WB-Fybolia Morbihan a terrassé la concurrence en occupant les quatre premières places, ce dimanche, du Circuit du Morbihan (voir classement). Dès les premiers kilomètres, sept coureurs se sont extirpés avec deux éléments des “blanc-gris-vert“, Mickaël Guichard et Maxime Jolly. “Je ne savais pas trop s’il fallait lancer ou pas. Je regarde Stef (Stefan Bennett, NDLR) et il me dit : « vas-y ». On voulait jouer le surnombre“, explique Jean-Louis Le Ny au micro de DirectVelo.

Mission parfaitement réussie puisqu’ils effectuent la jonction avant d'être huit représentants de l’équipe parmi le premier groupe de 30 unités. “Le but était de faire la bordure et voir comment ça se passait. On était assez nombreux, je ne pensais pas à ce point-là“, explique Stefan Bennett. Petit à petit, la sélection se fait. Dans le circuit final, à moins de quarante kilomètres de l’arrivée, ils se retrouvent à quatre, Jocelyn Baguelin, Stefan Bennett, Mickaël Guichard et Jean-Louis Le Ny dans un groupe de sept coureurs, complété par Johan Le Bon (Dinan Sport Cycling), Mathis Le Berre (Côtes d’Armor-Marie Morin-U) et Célestin Guillon (Laval Cyclisme 53).

« JE SAVAIS QUE C’ÉTAIT UN PEU COMPLIQUÉ POUR STEFAN »

Célestin Guillon tente de fausser compagnie à ses compagnons d’échappée, durant de nombreux kilomètres, mais il est ramené à la raison sans panique. Puis, dans l’antépénultième tour, Mickaël Guichard part seul. “On a essayé d’attaquer un peu chacun notre tour. À un moment, j’ai pris un peu de champ. Je savais que derrière, ils n’allaient pas collaborer avec les autres. Jean-Louis a fait le jump en premier et ensuite, Stefan nous a rejoints“, décrit Mickaël Guichard. Le coup était parfait avec le trio regroupé et un Jocelyn Baguelin derrière pour contrôler. “On avait juste à appuyer le plus fort possible sur les pédales. On avait aussi la carte de Jocelyn au cas où“, poursuit-il.

L’arrivée était jugée à Baud, fief de Jean-Louis Le Ny. “J’habite à quatre kilomètres d’ici. C’est toujours un peu une course particulière à la maison. Je connaissais toutes les routes et particulièrement le circuit final. Je savais où me replacer quand on prenait le vent de côté“. La victoire était donc destinée au vainqueur du Tour de Bretagne. “Je savais que c’était compliqué pour Stefan. Il n’a pas encore gagné contrairement à Mickaël et moi. Il m’a demandé, je lui ai répondu : « je ne sais pas, je suis chez moi ». Tous les bénévoles et les employés communaux me connaissent. J’ai été voir Léo (Moréac, le directeur sportif, NDLR) et il m’a dit que c’était à moi de gagner“.

« AVEC NOTRE NIVEAU, ON NE PEUT QUE FAIRE DES CHOSES COMME ÇA »

Jean-Louis Le Ny leur promet de leur rendre la pareille. “Je redonnerai une victoire à Stefan et Micka, je me sacrifierai pour eux. Il n’y a pas de raisons qu’on ne se retrouve pas de nouveau un jour devant. On sera à égalité“. Stefan Bennett comprend. “C’est sûr que j’avais envie de l’avoir, mais Jean-Louis était chez lui. Que je fasse 2, 3 ou 4, c’est comme si je gagne si ce sont des coéquipiers devant“. WB-Fybolia a en tout cas prouvé sa force collective. “On avait du mal à se trouver depuis le début de la saison. J’étais passé complètement à côté à Manche-Atlantique. Là, ça a marché. Avec notre niveau, on ne peut que faire des choses comme ça. C’est encourageant pour la suite“, glisse Jean-Louis Le Ny.

Ses deux collègues arrivés du Team Pro Immo Nicolas Roux sont ravis d’explorer les épreuves bretonnes. “Le niveau en Bretagne est le plus haut chez les amateurs en France. C’est très homogène et ce sont de belles courses dures à aller chercher“, estime Stefan Bennett. “Les gens sont passionnés et aiment vraiment le vélo. Tout le monde est impliqué. Ça fait plaisir. C’est une découverte, c’est exactement ce que je recherchais“, conclut Mickaël Guichard. La concurrence est avertie, le monstre à trois têtes a les dents aiguisées.