Cadet le plus régulier des deux dernières saisons, Eddy Le Huitouze attendait avec impatience son entrée dans la catégorie Juniors. Mais le Breton n’affichera que trois jours de course au compteur jusqu’au mois de juin, minimum. La faute à l’actuelle pandémie de coronavirus. “Je le vis assez bien, ça ne me dérange pas énormément. C’est ennuyant de rester à la maison mais il y a pire. J’essaie de garder un minimum la forme même si ça commence à faire long. Je suis habitué maintenant”, relativise-t-il auprès de DirectVelo. Le sociétaire de l’EC Pluvignoise (Morbihan) a tout de même eu le temps de prendre quelques repères positifs pour la suite durant ces premiers jours de compétition de l’année. “Je me sentais bien. Je voulais avant tout m’habituer aux distances car c’est parfois pratiquement le double de ce que je faisais chez les Cadets”.

« ÇA NE DONNE PAS TROP ENVIE »

Désormais, le coureur de tout juste 17 ans entraîné par Benoît Vaugrenard doit prendre son mal en patience. “Il m’a dit de garder une activité physique régulière avec des exercices spécifiques pour ne pas trop perdre mon niveau. Je dois aussi faire attention à mon poids. Je fais du home-trainer tous les deux jours, voire pratiquement chaque jour. Sur les plateformes, ça passe un peu plus vite, même si ça reste moins bien que la route”, sourit celui qui s’est essayé à quelques courses virtuelles. Sans y trouver que des avantages. “J’ai l’impression que pas mal de coureurs trichent au niveau de leur poids notamment… Se mettre minable pour finir derrière des mecs moins forts que moi et terminer 100e, ça ne donne pas trop envie. Je préfère me contenter de petites séances avec les copains”.

« CIBLER CERTAINS OBJECTIFS »

Depuis quelques jours, le septuple Champion de France sur piste sait qu’il n’aura pas d’examens scolaires à passer en juin prochain, les épreuves du Baccalauréat étant annulées pour laisser place au système de contrôle continu. Une situation qu’apprécie l’étudiant en 1ère générale. “C’était quand même une petite source de stress. Les épreuves du Bac représentent un moment important. C’est rassurant de savoir que l’affaire est pratiquement réglée pour cette année. On connaît nos notes, il n’y a plus à s’angoisser”, précise celui qui devra tout de même, si la situation n'évolue plus, passer une épreuve de français à l'oral. Pour ce qui est du cyclisme, il va encore falloir patienter au moins deux mois avant d’espérer retrouver la compétition. Ses rêves de Classiques, à commencer par Paris-Roubaix, s’envolent pour cette année. “J’espérais y participer et obtenir plusieurs sélections en Équipe de France. C’était l’un de mes principaux objectifs, pour me confronter une première fois aux meilleurs étrangers de ma génération. Mais c’est réglé…”. Le recordman de France de la poursuite individuelle Cadets se raccroche donc à ce qu’il peut. “J’ai peur que ça ne reprenne pas avant juillet. Il va falloir cibler certains objectifs comme le Championnat de France, pourquoi pas. J’essaierai de compenser cet hiver avec de la piste, voire un peu de cyclo-cross”.