Trois ans après son titre européen chez les Juniors, en République Tchèque, Vittoria Guazzini décroche le titre continental dans la catégorie supérieure, chez elle, en Italie. L’Espoir 3 a assommé la concurrence puisqu’elle devance l’Allemande Hannah Ludwig, double tenante du titre, de presque 40 secondes (voir classement). "Je voulais vraiment gagner aujourd’hui (jeudi). J’étais nerveuse la nuit dernière. Quand je me soucie de quelque chose, c’est dur pour moi de dormir. En Italie, c’est spécial car il y avait beaucoup de monde qui criait mon nom au bord de la route. Je ne voulais décevoir personne. Je savais que c’était dur de gagner car il y avait quelques bonnes concurrentes. Comme Hannah Ludwig qui est une des meilleures et a gagné l’édition précédente".

Sur le parcours de Trente, la coureuse a trouvé son terrain de jeu favori. "Le parcours était pour spécialistes, il y avait quelques passages en montée mais ce n’était pas très pentu. Il fallait appuyer sur les pédales. J’ai essayé d’imprimer mon tempo dans la première partie. J’ai tout donné dans la seconde. Je pense que j’ai fait un bon chrono en gérant bien mon énergie. Parfois, on part trop vite ou trop lentement, et à la fin, ça ne marche pas. Aujourd’hui, tout était parfait", sourit l’Italienne. Ce maillot est d’autant plus savoureux qu’il récompense ses qualités en contre-la-montre, elle qui aime tant cet exercice. "J’aime être seule, je n’ai pas pensé à des gens autour de moi comme dans un peloton. Je dois juste y aller et pédaler. Je n’aime pas connaître les chronos des autres concurrentes car ça me rend nerveuse. J’étais dans la course. À la radio, on m’a dit que j’allais fort et je sentais que j’étais bien".

« FDJ-NOUVELLE AQUITAINE-FUTUROSCOPE EST UNE GROSSE ÉTAPE POUR MOI »

Mais malgré l’enjeu de la couronne européenne, Vittoria Guazzini avait surtout les Jeux Olympiques en ligne de mire, où elle a pris la 6^e place de la poursuite par équipe avec ses compatriotes. "Je me suis focalisée sur les Jeux Olympiques, c’était un autre grand objectif. Je peux être très satisfaite de moi-même". Elle avait mis les bouchées doubles pour espérer le meilleur résultat possible à Tokyo. "Les Jeux Olympiques étaient l’objectif principal. Je me suis beaucoup entraînée sur la piste pour les JO. J’ai pris une petite pause car je devais un peu récupérer. Puis j’ai été en Hollande et en Espagne. Je ne me suis pas beaucoup entraînée pour le chrono du Championnat d’Europe. Mais le chrono est quelque chose que j’aime vraiment naturellement. L’effort me convient. J’ai tout donné sans penser à ma préparation".

L’année prochaine, Vittoria Guazzini va traverser les Alpes et courir en France, avec la formation FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. "Je veux essayer une nouvelle expérience avec FDJ. C’est une équipe WorldTour qui m’aidera pour progresser en chrono. C’est une grosse étape pour moi. J’essaierai de rendre la confiance qu’ils me donnent. Je remercie aussi Valcar qui m’a aidée". C’est aussi grâce à Marta Cavalli, son ancienne, et donc future coéquipière, qu’elle a franchi le pas pour rejoindre la WorldTeam française. "Elle m’a dit que c’était une bonne équipe. Le chrono nécessite de l’entraînement et une position. Je veux améliorer ça, et penser aussi aux Classiques car ce sont mes courses favorites. Le Tour des Flandres est la course de mes rêves. En plus de Paris-Roubaix". L’adaptation à un nouveau pays ne l’effraie pas. "Je n’ai jamais appris le français à l’école mais je vais le faire", s’amuse-t-elle en pensant au travail qui l’attend. Un de plus.