Equipe de France Elites Femmes : « Un jour ou l'autre, ça paiera »
Difficile pour l’équipe de France de se fixer un objectif précis avant le Championnat d’Europe Elites Femmes. Victime d’une chute la semaine passée sur la Vuelta, la meilleure carte des tricolores, Juliette Labous, était incertaine pour le rendez-vous étoilé encore 24h avant la course. “Avant-hier (jeudi), j'ai commencé à refaire quelques intensités et là j'ai vu que ça avait l'air d'aller, indique la Franc-Comtoise à DirectVelo. Hier (vendredi), j'ai encore fait pas mal d'exercices et ça allait donc on s'est dit que c'était bon. On a aussi refait les tests commotion qui ont validé la décision de prendre le départ”. La tactique des tricolores est simple. “Juliette était la fille protégée. Nous, les six autres filles, on avait carte blanche, fait savoir Victorie Guilman. On devait être offensives et ne pas attendre les attaques des Néerlandaises”.
« ELLES SONT AU-DESSUS DU LOT »
Les Françaises ont été remuantes. “On a été offensives donc on ne doit pas avoir de regrets”, pense l’habituelle sociétaire de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. “A part quelques nations que sont la Hollande et l'Italie, on a tout à gagner à déclencher la course de bonne heure et à provoquer des échappées. Mais j'ai l'impression qu'il n'y a que nous qui avons essayé”, regrette de son côté Paul Brousse. Le sélectionneur national reconnaît une part de frustration. “Il y en a toujours, parce que tactiquement, même les gens qui regardent la télé ne doivent pas comprendre. Il y avait Van Dijk devant et derrière c'était Markus et Mackaij qui roulaient. Les Hollandaises dominent tellement qu'elles sont capables de rattraper des grosses erreurs tactiques. Elles sont au-dessus du lot”.
Une semaine après sa chute, Juliette Labous n’a pas démérité. “J'ai mis un peu de temps à me mettre dedans. Au final, je voyais qu'on était de moins en moins et que j'étais toujours bien. Donc ça allait quand même”. Elle dit être déçue de ne pas avoir suivi quand l’Allemande Liane Lippert a attaqué. Le temps d’hésitation lui a été fatal. “Je me suis fait enfermer. Du coup, je me suis retrouvée vingtième et ensuite c'était impossible d'y aller. Les autres filles étaient moins bien que ce que je pensais et ça a totalement explosé. Après ça, c'était foutu. En étant mieux placée et en sautant directement dans la roue, ça aurait pu le faire, mais c'est de ma faute”. Elle reconnaît un manque de confiance en elle à ce moment-là. “Ça aurait pu être mieux. Je ne sais pas si j'aurais pu jouer le podium, mais j'aurais au moins pu me retrouver dans le groupe de devant et j'aurais pu faire mieux. Derrière, la course était perdue pour nous. C'était assez frustrant”. Elle arrive en 18e position, dans le groupe qui s’est joué la 10e place à 2’29’’ de la lauréate néerlandaise Ellen Van Dijk (voir classement).
« UN JOUR, ON LES AURA »
Côté français, seule la Jurassienne et Victor Guilman ont terminé l'épreuve. “Je pense que les filles n'étaient pas au top. Aude (Biannic) avait réussi à prendre le bon coup, mais elle a eu un coup de chaud”, rapporte Juliette Labous. “Les filles qui ont essayé de s'échapper l'ont logiquement payé”, complète Victorie Guilman. “C'est dur pour les filles, estime Paul Brousse. Audrey n'est pas au top de sa forme. Je pense qu'elle est un peu dans une petite période de doute. Elle, son objectif, c'est d'être à 100% au Mondial. Et ce n’était pas un circuit qui lui convenait forcément. Gladys Verhulst n'était pas dans un bon jour. Morgane Coston était un peu en difficulté sur les parties techniques”.
Juliette Labous regarde déjà vers le prochain Championnat du Monde. “Le chrono sera plat, donc je ne peux clairement pas viser une médaille, mais je donnerai le maximum. Pour le futur, il faut que je prenne de la force sur le plat donc ça sera un bon chrono. La course en ligne sera assez ouverte avec les pavés. C'est un peu comme sur la Flèche Brabançonne. J'avais bien aimé les petites bosses pavées là-bas donc on peut essayer de faire quelque chose”. Le clan tricolore refuse d’abdiquer. “C'est difficile de rivaliser avec les Néerlandaises. Elles peuvent toutes gagner. Un jour, on les aura”, promet Victoire Guilman. “C'est encore une bataille de perdue, mais on réessaiera. Il ne faut pas baisser les bras. Un jour ou l'autre, ça paiera. Je ne suis pas inquiet”, conclut Paul Brousse.