BORA-Hansgrohe veut recruter dans son équipe Juniors

Crédit photo William Cannarella - DirectVelo

Crédit photo William Cannarella - DirectVelo

Le Team Auto Eder a écrasé samedi dernier la Classique des Alpes Juniors. Une journée qui restera dans l’histoire de l’équipe allemande créée en 2007 et qui a vu passer Michael Schwarzmann, Georg Zimmermann et Marco Brenner. Depuis cet hiver, une nouvelle page s’est ouverte pour le Team Auto Eder qui accueillait jusqu’alors uniquement des Bavarois. Désormais, les Juniors de toute l’Allemagne et des pays voisins - comme le Belge Cian Uijtdebroeks - peuvent espérer intégrer une formation qui a renforcé ses liens avec la BORA-Hansgrohe. Directeur sportif du Team Auto Eder et responsable de la détection pour la formation du WorldTour, Christian Schrot en dit plus à DirectVelo sur ce projet très ambitieux.

DirectVelo : Comment as-tu vécu la Classique des Alpes Juniors ?
Christian Schrot : Nous sommes très contents avec les deux premières places (Cian Uijtdebroeks s’est imposé devant Luis-Joe Lührs - voir classement, NDLR). C’était l’objectif d’avoir deux ou trois coureurs dans le Top 5. Avec Cian, on espérait gagner. Nous avions prévu d’avoir des coureurs dans l’échappée pour l’aider plus tard dans la course, mais nous n’avions pas prévu que Cian attaque dès le Mont Tournier... Il marchait bien (sourire). 

Il y a un an, Cian Uijtdebroeks n’aurait pas pu courir pour le Team Auto Eder...
Nous avons un nouveau concept. Nous sommes désormais une équipe tournée vers l’international. On s'intéresse aux coureurs européens. Nous sommes plus proches de l’équipe pro. Nous voulons aider au développement des Juniors et leur permettre de passer directement chez les professionnels.

« ON RÉSERVE DES PLACES AUX JUNIORS DANS LA WORLDTOUR »

Dès la sortie des Juniors ?
Nous avons un concept différent des autres équipes. Nous pensons que la catégorie Juniors est celle où l'on apprend la tactique et le métier de sportif de haut-niveau. C’est important d’avoir dans cette classe d’âge des courses avec un niveau élevé pour permettre aux coureurs de bien se développer. On réserve pour eux des places dans l’équipe pro. Ils auront un programme adapté pour leur première année chez les Espoirs. C’est possible d’envoyer un ou deux coureurs par an du Team Auto Eder directement dans la WorldTour. 

Est-ce pour éviter de perdre vos talents ?
Quand tu as une équipe WorldTour et une Continentale, il y a un problème sur les courses de Classe 1 par exemple car une seule des deux formations peut être au départ. Si tu as une équipe Espoirs, il faut aussi beaucoup courir. Nous, on veut se concentrer sur les grands talents et beaucoup travailler avec eux.

L’an passé, Marco Brenner, le grand talent allemand, a quitté votre équipe pour signer en WorldTour chez DSM...
C’est le système qui est comme ça. Bien sûr, on aime avoir les talents dans notre équipe, c’est pour ça qu’on a fait ce projet mais si le coureur préfère un autre environnement… Nous le voulions dans notre équipe et il a fait un autre choix. C’est le jeu.

« AVEC CIAN, ON PENSE AUX GRANDS TOURS »

Comment l’équipe a-t-elle vécu ces derniers mois dans le contexte sanitaire actuel ?
C’était difficile aussi en Allemagne mais on a essayé de trouver des courses internationales. Nous avons participé par exemple au Grand Prix de Bohème Occidentale, en République tchèque. C’était une belle course, avec des coureurs forts et nous avons pu la dominer. Nous avons pu faire des manches de la Coupe d’Allemagne ou de la Coupe d’Autriche, qui ne sont pas des épreuves internationales. 

Tu ne dois pas être favorable aux braquets limités chez les Juniors...
C’est difficile de répondre mais je crois que pour les Juniors, je préfère que ce soit limité. Avec la cadence de pédalage et le développement de la force, c’est une bonne raison de limiter les braquets. Le plus important dans cette catégorie, ce n’est pas la puissance mais de comprendre la tactique, comment on court en équipe, travailler l’endurance…

Cian Uijtdebroeks arrive dans l’équipe Junior en ayant déjà un contrat avec la WorldTour. Qu’est-ce qu’il peut encore apprendre avec vous ?
C’est un grand talent. Il a signé sur plusieurs années avec nous. Ce qui veut dire qu’on veut travailler avec lui sur plusieurs saisons. Il n’est pas encore au sommet. Il a un super moteur, il est très talentueux. Avec lui, on pense aux Grands Tours et aux courses par étapes. On veut aller vers ça avec Cian.

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