Eddy Finé : « J’ai su garder le cap »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Six mois. C’est le temps qu’Eddy Finé a passé loin des compétitions, entre une participation à la Flèche wallonne le 30 septembre dernier et un retour lors de Cholet-Pays de la Loire (1.1), dimanche dernier. 179 jours qui ont semblé particulièrement longs pour le coureur de la Cofidis, lequel est aligné sur la Roue Tourangelle (1.1) ce dimanche. DirectVelo fait le point avec l’athlète de 23 ans, enfin remis de sa blessure au niveau de l’artère iliaque.

DirectVelo : On t’imagine particulièrement heureux d’avoir enfin repris la compétition !
Eddy Finé : C’est sûr qu’au bout de six mois sans courir, je commençais à être vraiment impatient de reprendre. Tout a commencé l’été dernier. On envisageait une participation au Tour d’Espagne puis il y a eu l’arrivée de ce problème physique au niveau de l’artère iliaque. Ma saison 2020 s’est finalement arrêtée sur la Flèche wallonne, puis j’ai été opéré fin novembre. Il m’a fallu un peu plus d’un mois de convalescence et j’ai, forcément, vite pris du retard dans ma préparation de la saison 2021 mais il a fallu l'accepter. 

« ON A PU SE TENIR AU PLAN QUE L’ON S’ÉTAIT FIXÉ »

Tu n’as pas l’habitude de rester à la maison sans activités, d’autant que tu avais, jusque-là, toujours enchaîné les saisons sur route et de cyclo-cross…
C’est vrai que depuis les Juniors, je suis toujours à fond entre les deux. Ne pas faire de cyclo-cross cet hiver, c’était spécial, c’est la première fois que ça m’arrivait. Bien sûr, quand on voit la façon dont la saison s’est déroulée, on peut dire que je n’ai pas manqué grand-chose. Et de toute façon, avec mon statut de coureur professionnel sur la route chez Cofidis, je n’aurais pas couru tous les dimanches en cyclo-cross. Mais sans ce problème physique, j’aurais au moins ciblé le Championnat de France, sur un circuit que j’apprécie beaucoup à Pontchâteau. 

Comment la date de ta reprise a-t-elle été décidée ? Ce retour à la compétition pour la fin du mois de mars était-il acté depuis longtemps ou a-t-il fallu s’adapter en cours de route ?
Au mois de janvier, on ne savait pas trop ce qu’il en serait. J’en ai discuté avec mon entraîneur, Samuel Bellenoue, et on s’est fixé cette date de reprise comme objectif. De par le calendrier actuel, on s’est dit qu’il était de toute façon mieux de reprendre sur une manche de Coupe de France, plutôt qu’au niveau WorldTour, même si je me sentais prêt physiquement depuis quelques temps. On a pu se tenir au plan que l’on s’était fixé initialement. 

Même s’il ne s’agissait “que” d’une manche de Coupe de France, l’enjeu était important pour l’équipe avec la nécessité de voir Elia Viviani l’emporter…
On avait emmené un gros front à Cholet. Il y avait un peu de pression au sein de l’équipe pour gagner cette course mais personnellement, je n’ai pas ressenti trop de pression supplémentaire. On m’avait prévenu que ce serait à nous de prendre la course en main et comme j’étais en reprise, j’étais le premier homme désigné pour me “sacrifier” et aller rouler. C’était super de pouvoir reprendre sur une course comme celle-là, avec une équipe qui espérait fortement la victoire. J’ai repris par un succès collectif, ça met directement dans le bain. 

« JE NE ME FAIS PLUS DE SOUCI »

Désormais, il va falloir enchaîner les jours de compétition pour retrouver une bonne condition physique…
Oui, en espérant que le calendrier ne soit pas trop perturbé par les annulations ou les reports. Je n’ai pas trop de visibilité pour le moment. Je sais seulement qu’après la Roue Tourangelle, je disputerai les deux courses en Franche-Comté (la Classic Grand Besançon Doubs et le Tour du Jura, NDLR). Pour le reste, je n’en sais pas plus. Dans tous les cas, il y a un lien entre mon entraîneur Samuel Bellenoue et mon directeur sportif référent Jean-Luc Jonrond. Je sais qu’ils font au mieux pour me trouver un programme adapté.  

De combien de temps penses-tu avoir besoin avant de retrouver la plénitude de tes moyens ?
C’est difficile à définir. La période la plus longue, de toute façon, a été celle de ma convalescence. Je trouve que ça a pris du temps pour revenir à un niveau convenable sur le vélo, après une reprise progressive. C’était sans doute la période la plus dure, et elle est derrière moi. Maintenant, ça prendra le temps que ça doit prendre. Une course par étapes pourrait me faire du bien et m’aider à reprendre le rythme. Dans tous les cas, je ne me fais plus de souci, même si j’aimerais revenir à 100% le plus vite possible. Je pense que ça doit être possible d’ici la fin avril.

As-tu été inquiet pendant cette longue période d’indisponibilité ?
Je suis encore jeune, j’ai du temps devant moi. Mais c’est vrai qu’on se rend compte, dans ces moments-là, que ça passe vite. C’était forcément une situation délicate puisque ça reste de la chirurgie. J’ai douté, comme tout sportif qui se retrouve sur la touche à cause d’une blessure. Mais j’ai eu la chance d’être bien entouré et j’ai su garder le cap tout au long de ces six mois compliqués. Maintenant, j’ai encore plus l’envie de me battre sur le vélo et je savoure vraiment le fait de retrouver l’atmosphère des compétitions. 

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