L’hiver commence mal pour les adeptes du cyclo-cross. Pour les Juniors encore plus. Après l’annulation de la manche de Coupe de France à Vittel, les Championnats d’Europe ont été amputés de deux épreuves : les deux courses Juniors. Présent dans la sélection (lire ici), Eliote Ponchon avait donné du sien pour décrocher sa place. "C’était l’objectif depuis un moment. On travaillait pour ça avec mon entraineur et mon club. Porter le maillot bleu, c’était quelque chose". Et la mauvaise nouvelle est tombée. "Je commençais à peine à réaliser, puis on a eu l’annonce. Je l’ai appris par le biais du sélectionneur, qui nous a envoyé un message réconfortant, révèle le sociétaire du VC Villefranche Beaujolais. Je voyais la situation dégénérer, je m’y attendais. Il faut rebondir, je préfère voir la suite et attendre les prochaines échéances".

Depuis quelques semaines, Eliote Ponchon avait tout mis en œuvre pour décrocher sa sélection, qu’il qualifie d’objectif de sa saison. "J’ai fait des bonnes places. Je ne savais pas trop les critères de sélection comme il y a eu l’annulation de Vittel. Je ne savais pas ce qu’il fallait penser et faire. L’annonce de ma sélection a été un grand moment, je n’ai aucun regret sur le début de saison". Pour faire parler de lui, le Junior 2 avait fait le choix d’aller marquer des points UCI en Suisse et en République Tchèque. "On est parti avec mes parents, c’était une bonne opération pour être placé. Je n’ai pas voulu accumuler trop de fatigue mais je voulais marquer quelques points. J’étais reboosté pour les Europe, j’étais en phase remontante". En témoigne son podium à Mlada Boleslav, et de nombreuses places d’honneur malgré quelques faits de course défavorables.

DE MLADA BOLESLAV À TABOR

Malgré l’ascenseur émotionnel des derniers jours, le coureur de 17 ans se montre compréhensif. "J’accepte leur choix, c’est une décision lourde à prendre. Ils savaient qu’ils allaient avoir des retours négatifs, mais il vaut mieux ça et limiter la propagation du virus". De plus, Eliote Ponchon parvient même à dégager le bon côté. "Avec l’Etat qui ne veut pas qu’on sorte du territoire, ça aurait créé des problèmes, du stress, etc. Je suis un peu déçu mais je ne vois que le positif. Ce n’est pas grave, ça devait être écrit comme ça, ça me permet de voir la suite. C’est une bonne nouvelle dans la mauvaise". Notamment après quelques problèmes l’année dernière. "J’ai eu des soucis de santé en fin de saison alors que je prétendais à une sélection. Cette année je voulais être dans les meilleurs Français. J’ai loupé ma chance de faire les Europe en Juniors, mais il y en aura plein d’autres, je ne me fais pas de soucis là-dessus, je compte bien rester longtemps dans le vélo".

Grâce au statut de sportif de haut-niveau qu’il pourrait acquérir, le Ligérien ne s’inquiète pas du confinement. "L’objectif est de se maintenir en forme, je devrais pouvoir m’entraîner correctement. Je vais sortir au minimum, par respect quand même. Je vais suivre les règles". Pas inquiet par le calendrier décimé par la crise sanitaire, Eliote Ponchon prend les choses avec philosophie, tout en gardant Tabor dans un coin de sa tête. "C'était compliqué de maintenir les courses dans ces conditions. C'est l'occasion de se préparer et arriver à fond pour les grosses courses. Je vois les semaines à venir comme une préparation d'avant-saison pour en attaquer une deuxième". L’optimisme et la motivation restent intacts malgré les coups durs. "J’ai pris beaucoup de claques. Avec la covid, c’est une force de garder la tête haute. Se dire que si ce n’est pas cette fois ce sera la prochaine. Ça peut toujours le faire, je suis ultra positif". Cap sur fin novembre, en République Tchèque, pays qui lui a déjà souri.