Santiago Umba « va devenir un très bon coureur »
Gianni Savio a la voix enjouée. “C’est un vrai talent”, s’enthousiasme le manager d’Androni Giocattoli-Sidermec au moment de parler de Santiago Umba. Joint ce jeudi par DirectVelo alors qu’il se trouve sur le Giro, l’Italien espère bien avoir réussi un nouveau coup en recrutant l’hiver dernier le jeune sud-américain. “Aujourd’hui (jeudi), sur le Giro, je suis content car Simone Ravanelli finit 10e. Et Andrea Vendrame a gagné l’étape alors qu’Egan Bernal est en rose”, savoure l’emblématique patron de la ProTeam transalpine, qui a vu passer tous ces coureurs dans ses rangs, avant d’évoquer son nouveau poulain.
Androni Giocattoli-Sidermec a préféré aligner Santiago Umba sur l’Alpes Isère Tour (2.2) plutôt qu’au Tour d’Italie. “Il faut lui donner du temps et le laisser prendre de l’expérience. Il a 18 ans comme Ponomar, mais si on regarde le physique de Ponomar, c’est celui d’un homme alors que Santiago a celui d'un jeune”, fait remarquer Gianni Savio. Interrogé par DirectVelo, le Colombien a également le discours d’un néophyte désireux de prendre son temps. “Je veux apprendre, progresser et passer un cap”, confiait-il ce jeudi avant le départ de la deuxième étape de l’Alpes Isère Tour.
« UN COUREUR EXPLOSIF »
L’épreuve française est pour lui “un rendez-vous important”. Il court pour la première fois de sa carrière en France, et dispute sa première Classe 2 en Europe. “Cette année, nous avons beaucoup d’espoirs sur ce genre de course. Même si l’idée est d’apprendre, on veut aussi gagner si possible”. Au sprint, il a terminé 14e puis 7e des deux premières étapes. “C’est un coureur explosif, qui passe bien les côtes”, informe Gianni Savio à propos d’un garçon venu au cyclisme à 11 ans.
Son nom est cité au moment d’évoquer les favoris de l’épreuve basée en Nord-Isère. La dernière étape, où quatre cols attendent les coureurs, n’est pas pour lui déplaire. “Une grosse partie de la course va se jouer ce jour-là. Il faudra encore être en bonne condition”. Ça tombe bien, selon Gianni Savio son protégé a des bonnes facultés de récupération. “En début d’année, au Tour de Tachira, je lui avais dit avant une étape très difficile, si tu es fatigué, tu ne forces pas. À l’arrivée, il m’avait dit qu’il était mieux que la veille où il était déjà mieux que l’avant-veille”. Après huit étapes, il avait pris la 4e place de l’épreuve vénézuélienne (voir classement). En mars et avril, il a enchaîné les courses italiennes sans figurer dans le haut des classements. “Le début de saison a été difficile pour moi. Les courses étaient très dures mais je suis content de mes résultats”, assure le 22e de la première étape du Tour des Alpes.
« UN CHAMPION ? SEUL LE TEMPS NOUS LE DIRA »
Santiago Umba a le temps de voir venir. Il s’est engagé pour quatre ans avec Androni Giocattoli-Sidermec. Comme Egan Bernal - un de ses modèles avec Nairo Quintana et Peter Sagan -, avant lui. Mais la comparaison doit s’arrêter là pour Gianni Savio. “Je dis toujours qu’on trouve un Egan Bernal tous les 20 ans. Il en reste 17 avant d’en avoir un autre, se marre le Turinois. Il va devenir un très bon coureur. Un champion ? Seul le temps nous le dira”.
Le Colombien n’a pas hésité à suivre les traces du vainqueur du Tour de France 2019, passé directement des rangs Juniors à la formation italienne. “Androni Giocattoli-Sidermec est une équipe que j’ai toujours aimé. Je me disais que ça serait une bonne école”. Il a été proposé à Gianni Savio par son agent Giuseppe Acquadro, qui travaille avec Egan Bernal et Ivan Sosa. Après l’Alpes Isère Tour, celui qui a terminé 2e d'étape derrière Alan Boileau (B&B Hôtels p/b KTM) au Tour du Rwanda va souffler. “Mon prochain objectif, c’est de rentrer à la maison et me reposer quelques jours. Je veux arriver en meilleure forme pour le deuxième semestre”.