Le Championnat de France à l'heure de la canicule
Alors que la canicule sévit et que 65 départements dont la Loire-Atlantique sont placés en alerte orange, le Championnat de France s'annonce chaud. Et pas seulement parce que le thermomètre flirtera avec les 40°C, ce jeudi, sur le circuit de la Haye-Fouassière. Au cours de la réunion des directeurs sportifs, plusieurs encadrants ont réclamé que des mesures soient prises : ravitaillement à la portière et bénévoles placés par la Fédération Française de Cyclisme avec des bouteilles d'eau. En vain. Pourtant, la FFC s'est adaptée à la chaleur et s'est dotée d'un dispositif qu'elle juge adapté à la situation. ''Au niveau organisationnel, on a d'abord augmenté les ravitaillements pour les garçons. Il n'y avait qu'un seul poste, on en est passé à trois. Pour les femmes, il n'y en avait aucun parce que ce n'était pas réglementaire. On en a créé un, compte tenu des conditions météos'', explique Ludovic Sylvestre, vice-président de la Fédération Française de Cyclisme.
Pourtant, pour certains, ces dispositions ne semblent pas totalement satisfaisantes. ''On a reçu un e-mail disant qu'il y aurait trois zones de ravitaillement, mais on est venu avec un seul assistant comme toutes les DN vu que l'on a reçu le mail une fois que l'on était parti. Demain (jeudi), on ne pourra pas assurer les trois ravitaillements'', regrette Jean-Philippe Yon, directeur sportif du VC Rouen 76. Au cours de l'édition 2016 disputée en Franche-Comté, à Vesoul, des adaptations avaient été mises en place. Suite à la demande de certains techniciens, le ravitaillement à la portière avait été autorisé à l'occasion de l'épreuve chronométrée. Ce ne sera pas le cas cette année suite à la décision du président du jury des comissaires. ''Je le comprends, ce n'est pas une raison pour faire une polémique. Tout dépend du président du jury. C'est dommage de jouer avec la santé des coureurs ou qu'il y ait une incidence sportive. Le fait marquant de la course sera l'aptitude à supporter la chaleur'', reprend Jean-Philippe Yon.
« ON A FAIT ATTENTION »
De son côté, la Fédération Française de Cyclisme semble sûre de son dispositif. ''On a affaire à des athlètes qui n'ont pas l'habitude de courir sous des chaleurs de 40°C, mais qui ont tous de l'expérience. Si on avait eu ces températures sur un Championnat de France de l'Avenir, ça aurait été plus compliqué. On a fait attention au staff et au point de ravitaillement pour que les athlètes puissent se réhydrater'', martèle Ludovic Sylvestre. En plus d'avoir renforcé le dispositif préventif, la fédération s'est attelée à augmenter la sécurité en cas de problème. ''En cas de malaise, on a augmenté notre dispositif médical sur l'épreuve et à l'arrivée avec un staff médical plus important pour les concurrents. L'organisation en a fait de même pour les spectateurs''. Du côté de la FFC, le dossier semble totalement ficelé et maîtrisé jusqu'au moindre détail puisque la canicule est annoncée depuis plusieurs jours. De ce fait, l'instance a pu s'adapter. ''On s'est informé auprès de la médecine fédérale, le gros soucis, c'est la réhydratation''.
Tandis que plusieurs coureurs espéraient le décalage des horaires de départ du contre-la-montre, il n'en sera rien. Aucune modification ne sera apportée. ''La seule chose qui aurait pu être contraignante, c'est un arrêté préfectoral. En parallèle, la manifestation « Savoir rouler » organisée en parallèle avec les scolaires de Nantes a été annulée à la demande de la préfecture'', indique Ludovic Sylvestre. Dans ces conditions, les protagonistes n'ont nul autre choix que de s'adapter. La chaleur sera la même pour tout le monde. ''Moi je vais bien la vivre, j'ai la clim' dans ma voiture'', s'amuse Jean-Philippe Yon. Dans l'optique de surmonter la chaleur, les coureurs doivent se montrer imaginatifs. ''J'ai fabriqué un gilet rafraîchissant parce que contrairement aux pros, je n'ai pas les moyens d'en acheter un. Ma mère a fait de la couture. Elle a cousu dix poches sur un vieux maillot. Dedans, elle a mis des coldpack. J'aurai également un ventilateur pour l'échauffement'', confie Louis Louvet, sociétaire du CR4C Roanne. Pour résoudre les problèmes du ravitaillement, Jean-Philippe Yon a envisagé une solution qui pourra convenir à tout le monde. ''Peut-être que l'on va s'arranger avec les autres équipes pour ravitailler aux trois endroits'', conclut le Normand.