Fabien Doubey : « Tout le monde s'est régalé »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

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Fabien Doubey aura été l’un des hommes du week-end à Liévin (Pas-de-Calais). 24 heures après avoir impressionné lors de la victoire de la Bourgogne-Franche-Comté au relais des comités, le coureur de TotalEnergies a longtemps été en tête, ce dimanche, du Championnat de France Élites de cyclo-cross (voir classement). Finalement médaillé de bronze, il exprime sa satisfaction au micro de DirectVelo malgré “une pointe de déception”.

DirectVelo : Quel sentiment domine après cette troisième place ?
Fabien Doubey : Je suis satisfait de ramener une médaille. On est sur un Championnat de France et j'ai bataillé pour le maillot. J'ai pris énormément de plaisir. Après, c'est clair qu'il y a une pointe de déception parce que j'ai quand même passé plus de la moitié de la course en tête. Mais je suis aussi tombé sur des adversaires qui étaient très forts.

Que t'a-t-il manqué sur la fin de course ?
Je suis un peu déçu parce que j'ai passé un dernier tour un peu horrible. J'ai eu deux pépins mécaniques d'affilée. Mais après, je suis super content pour Yan (Gras) qui fait deuxième. Joshua (Dubau), comme il l'a dit, était beaucoup plus fort dans les parties pédestres. On ressent qu'on ne fait pas de saison entière de cross. On a de la force, mais il nous manque quelques points techniques. Mais quoi qu'il en soit, c'était un super beau Championnat. On s'est déplacé en famille. Je pense que tout le monde s'est régalé ici, à Liévin, et c'est le principal.

« ON A DE QUOI FAIRE POUR LA SUITE »

C'est aussi un beau week-end pour toi après le titre samedi dans le relais mixte.
Bien sûr, ça reste un titre. C'est un maillot bleu-blanc-rouge qu'on aura à la maison. C'est quelque chose qu'on prend. Et puis aujourd'hui, c'est la deuxième médaille de bronze chez les Élites que je décroche après celle acquise il y a deux ans. L'an dernier, j'avais préparé le Championnat de France de Pontchâteau comme il faut, mais je me suis blessé, du coup je n'avais pas pu m'aligner. Donc ça fait plaisir d'être là, même sans faire une préparation à 100% optimale pour le cyclo-cross.

Le cyclo-cross, c'est aussi un retour aux sources pour toi.
Je me retrouve quelques années en arrière, dans mes années Juniors, quand je courais notamment avec Clément (Venturini) et mon frère (Loïc). Quand on voit ce qu'on faisait à l'époque au niveau mondial et ce que font aujourd'hui nos concurrents de l'époque, on ne peut pas nier qu'il y a de quoi faire en France. C'est sûr qu'on peut rivaliser au niveau international. Ce sont des choix de carrière. Mais il faut croire en nos viviers de jeunes français et aussi en nos encadrants, nos staffs. On a de quoi faire pour la suite.

Était-ce important pour ton équipe d'être ici ?
Avec l'équipe, on a eu la possibilité d'être trois coureurs au départ de ce Championnat de France. On a des programmes de courses qui font que c'est difficile de faire toute la saison, mais je pense que c'est bien que les équipes professionnelles répondent présent sur cet événement. Ça donne de l'engouement. C'est un peu la vitrine. On a besoin des jeunes pour la suite pour la nation française. Donc je suis content pour ça.

« C’EST ENCOURAGEANT POUR MOI »

Vas-tu prolonger ta saison de cyclo-cross ?
Non, je vais m'arrêter ici parce que, comme je le disais, on a des contraintes de calendrier qui sont différentes. Pour moi, ça a été longuement réfléchi. Je suis très heureux de m'être aligné sur le Championnat de France et d'avoir fait une préparation accélérée, entre guillemets. Ces efforts-là sont très importants. Je suis issu du cyclo-cross et pour moi, ce sont des efforts qui me permettent ensuite de performer sur la route. Donc maintenant, j'ai hâte d'épingler un dossard sur la route et d'aller faire encore mieux.

T'es-tu justement rassuré sur ta forme ?
C'est encourageant pour moi. C'est clair que ce sont des points de passage qui sont un peu obligatoires. Je ne vais pas faire de dessins. On voit très bien comment ça se passe au niveau international. Il suffit de prendre l'exemple des "trois fantastiques". Ils n'ont pas délaissé le cyclo-cross alors qu'ils ont aussi des gros objectifs sur la route, parce qu'ils savent que s'ils ne passent pas par le cyclo-cross, s'ils ne vont pas chercher ces intensités-là, ils ne seront pas aussi bons sur la route.

Les deux disciplines ne sont donc pas incompatibles…
On verra, mais je pense que d'ici quelques années, on aura peut-être un petit retour en arrière. Je prends l'exemple de Francis (Mourey) qui était sur le circuit. Il faisait la saison de cyclo-cross et ce n'est pas pour autant qu'il était mauvais sur la route. Quand on évolue chez les jeunes dans un environnement qui passe par le cyclo-cross, ce sont des efforts qui restent. On dit souvent qu'il faut travailler ses points faibles, mais il faut surtout travailler ses points forts.

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