Période de transition pour le sprint belge

Crédit photo Marc Van Hecke

Crédit photo Marc Van Hecke

Le Championnat d'Europe Espoirs et Juniors à Gand marque un tournant dans l'histoire de la piste belge. En effet, le coach du sprint Stéphane Wernimont voit sa collaboration interrompue car il n'y a plus de sprinteurs belges à venir (lire ici). Le coureur de 22 ans Ayrton De Pauw arrête également sa carrière, faute de soutien de la part de la fédération. Le directeur technique Frederik Broché comprend cette décision mais se montre tranchant dans son analyse à DirectVelo"Il doit penser à son avenir. Il doit gagner sa vie. Il ne peut pas continuer son sport ainsi. Mais il faut avouer qu'il n'a pas atteint le niveau escompté pour obtenir un soutien financier, sous la forme d'un contrat pro."

A la différence de Nicky Degrendele, Ayrton De Pauw avait quelques lacunes qui l'ont empêché d'atteindre le top niveau. "Pour évaluer un coureur, nous regardons les facteurs physiques, techniques, tactiques et le comportement. Dès le début, Nicky a montré que c'était une championne en devenir. Ayrton De Pauw était un coureur puissant mais il lui manquait la technique pour le keirin et le sprint. C'est pourquoi, il s'est tourné vers le kilomètre. Malheureusement, ce n'est pas une discipline olympique. Cela joue un grand rôle dans le soutien ou pas d'un athlète", explique Frederik Broché. 

ETABLIR UN PLAN PRECIS APRES TOKYO

Néanmoins, l'homme de 40 ans refuse d'entendre qu'Aryton De Pauw n'a pas été encouragé par Belgian Cycling. "Il vient de la Topsportschool, l'école des sportifs, soutenue par le gouvernement flamand et la fédération. Il a pu venir plusieurs fois en stage avec l'équipe nationale sous la guidance de Stéphane Wernimont. Il a aussi eu la possiblité d'aller chez Beat Cycling Club ou à Aigle comme Nicky Degrendele mais il a refusé. Un coureur doit également mettre tout en oeuvre pour arriver. Il n'a pas saisi toutes les opportunités qui se sont présentées à lui."

Derrière Nicky Degrendele, il n'y a donc personne qui pointe à l'horizon. "Pour le moment, non. Nous nous attaquerons à ce dossier après les Jeux Olympiques. Nous établirons un plan précis. Nous sommes dans une période de transition. Je pense qu'il faut s'inspirer des Pays-Bas. En quelques années, ils ont atteint le sommet mondial, grâce notamment au rapprochement avec le BMX. Nous allons construire un vélodrome à Zolder qui est la Mecque du BMX en Belgique. Mais cela va prendre du temps. Il ne faut pas s'attendre à voir un sprinteur belge dominer dans les cinq prochaines années", conclut-il.

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