Simon Guglielmi : « C’est notre façon d’exister »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Simon Guglielmi a animé la 2e étape du Tour de l’Ain. Comme son coéquipier Alexys Brunel la veille et comme, peut-être, un autre coureur de la Groupama-FDJ ce dimanche. Venue avec un groupe de jeunes sur cette course montagneuse de trois jours, la structure WorldTour n’a d’autres ambitions que celle de permettre à son collectif de prendre en maturité face à quelques-uns des meilleurs coureurs de la planète. DirectVelo fait le point avec le néo-pro de 23 ans.

DirectVelo : Tu as passé la journée à l’avant sur cette deuxième journée de course dans l’Ain !
Simon Guglielmi : C’était prévu au briefing, comme pour Alexys (Brunel) le premier jour. On voulait être représentés devant. Nous sommes présents sur cette course avec un collectif très jeune, face à de grands champions, alors prendre des échappées, c’est notre façon d’exister. Je suis content d’avoir passé la journée devant avec un coureur comme Julien Bernard. Il nous a bien guidé. J’ai essayé de regarder au maximum comment il faisait, les endroits où il décidait d’accélérer le rythme de l’échappée. C’était une belle journée à l’avant. En plus, le fait d’être dans l’échappée me permettait d’être ravitaillé plus souvent et donc de pouvoir m’arroser régulièrement. C’était aussi l’occasion de monter les derniers cols à mon allure, plutôt que de subir le gros tempo des leaders.

« ON N’EST PAS LÀ POUR LES REGARDER »

Tu viens de débarquer chez les pros en 2020. On t’imagine ravi de pouvoir participer à cette épreuve face à quelques-uns des plus grands noms du cyclisme international…
Carrément ! Pour un jeune comme moi, c’est un plaisir de courir face à des gars qui ont gagné des Grands Tours. Il y a quelques années en arrière, je matais le Tour de l’Ain à la télé et maintenant, j’y suis, à prendre une échappée au long court. C’est super. Je reste impressionné par ces coureurs-là. Quand j’ai été repris et que j’ai vu les favoris passer à une de ces vitesses… Je me suis dit “ah ouais, quand même” (rires). Le but est bien sûr de s’entraîner le plus dur possible pour essayer de progresser et de se rapprocher au maximum de ces coureurs mais c’est vrai que pour l’instant, en tant que néo-pro, ça impressionne de voir des champions comme Tom Dumoulin ou Geraint Thomas. Il y a beaucoup de respect pour eux. Et d’un autre côté, il faut se dire qu’ils ont deux bras et deux jambes, comme tout le monde. Il faut faire la course et tenter des choses. On n’est pas là pour les regarder, et c’est bien pour ça que j’ai choisi de courir devant.

L’équipe Groupama-FDJ n’est composée que de très jeunes coureurs sur ce Tour de l’Ain. Qui prend la parole dans le bus, au briefing par exemple ?
Yvon (Madiot) nous fait tout le briefing et c’est vrai qu’ensuite, il n’y a pas beaucoup de coureurs pour prendre la parole (sourires). Romain (Seigle) nous aiguille un peu car il a déjà fait le Tour de l’Ain par le passé et il a d’ailleurs participé à la victoire de Thibaut (Pinot) l’an dernier. Léo (Vincent) commence lui aussi à avoir de l’expérience pour sa troisième saison dans l’équipe. Ce sont deux coureurs qui ont déjà couru sur des épreuves du WorldTour. Je n’hésite pas à poser pas mal de questions à Yvon. Au départ de cette deuxième étape par exemple, je lui ai demandé comment il pensait que l’échappée allait partir. On est là pour apprendre, il ne faut pas avoir peur de poser des questions et de s’interroger. C’est normal en étant néo-pro.

« C’EST UN EFFORT TRÈS INTENSE »

Une échappée comme celle de ce samedi se gère-t-elle différemment de ce que tu avais connu jusque-là chez les jeunes ?
Une fois devant, ça roule très vite sur les kilomètres suivants, pour être sûr que ça ne rentre pas de l’arrière. J’avoue que c’est un effort très intense car je m’étais déjà bien employé pour prendre l’échappée, d’autant que le départ était difficile, en bosse. Lorsque l’échappée s’est formée, j’ai demandé à Julien Bernard de me laisser deux minutes pour souffler. Je suis resté dans les roues, sautant quelques petits relais, car j’avais besoin de récupérer. Et après deux minutes, c’était bon. Mais ça continu quand même de rouler vite tout le long. D’ailleurs, j’ai battu des records de puissance sur la journée. Je suis content de cette journée qui me prouve que j’ai passé un cap et que j’ai bien travaillé pendant ces mois sans compétitions.

Quel sera le plan pour la dernière étape de ce dimanche ?
Le même que les deux premiers jours : prendre l’échappée. On sera plusieurs de l’équipe à tenter notre chance. Vu le profil, ça risque de mettre un moment avant de partir alors on va tenter à tour de rôle. On sait qu’aucun d’entre nous ne va gagner à la pédale en haut du Grand Colombier. Mais en prenant l’échappée, il y a une possibilité de se faire plaisir et de faire la course. Il faudra être malin et bien jouer le coup.

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