Arkéa-Samsic : Marinus Petersen, des Watts et après ?
C’est sans nul doute le nom qui a le plus surpris et interrogé au moment de découvrir la liste des dix coureurs suivis par Arkéa-Samsic à la suite de son programme de détection. Au milieu de noms de coureurs bien connus du peloton français, tels que Ewen Costiou, Thibault D’Hervez ou Kévin Vauquelin, figurait également celui d’un certain Marinus Petersen, licencié au Loughborough Students Cycling Club. L’athlète est Gallois, et a 22 ans. Au printemps dernier, c’est un ami qui l’a alerté de cette recherche de talents d’une équipe professionnelle française. “Je me suis dit que ça pouvait être intéressant pour moi, je voulais vraiment tenter ma chance”. Si le garçon s’est rapidement montré confiant, c’est parce qu’il connaissait ses capacités mais avait aussi conscience qu’il n’avait jamais véritablement eu l’occasion de les faire valoir jusqu’à présent. Ancien tennisman puis grand coureur de 3000 mètres, spécialiste d’athlétisme, il n’a découvert le cyclisme en compétition qu’à partir de 2017, n’ayant pas connu les catégories Minimes, Cadets ou même Juniors. “Je n’ai pas disputé beaucoup de courses jusqu’à présent, j’ai très peu de références, mais j’étais parmi les tous meilleurs en athlétisme donc je sais que j’ai de bonnes capacités physiques, et je l’ai prouvé avec les stats que j’ai envoyées à Arkéa”, se félicite-t-il auprès de DirectVelo.
Le Britannique a le sentiment de ne pas avoir encore du tout pu mesurer ses pleines capacités sur le vélo. Jusqu’à présent, il s’est contenté de courses régionales et quelques épreuves nationales avec régulièrement un niveau somme toute modeste, comme il le concède lui-même. “En plus, je pense être plutôt taillé pour la montagne mais dans ma région, c’est difficile de se tester dans ce domaine”, sourit-il. Les tests d’efforts qu’il a réalisés puis envoyés à Kévin Yven pour Arkéa-Samsic se sont en tout cas avérés payants puisque le garçon fait partie des dix sélectionnés, comme les sudistes Rémi Cocusse ou Paul Hirsinger, eux aussi tout heureux de cette situation (lire leur réaction ici). Problème : Marinus Petersen pense ne pas pouvoir courir avant le mois de mai, avec un calendrier initialement maigre et qui devrait encore perdre de l’épaisseur dans les semaines à venir à cause de l’épidémie de Covid-19 qui frappe très durement la Grande-Bretagne. “Je crois que je ne vais pas courir avant le mois de mai”.
Alors, comment convertir l’essai pour celui qui, début 2020, avait remporté les deux courses qu’il a disputées - un chrono et un critérium - avant que la saison ne soit interrompue ? Arnaud Gérard, ancien coureur professionnel et aujourd’hui directeur sportif chez Arkéa-Samsic, apporte quelques éléments de réponse : “Jusqu’à présent, on a simplement sélectionné ceux qui avaient les données les plus intéressantes, on est parti sur les chiffres bruts. Mais il est évident que maintenant, il va falloir mettre des choses en place. Je vais devoir les orienter, pour qu’ils progressent. Pour un garçon comme Marinus, je pourrais par exemple le faire venir en France et l’aider à rejoindre un club si besoin. C’est une hypothèse”. Toujours pris par ses études, le principal intéressé a dû mal à se projeter mais n’est pas contre traverser la Manche. “J’ai un profil particulier car je suis arrivé au cyclisme très tard mais justement, ça peut aussi être un motif d’espoir. Je sais ce dont je suis capable et je vais tout faire pour passer pro, affirme-t-il. J’espère avoir l’occasion de rouler avec l’équipe Arkéa-Samsic lors d’un camp d’entraînement, pour montrer mes qualités. Ce serait énorme ! Mais j’ai bien conscience que la crise sanitaire rend les choses difficiles. Il va falloir être patient”.