Shara Gillow : « Comme percutée par trois bus »

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Il y a six ans, Shara Gillow prenait la 4e place du Tour d’Italie. Un souvenir qui semble désormais bien lointain pour l’Australienne. Egalement 10e de la plus grosse course du calendrier chez les féminines lors de la saison 2015, puis 12e au 2017, elle espérait décrocher un nouveau résultat de référence lors de cette 30e édition du Giro féminin. Il n’en sera rien. “Le Tour d’Italie était évidemment un gros objectif pour moi cette année. Je me suis beaucoup investie à l’entraînement pour répondre présent sur cette course. Dès la première journée, nous avons été mises à l’épreuve avec un chrono par équipes, mais nous avons fait de notre mieux”. L’équipe FDJ-Nouvelle Aquitaine, 18e, concède déjà un débours important sur les formations les plus solides du peloton.

Un détail, en comparaison avec ce qui suit pour Shara Gillow deux jours plus tard. Elle est en effet victime d’une lourde chute sur les routes piémontaises, à la suite d’un problème mécanique. “Je n’ai absolument rien pu faire. Je suis vraiment bien tombée… J’ai brisé mon casque dans la chute. Le choc a été très violent au niveau de mon cou, et j’ai souffert de la mâchoire également, concède-t-elle après coup. J’ai dû me battre très longtemps pour rentrer dans le peloton. Mais le plus dur n’était pas fait car je sais que généralement, on souffre plus encore les jours qui suivent une chute. J’ai vraiment souffert. Je me sentais comme si je m’étais fait écraser, ou comme percutée par trois bus”.

« ENCORE TROIS OCCASIONS »

Handicapée physiquement, touchée moralement, l’athlète de 31 ans se voit rapidement contrainte de renoncer à l’idée de jouer un bon classement général. “Ce n’était bien sûr pas la meilleure façon d’entamer la course, mais j’ai essayé de rester positive, le plus possible. C’était vraiment important pour l’ensemble du groupe. Quand on reste ensemble comme cela pendant dix jours de course, il faut vraiment qu’il y ait une bonne atmosphère dans le groupe. C’est super important”. Depuis, Shara Gillow a récupéré ses facultés, mais elle ne parvient pas à trouver l’ouverture pour tenter de sauver le bilan de son Tour d’Italie. “Aujourd’hui encore (jeudi), j’ai eu un problème mécanique et j’ai dû attendre longtemps sur le bord de la route, puis j’ai été contrainte de laisser filer les meilleures dans la dernière ascension, raconte-t-elle pour DirectVelo, au soir de cette 7e étape. Mais encore une fois, je veux rester positive !”.

Pour autant, il reste encore trois étapes à Shara Gillow, comme à ses coéquipières, pour tenter de briller et de laisser une trace sur « la course rose », qui se terminera ce dimanche. On va essayer d’être offensives. On va jouer les victoires d’étapes et on est capable de décrocher de bons résultats. Il nous reste encore trois occasions, et c’est possible”.

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