Alexander Kristoff : « Je ne crois pas l’avoir déjà fait »

Crédit photo Pascal Van de Putte

Crédit photo Pascal Van de Putte

Pour la première fois depuis 2005, la victoire dans le Grand Prix de l’Escaut ne s’est pas jouée au sprint massif. La course a été très animée dès les premiers kilomètres et un groupe de quatorze hommes forts s’en est allé pour de bon à quelques cent bornes de l’arrivée. Malgré la nette supériorité de l’équipe BORA-Hansgrohe - quatre coureurs à l’avant - ou encore la présence de la très solide doublette Tim Merlier - Jasper Philipsen pour Alpecin-Fenix, c’est Alexander Kristoff qui est parvenu à tirer les marrons du feu en sortant seul dans le final, sur la portion en pavés du circuit (voir classement). Ironie de l'histoire : pour une fois que l'on n'assiste pas à un sprint massif sur l'épreuve, c'est tout de même un pur sprinteur qui l'a donc emporté... en solitaire. DirectVelo était présent à la conférence de presse du Norvégien de 34 ans après l’arrivée de cette 110e édition de l’épreuve belge.

DirectVelo : Tu as finement joué le coup dans les derniers kilomètres !
Alexander Kristoff : Je me sentais très bien. Je n’ai pratiquement jamais eu à me mettre à bloc mais bien sûr, je me suis quand même employé une fois dans le groupe de tête car je voulais éviter que ça ne rentre et que l’on soit plus nombreux à se jouer la victoire. Je ne savais pas combien de mecs étaient derrière nous. J’ai cru comprendre que Gerben (Thijssen) était là mais qu’il est ensuite tombé. C’est dommage car ça aurait pu être mieux à deux devant. Mais finalement, on s’en est bien sorti malgré tout.

« IL VALAIT MIEUX Y ALLER MOI-MÊME »

Les BORA-Hansgrohe étaient en nette supériorité numérique…
Oui, à chaque fois qu’il y avait un mec de BORA ou d’Alpecin qui ressortait, je savais qu’il fallait absolument y aller, sans quoi on ne les aurait jamais revus. J’ai dû chasser trois fois dans le dernier tour. Ça devenait vraiment dur alors une fois sur la section en pavés, je me suis dit qu’il valait mieux y aller moi-même. L’idée était de partir avec un ou deux gars mais finalement, je me suis retrouvé seul. J’avais toujours de bonnes jambes alors j’ai pu continuer d’appuyer fort sur les pédales jusqu’à la fin.

Ce succès est ton 83e chez les pros ! Mais as-tu souvenir d’avoir déjà décroché une autre victoire en solitaire ?
Je ne crois pas l’avoir déjà fait chez les pros. Je l’avais fait avant, chez les jeunes, en Espoirs. C’est un sentiment différent des sprints car au moins, dans la dernière ligne droite, tu es à peu près certain que tu vas gagner (sourire).

« CE N’EST PAS VRAIMENT UN PAS EN ARRIÈRE »

C’est une nouvelle victoire importante pour l’équipe après celle de Biniam Girmay lors de Gand-Wevelgem…
On fait une très bonne saison pour le moment. Peu importe ce qu’il va se passer sur le reste de l’année, je crois pouvoir d’ores-et-déjà dire que dans tous les cas, on pourra être fiers de ce que l’on a réalisé au moins sur cette période des Classiques. On travaille très bien tous ensemble. Bien sûr, on peut aussi progresser sur certains aspects mais je trouve que l’équipe marche de mieux en mieux.

Peut-on dire que tu es de retour à ton meilleur niveau ?
Je me sens très bien. Mais il me manque encore quelques petits détails. On a une bonne équipe pour ce genre de courses spécifiquement, on va dire. Bien sûr, c’est une plus petite équipe qu’UAE mais en tant que coureur qui vise les Classiques, ce n’est pas vraiment un pas en arrière car UAE se concentre beaucoup sur le Tour de France, par exemple, avec (Tadej) Pogacar bien sûr, et moins sur les Classiques. Inversement, cette période des Classiques est super importante pour Intermarché-Wanty. J’ai aussi, sans doute, plus d’importance dans cette équipe. 

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