Laval Cyclisme 53 : « Des points de passage à valider »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

En 2021, Laval Cyclisme 53 n’avait décroché que deux succès en Elite Nationale. Mais cette année, la N1 mayennaise commence sa saison sur la bonne voie, notamment grâce à la victoire de Damien Ridel aux Plages Vendéennes. Ce qui laisse donc de nombreux mois pour égaliser, et donc battre les records du club. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, les hommes de Steven Laurent s’aligneront au prochain Tour de Normandie, épreuve de Classe 2. À part une participation à Lillers il y a deux ans, ou Paris-Mantes en 2018, les Lavallois n’avaient jamais connu un tel niveau, et s’apprêtent donc à écrire une petite page de l’histoire du club. Steven Laurent est revenu avec DirectVelo sur ce début de saison réussi, et donc ces échéances qui attendent son effectif, nettement renouvelé en 2022.

DirectVelo : Comment juges-tu le début de saison de Laval ?
Steven Laurent : Satisfaisant ! Je pense qu'on aurait signé tout de suite fin janvier, si on nous avait dit qu'on serait 5e de la Coupe de France après deux manches et 6e au Challenge BBB-DirectVelo. Ça prouve qu'on a fait un bon premier mois. Tout n'est pas parfait, mas on est satisfait globalement.

Le club a déjà décroché une victoire en Elite. Tu t'attends à faire beaucoup mieux cette année que les précédentes ?
La victoire de Damien (Ridel) fait du bien, c'était le but de scorer rapidement pour lui. On avait peur que ça se mette mal. Les deux premières arrivées au massif, sur les Plages, il a fini au sol, donc c'était bien de conjurer le sort. C'est l'objectif de faire mieux, on a étoffé notre effectif, il est beaucoup plus homogène. On a onze nouveaux coureurs sur un effectif de quinze, ça doit se mettre en place. Sur ce qu'on voit on est satisfait, on pousse nos jeunes à faire plus encore. Le but est de lever les bras plus souvent en Elite. Moi j'aime bien les statistiques, et j’ai vu que le club n'avait jamais gagné plus de deux Elites par an, donc ça serait une belle évolution.

« ON A QUATRE PILIERS POUR NOS JEUNES »

Damien Ridel fait partie de ces nouveaux coureurs de premier plan et gagne déjà, on peut imaginer qu’il a de grandes responsabilités dans les sprints ?
C'était vraiment une priorité d'avoir un pur sprinteur. L'occasion s'est présentée. Je pars du principe que les sprinteurs fonctionnent à la confiance. J'ai fait attention à prendre des gars autour de lui qu'il connaissait. Il a deux de ses meilleurs copains, à savoir Victor Bohal et Killian Gesnouin, c'était important qu'il se sente en famille. Il l'a exprimé tout de suite, et ça collait avec ce que je voulais faire de lui. Et puis je savais que ça allait bien matcher avec nos gars.

Quelle est la place de Florian Rapiteau et Célestin Guillon, en tant qu’habitués de la maison ?
On leur a donné le rôle de leader actuellement. C'était eux qui étaient missionnés pour aller chercher les résultats. Florian ne passe pas loin à l'Essor, il est repris à 200 mètres. Célestin montre la voie en Coupe de France. Ils sont exemplaires, au même titre qu'un David Boutville, qui est très précieux dans l'approche et la gestion, ou d'un Florian Maitre qui monte en pression. Il faut qu'il reprenne les à-coups et le rythme. Avec ces garçons, on a quatre piliers pour nos jeunes.

Tu parles de Florian Maitre, quel est son état d’esprit et sa place ?
Forcément, il y a le Tour de Normandie pour lui, c’est sa première grosse échéance. Depuis qu'il sait qu’on y sera, il l'a dans un coin de la tête. Il attendait mieux de lui jusqu'à présent. Mais il apporte, il aimerait bien vite monter dans les classements et se rapprocher de la victoire, il a faim. On va compter sur lui, notamment sur l'enchainement Normandie-Artois à court terme.

« IL Y A UNE VRAIE ATTENTE »

Quelles sont tes ambitions pour l’équipe ?
L'objectif était de pérenniser le club à ce niveau de N1. J'ai tendance à regarder devant, mais on est jeune en N1, il faut stabiliser. On avait annoncé un Top 12 en Coupe de France et pourquoi pas dans les 10. On a largement les moyens, mais pas d’objectif chiffré précis. Sur un Tour de Normandie, on doit faire honneur. On fera le Tour de Guadeloupe aussi, ce sont des grosses étapes. On se doit d'être acteurs. Et en Elite on veut aller scorer. Par exemple l'équipe n’a jamais gagné un général d'une course par étapes Elite, donc on a envie d'aller performer sur ces épreuves. On a plusieurs points de passage à valider.

Tu as déjà évoqué le Tour de Normandie à plusieurs reprises, c’est un peu le gros événement du début de saison. Les coureurs en parlent beaucoup aussi ?
Oui, il y a une vraie attente, ce n'est pas anodin. Faire une Classe 2 sur une semaine, pour nous, même pour nos partenaires, puisque la Normandie est proche de chez nous… Les coureurs sont dans l'attente, un Célestin, les Florian, un Damien, ils ont envie de bien faire. La sélection n'est pas une fin en soi, maintenant il faut performer. Si c'est pour se faire taper dessus ça ne sera pas drôle.

« NE PAS FAIRE N’IMPORTE QUOI »

À part une participation à Lillers et Paris-Mantes, Laval n’a jamais disputé de Classe 2, pourquoi ce choix cette année d'aller sur une course par étapes comme la Normandie ?
Tout simplement parce qu'on est tributaire des invitations. Tous les ans je postule à des Classe 2. Mais c'est difficile de se faire sa place, on est une jeune équipe, et puis c'est du réseau avec les organisateurs. On devait faire Pérenchies l’année dernière, le mardi ils nous disaient qu'on sortait de la sélection pour le dimanche. On est tributaire de tout ça. Alors il faut faire ses preuves. C'est une grande marque de confiance du Tour de Normandie. C'est vrai qu'il y a aussi Mickaël Leveau qui était chez nous et qui a facilité certains échanges. On doit se construire ce réseau pour être amené à plus de courses comme ça. Et les gars doivent se révéler, c’est normal que ça s'étoffe au fil des années.

On peut imaginer que les places sont chères...
Les places sont chères, oui et non. Certains sont quasiment assurés, je leur ai dit qu’il fallait vraiment qu'ils soient hors de forme pour ne pas y aller. On ne veut pas envoyer nos jeunes au casse-pipe. On ne veut pas faire n'importe quoi. On sait que sur des courses comme ça on peut se faire remarquer, ça a été assez simple. Surtout avec l'Artois derrière, tout le monde ne va pas doubler. On a bien réparti un peu entre les deux.

Il y a donc davantage de Classe 2 au calendrier de Laval ?
Il y aura donc le Tour de Guadeloupe, et on a repostulé à Pérenchies. Pour les autres on a des refus, ou on est en liste d'attente, donc ça se limite à ça. On est à l'affût, mais je ne veux pas faire n'importe quoi et empiler pour empiler. Il faut une cohérence, et encore une fois, il y a des points de passage à valider. Aller faire un gros Essor Basque, c'est tout aussi bénéfique, voire plus, qu'être transparent en Classe 2. Il faut moduler le calendrier et il y a des belles Elites pas trop loin. Il y a de quoi faire.

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