Alexandre Vinokourov, une sortie princière
S’il faudra attendre le 11 mai - ou plus ? - avant de pouvoir sortir son vélo du garage en France, les résidents monégasques ont (déjà) pu goûter au bonheur d’une première sortie de vélo post-confinement dès ce lundi. En effet, la Principauté a entamé sa première phase de déconfinement ce 4 mai, avec notamment la permission de pouvoir circuler à vélo. Mais donc, uniquement, dans Monaco. Les coureurs habitants sur le « rocher » en ont profité, à l’image d’un Peter Sagan masqué, qui a partagé ce moment avec ses fans sur les réseaux sociaux. Alexandre Vinokourov, fils de l’ancien coureur, a lui aussi pu reprendre l’entraînement ce lundi, en compagnie de son frère Nicolas. Un moment mémorable pour les jumeaux. “C’était assez bizarre, en fait. Après toutes ces semaines de confinement, j’ai eu une drôle de sensation au moment de monter sur mon vélo, puis les premières minutes de la sortie… C’est top car le home-trainer, ce n’était plus possible !”, rigole le sociétaire de l'UC Monaco auprès de DirectVelo.
Pendant toute la semaine à venir, les deux frères devraient rouler pratiquement tous les jours, “peut-être cinq jours sur sept”, avant de pouvoir se lancer dans des sorties plus longues lorsque le déconfinement sera également effectif en France. “Pour l’instant, comme on ne peut tourner que dans Monaco, on va se contenter d’entraînements soft. Aujourd’hui (lundi), on a fait deux heures. C’était suffisant”. Les Kazakhs ont tourné et viré dans tout Monaco en essayant de varier les circuits. “On n’a pas eu le temps de s’ennuyer. C’est déjà bien de pouvoir sortir, on ne va pas se plaindre d’être limités géographiquement”. Dans ce contexte particulier, Alexandre Vinokourov a croisé de nombreux autres cyclistes, eux aussi résidents monégasques et tout heureux de pouvoir retrouver le bitume. “On a notamment croisé Caleb Ewan et un gars d’Ineos. Je crois que c’était Salvatore Puccio. J’ai vu que Peter Sagan et d’autres ont aussi roulé l’après-midi. J’imagine que ça fait du bien au moral pour tout le monde”.
« INUTILE DE ROULER COMME DES BRUTES »
Alexandre Vinokourov a donc enfin pu se faire un minimum plaisir. Et il était temps, pour celui qui ronge son frein depuis de longs mois. Avant l’apparition du virus en Europe, il n’avait eu le temps de disputer qu’une seule course, à Sisteron. Une épreuve qui n’avait d’ailleurs pas été à son terme à cause d’une lourde chute. Depuis, il a découvert les plateformes virtuelles sur home-trainer et a enchaîné les séances de fitness. “En quelque sorte, ça ressemblait à une préparation hivernale. Mais je n’ai pas trouvé le temps long, ça allait. La seule chose qui me manquait vraiment, c’était de rouler”, résume celui qui est accompagné de son frère, sa soeur et sa mère depuis le début du confinement. Son père, Alexandre Vinokourov, est pour sa part au Kazakhstan. En cette période si particulière, l'ancien Champion Olympique n’a pas oublié de donner quelques conseils à ses fils. “Il nous a dit de ne pas trop en faire car on ne sait pas quand on pourra reprendre la compétition. Il est inutile de rouler comme des brutes. Il a insisté sur le fait de garder le moral”.
Au Kazakhstan, où 29 personnes sont mortes du coronavirus depuis le début de l’épidémie selon le dernier bilan officiel, le confinement est plus ou moins souple suivant les villes et les régions. Il est ainsi possible de rouler suivant l’endroit du pays où l’on réside. “Je connais des amis qui peuvent rouler et d’autres qui sont confinés comme en France”, confirme Alexandre Vinokourov, qui n’a jamais véritablement imaginé passer son printemps au Kazakhstan pour autant. “Je préférais attendre ici. De toute façon, on est tous plus ou moins dans la même situation, donc autant rester à la maison”. Pour le petit « Vino » comme pour tous les autres Monégasques, le plus dur est peut-être désormais derrière.