as 70 mecs qui font la course. Il y a des formations italiennes invitées un peu moins solides. Mais en tout cas, ça frotte "terrible" ! J'ai essayé d'emmener au mieux Jake (Stewart) pour les sprints mais c'était chaud. Il y a moins de respect qu’au Tour de l'Avenir. Les Italiens s'insultent entre eux. Ils font des vagues dans le peloton. Les mecs s'écartent sans regarder. Je me suis même pris une voiture sur une étape, sans gravité heureusement.

Tout va bien donc pour le moment...
Il y a un seul point négatif. Beaucoup de mecs montent les cols accrochés aux bagnoles. Il n'y a pas ça sur le Tour de l'Avenir par exemple. Alexys (Brunel) était dans une mauvaise journée hier (lundi) et il a dû abandonner. Lui a voulu faire l'étape à la pédale. Sur Strava, on voit des mecs monter des cols à 50 km/h. Ça fait un peu chier... Il y a ce vendredi une étape plate et il y aura des coureurs tout frais qui pourront peut-être jouer la gagne. C'est dommage car certains se donnent la peine de grimper les cols à la régulière.

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