Jade Teolis : « Je préfère ne pas me prendre la tête »
Jade Teolis continue son apprentissage. Passée des rangs Juniors à la Continentale A.R. Monex cette saison, la Lyonnaise participe cette semaine au Tour féminin de l’Ardèche (2.1), sur sept jours de course. Une véritable découverte pour celle qui n’a, jusqu’ici, jamais enchaîné plus de trois jours de compétition d’affilée. Et qui va, à 19 ans, devoir protéger le maillot de leader de la Cubaine Arlenis Sierra, lauréate de la première étape ce mercredi. Entretien.
DirectVelo : Comment se déroule ta saison 2021 ?
Jade Teolis : J’ai fait pas mal de courses en Belgique en début de saison. C’était une superbe expérience car je me suis retrouvée sur de très belles Classiques face aux meilleures mondiales. En Espoir 1, c’est super. Mais ensuite, je suis tombée malade au mois de juin et ça m’a bien stoppée dans mon élan. C’était juste après le Tour de Suisse… Je n’ai pas pu participer au Championnat de France Elites puis j’ai repris tout doucement, mais j’ai mis du temps à m’en remettre. J’ai enfin pu reprendre la compétition la semaine dernière sur le Tour de Toscane. C’était une belle semaine, on a gagné le général (avec Arlenis Sierra, NDLR).
La marche à franchir à dû te sembler très haute en début de saison !
Oui, j’ai commencé sur les Strade Bianche (rires) ! Puis j’ai fait Gand-Wevelgem… Franchement, ça a été, quand même. L’équipe est là pour m’accompagner. Le staff sait que je suis jeune et que j’ai encore besoin de temps. Je suis là pour apprendre. Mais sur les Classiques, c’est sûr que j’ai senti qu’il y avait un grand pas à franchir. Par moments, c’était vraiment dur, surtout quand je me suis retrouvée malade. Mais lorsque l’on est bien entourée et que l’on sent le soutien du groupe, ça donne envie d’aller plus haut et d’évoluer.
As-tu déjà trouvé réponse à certaines des questions que tu pouvais te poser l’hiver dernier, en sortant des rangs Juniors ?
Oui, bien sûr. J’ai vu la différence de niveau qu’il me reste à tenter de combler. J’ai réalisé que c’est vraiment l’enchaînement des jours de course qui fait prendre de la caisse et qui fait progresser. Mais d’un autre côté, c’est aussi une question de gestion car en n’étant qu’Espoir 1, je ne peux pas non plus enchaîner trop de courses par étapes d’un coup. L’équipe gère bien mon calendrier. J’aurais dû courir un peu plus mais ce n’était pas possible à cause de ces pépins de santé.
« J’AI VÉCU QUATRE ANS EN ITALIE »
N’aimerais-tu pas pouvoir disputer quelques courses de moindre niveau pour retrouver le plaisir de jouer les premiers rôles, et prendre confiance ?
Psychologiquement, ça me ferait du bien mais d’un autre côté, c’est aussi difficile car on est plus surveillé et on nous demande d’être plus acteur de la course dans ces cas-là. Personnellement, j’avoue que c’est une situation que je n’aime pas pour le moment car sur les courses moins relevées, je ressens plus de pression. Je préfère ne pas me prendre la tête, sur les plus grosses courses, et simplement faire le boulot pour les leaders de l’équipe. Sur le Championnat de France Espoirs, par exemple, ça n’allait pas du tout. C’était ma seule course au niveau national mais je n’ai rien pu faire et je l’ai mal vécu.
Comment se passe l’adaptation dans ta nouvelle équipe ?
Très bien ! En fait, j’ai vécu quatre ans en Italie, entre Rome et Naples, lorsque j’étais plus jeune. Mon père est Italien. Donc je maitrise parfaitement les deux langues et forcément, ça m’a aidé, même s’il y a pas mal d’Hispaniques dans l’équipe (sourire).
Es-tu prête à enchaîner sept jours de compétition ?
Je ne l’ai jamais fait jusqu’à présent. La plus grosse course par étapes que j’ai disputée jusqu’à maintenant, c’était justement le Tour de Toscane, tout récemment, sur trois jours. Ça fait donc une belle différence. L’objectif sera d’aider l’équipe et de finir la course, histoire de prendre de l’expérience pour l’année prochaine. C’est une préparation pour 2022, puisque je serai peut-être amenée à disputer plus de grosses courses par étapes, comme le Giro ou d’autres. Cette course doit m’aider pour la suite.