Une bordure fatale à l'Équipe de France

Crédit photo Corentin RICHARD - DirectVelo

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L'Équipe de France a sauvé les meubles au cours du Championnat du Monde Espoirs grâce à la 9e place de Mathieu Burgaudeau (voir classement). Dans les 50 derniers kilomètres de l'épreuve, le leader des tricolores a été contraint de manœuvrer seul au sein de la bonne bordure. Tout au long de l'épreuve, ce vendredi, les Français ont semblé à contretemps. Tout d'abord actifs, ils ont été piégés par un groupe de douze échappés qui a pris les devants à plus de cent kilomètres du but. En tête de peloton, Théo Delacroix et Matis Louvel sont venus soutenir les États-Unis. ''C’était une course très rapide. Le tempo était élevé lors des deux premières heures'', explique Théo Delacroix à DirectVelo.  On a vite réagi. À la zone de ravitaillement, on nous a dit de mettre deux gars à rouler. Les rôles étaient déjà définis. J’ai mis mes ambitions de côté pour essayer de réduire l’écart et favoriser nos chances avec Mathieu Burgaudeau qui était considéré comme le leader aujourd’hui (vendredi). On a fait le travail''.

De son côté, affaibli suite à une chute survenue dans les premiers kilomètres, Matis Louvel s'est également démené afin de favoriser les desseins de son leader. ''La chute m’a coupé les jambes. Je suis revenu dans le peloton et j’ai pu rouler un peu en tête avec les Américains derrière l’échappée. Il fallait tout de suite les aider pour éviter qu’ils creusent un trop grand écart avant le gros grimpeur'', souligne le Normand.

« J'AI COMPRIS QUE C'ÉTAIT FINI »

Peu après la difficulté majeure du parcours, alors qu'il restait près de cinquante kilomètres, la course a changé de visage et de vitesse. Tandis que le peloton a bifurqué, la grande explication a débuté par le biais des rafales de vent qui ont balayé la route. ''À un kilomètre et demi du virage, je suis allé chercher Matis Louvel et Valentin Ferron. On s'est regroupé et l'on a essayé de remonter. On n'a pas eu le temps de le faire. On n'était pas assez devant. On n'était pas assez bien placé. C'était une erreur de placement'', souffle Simon Guglielmi. Sous la houlette des Norvégiens et des Allemands, le peloton a volé en éclats. Victime de leur mauvais positionnement, les Français ont vu leurs illusions s'envoler à l'exception de Mathieu Burgaudeau, revenu à contretemps sur la bonne bordure. ''Je pensais que ça allait rentrer après la bordure, mais il n'y a que Kevin Geniets qui a réussi à faire le jump. Après, j’ai cru que l’on allait pouvoir rentrer, mais j'ai vu que l'on perdait du temps et j’ai compris que c'était fini'', reconnaît le pensionnaire de la Groupama-FDJ Continental.

En queue de peloton, les éléments déjà éprouvés par la difficulté de l'épreuve n'ont eu d'autre choix que de rendre les armes. ''J'ai basculé au sommet de la grosse côte de la journée dans le premier groupe, un peu à l’arrache, mais aussitôt ça a borduré et je me suis alors retrouvé dans le dernier groupe'', regrette Matis Louvel. Également piégé avec Théo Delacroix, Simon Guglielmi continuait de se mordre les doigts encore plusieurs minutes après l'arrivée. ''J'étais assez bien et je savais que ça allait se faire au virage. J'étais assez bien. Il n'y avait pas d'excuses, il fallait être bien placé. Je ne peux pas avoir de regrets parce que c'est de ma faute''. Bien que Mathieu Burgaudeau ait pu assurer le Top 10, l'Équipe de France a beaucoup subi la course, ce vendredi. À l'avenir, cette bordure devrait servir de leçon tactique aux Bleus. ''Cette course était dure toute la journée. Ça roulait vite, ça bordurait, il y avait de la pluie. C'était comme les Classiques. Ça montre que le placement sur une course comme ça, c'est 90% du boulot. Suivant la façon dont tu prends le virage, tu peux jouer la gagne ou tu ne peux pas le faire'', conclut Simon Guglielmi.

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Portrait de Théo DELACROIX
Portrait de Simon GUGLIELMI
Portrait de Matis LOUVEL