Ardèche : Les filles voulaient arrêter
La deuxième étape du Tour féminin de l’Ardèche (2.1) promettait du spectacle, et elle n’a pas déçu. Les 123 kilomètres de course au programme, depuis Anneyron en descendant jusqu’au barrage de Beauchastel - le tout agrémenté de cinq ascensions répertoriées au classement de la montagne (voir galerie photos) - laissaient imaginer de nombreux mouvements de course. La météo capricieuse a finalement rendu l'étape encore plus spectaculaire et nerveuse, et c'est ainsi qu'un malheureux événement s'est produit après une grosse trentaine de kilomètres de course. Le peloton venait d’aborder la descente de la Côte de Talencieux, sur une chaussée humide, lorsque plusieurs filles sont parties à la faute dans la seconde partie du peloton. Parmi elles, Typhaine Laurance, violemment projetée au sol et dans l’incapacité de bouger durant de longues secondes. “J’étais juste à côté d’elle. Je ne sais pas comment j’ai évité la chute. Malheureusement, Typhaine n’a rien pu faire. C’était une grosse chute, ça roulait fort”, témoignait sa coéquipière Sandra Lévénez après l’arrivée, au moment de débriefer la course avec des membres du staff du Team Arkéa.
“Je n’ai rien vu de cette chute, j’étais bien placée devant avec les autres filles de l’équipe. Puis on a compris qu’il se passait vraiment quelque chose lorsqu’on nous a demandé de nous arrêter”, témoigne la Néerlandaise Jeanne Korevaar. Car dans le but d’assurer la sécurité de l’ensemble des concurrentes, la course a en effet été neutralisée durant quelques minutes. “Il y avait tellement de filles impliquées dans la chute qu’il n’y avait plus d’ambulances avec nous sur la course… Ils ont fait un choix rapide et c’était la décision à prendre. L’organisation a fait du bon boulot”, se satisfait l’ancienne Championne du Monde Lizzie Deignan - qui voulait elle aussi voir l’étape s’interrompre quelques instants comme cela s’est produit - 2e de l’étape deux heures plus tard (voir classement).
LA LEADER DU GÉNÉRAL AU TAPIS
Même son de cloche du côté de la lauréate de l’étape, Leah Thomas. L’Américaine de la Movistar a apprécié la prise de décision des organisateurs. “Quand il n’y a plus d’ambulance sur la course, c’est toujours important de stopper tout le monde et de repartir une fois que la sécurité est assurée. C’est plus raisonnable, c’était une bonne décision. Sur des chutes comme celle-là, certaines filles peuvent se faire très mal. La santé passe avant l’aspect sportif”. Il a, ensuite, fallu tenter de gérer au mieux ces quelques minutes d’interruption, sous un ciel menaçant mais une température relativement douce malgré tout. “Sur le moment, on était toutes là à attendre, certaines assises, à attraper froid… C’était un moment très spécial”, explique Veronica Ewers, sans se plaindre pour autant. “J’avais d’abord été inquiète pour Lauren (Stephens) qui est tombée… Puis une fois que l’on a pu faire le point, on a patienté le temps qu’il fallait avant de repartir”.
Parmi les victimes de cette chute, on retrouvait aussi la lauréate de la veille, Arlenis Sierra. Cuisse et fesse gauche râpées, la Cubaine s’est accrochée toute la journée pour défendre son maillot rose malgré cette bonne gamelle. “J’ai juste quelques éraflures mais rien de bien méchant. Espérons ne pas avoir à revivre ce genre de situation dans les prochains jours !”, lâchait-elle avec le sourire quelques instants après en avoir terminé.