La course des Féminines a tourné au match à trois. Amandine Fouquenet, Hélène Clauzel, et Line Burquier ont rapidement mis la concurrence au tapis sur le circuit exigeant de Liévin. Mais à ce petit jeu, c’est la dernière citée, seulement Espoir 1, qui a pris le meilleur et s’est offert les deux maillots tricolores en jeu (voir classement). "C’est de la joie forcément, un titre de Championne de France, ça rend heureux. Déjà, gagner n'importe quelle course ça fait quelque chose, alors un Championnat...". La coureuse de l’A.S. Bike Cross a pourtant l’habitude, puisqu’elle s’était déjà imposée pour ses deux années en Junior, l’année passée et en 2020. Mais cette fois, c’est chez les grandes, et face à sa coéquipière Hélène Clauzel qu’il a fallu bagarrer.

Pourtant, c’est Amandine Fouquenet qui prend le meilleur départ. Pas de panique pour Line Burquier. "Je me suis dit « ne t'affole pas, mais ne traine pas non plus ». Je ne voulais pas en faire trop d'un coup, mais pas non plus la laisser partir car elle est très forte. Si elle prend déjà l'ascendant au début, ça peut être compliqué de rentrer sur un parcours comme ça". Mais acompagnée par Hélène Clauzel, tout est rentré dans l’ordre. "Après on est rentré à deux avec Hélène. On a vite réussi à refaire le trou, on est resté longtemps à deux". Et il était temps de livrer la bataille finale. "Dans la partie au dessus j'étais un peu meilleure, c'est là que je pouvais prendre de l'avance, car sur la partie du bas je n'étais pas la plus forte. Je me suis dit c'est maintenant qu'il faut partir, ça a marché".

« COURS, COURS, COURS, COURS »

Longtemps, très longtemps quelques mètres devant Hélène Clauzel, la Haut-Savoyarde n’a jamais cédé le moindre mètre à sa coéquipière. Impeccable de A à Z, elle a pu savourer son titre dans la dernière ligne droite. "En passant la ligne, je me dis ça y est, c'est bon, c'est fini. Hélène commençait presque à rentrer, je n'en pouvais plus. Mes jambes couraient toutes seules, dans ma tête je me répétais « cours, cours, cours, cours ». Je ne pensais qu'à ça. Ne pas m'arrêter. Je m'enfonçais dans la boue mais j'ai tout donné". Pas étonnant alors que ce circuit ne rentre pas dans son classement de ses parcours préférés. "Un long circuit comme ça, il ne va pas rester dans mon cœur, sourit-elle. Même si quand on gagne ça nous plait plus. Il était bien mais ce n'était pas LE circuit que j'adore".

Une bonne case est déjà cochée dans son calendrier. Mais celle qui cumule les maillots bleu-blanc-rouge ne montrera pas son bien à Flamanville, sur la manche de Coupe du Monde normande. "C'est quand même loin, il y a les cours, j'ai enchainé cinq courses, c'est quand même long, donc on a fait ce choix. On a prévu des blocs de courses, ça a bien marché donc on continue comme ça. Il y aura Hoogerheide et le Mondial". Un passage aux Etats-Unis où elle compte terminer en beauté. "Je me dis que sur un Mondial, tout est jouable. Je ne me mets pas trop la pression, je suis Espoir 1. Je n'y vais pas pour faire de la figuration, je vais tout faire pour être bien, et si je suis mal c'est que ça devait se passer comme ça". Et à Liévin, l’histoire devait se passer comme telle pour Line Burquier.