Loes Adegeest, le pari gagnant avant la FDJ

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’était presque prémonitoire. Ce midi, au départ de la troisième étape du Tour de l’Ardèche (2.1), Loes Adegeest a un temps précédé le peloton de quelques longueurs dès le départ fictif. La Néerlandaise avait des fourmis dans les jambes et comptait bien faire le début de course. Deux heures et demi plus tard, c’est elle qui a coupé la ligne en premier au centre-ville de Pernes-les-Fontaines (Vaucluse). Car après deux étapes remportées coup sur coup au sprint par l’Espagnole Sheyla Gutierrez (Movistar), ce sont cette fois-ci les attaquantes qui ont eu le dernier mot.

Après l’attaque de Ricarda Bauernfeind (Canyon//SRAM Generation) et d’Emma Langley (États-Unis), c’est d’abord Megan Armitage qui a fait l’effort pour rentrer sur le duo de tête. Puis sa coéquipière de l'équipe IBCT Loes Adegeest est sortie à son tour du peloton sur le sommet du Col des Trois Termes, peu avant la mi-course. “C’était le plan, et le scénario dont on rêvait avant la course. On voulait tenter quelque chose. On voulait mettre Megan ou moi à l’avant et finalement, on a mis les deux”, explique la lauréate pour DirectVelo, après coup. Peu après l’attaque de Loes Adegeest, la formation à licence irlandaise a décidé de faire relever Megan Armitage. Un pari gagnant. “J’ai donné tout ce que j’ai pu pour qu’on revienne le plus vite possible mais ce n’était vraiment pas simple. Heureusement, ça l’a fait !”, s’amuse l’Irlandaise.

LE SACRIFICE DE MEGAN ARMITAGE

Dans le final, aucune des deux adversaires du duo néerlando-irlandais n’a tenté d’éviter le sprint. “Elles n’ont pas trop bougé. Tout le monde était occupé à continuer de rouler fort pour éviter le retour du premier peloton”, explique Megan Armitage, toute heureuse de pouvoir évoluer à un tel niveau alors qu’elle ne dispute des compétitions que depuis un an et demi. “J’étais au bout du rouleau en fin de course. Je ne pouvais rien tenter dans le final, on a préféré tout miser sur la pointe de vitesse de Loes plutôt que d’attaquer chacune notre tour. Je suis un tout petit peu déçue de louper le podium (voir classement) mais le plus important était que l’on remporte l’étape avec Loes. C’est une superbe athlète, je suis ravie qu’elle ait pu finir le travail. Elle le mérite vraiment !”.

De son côté, Loes Adegeest n’envisageait rien d’autre que la victoire dans les derniers kilomètres. “J’étais confiante pour l’emporter au sprint, d’autant que je savais que j’avais une coéquipière pour m’emmener. C’était un plus. J’avais fait 4e au sprint massif le premier jour alors je me doutais qu’il était possible de faire quelque chose dans un groupe de quatre, face à seulement deux adversaires…”, rappelle la Championne du Monde d’E-Sport. La Néerlandaise de 26 ans se voit ainsi récompensée de sa belle saison, sous les yeux de son père, présent en Ardèche cette semaine. “C’est ma première victoire en UCI après plusieurs places d’honneur alors je ne suis pas près de l’oublier. Jusqu’à présent, c’était une belle saison mais j’avais fait quatre fois 4e alors pouvoir enfin gagner, c’est quand même mieux”.

LES MOTS DE STEPHEN DELCOURT ONT PESÉ

Pour rappel, Loes Adegeest évoluera l’an prochain au sein de la FDJ-Suez (lire ici). “C’est un grand honneur et un grand pas en avant pour moi. Mon objectif principal de cette saison était de pouvoir rejoindre une WorldTeam à la fin de l’année. Et la FDJ était mon tout premier choix alors je suis super heureuse de pouvoir rejoindre ce superbe groupe”. Elle assure être très sensible à la façon de courir de la WorldTeam française et à l'atmosphère qui semble se dégager du groupe. “J’adore la façon dont les filles courent dans cette équipe. Je suis impressionnée par l’évolution de cette formation et la façon dont l’équipe s’est professionnalisée. Les filles sont très offensives, elles vont toujours à la bagarre, elles prennent des risques et j’aime courir de cette façon-là, comme je l’ai fait aujourd’hui (jeudi)”.

Elle va donc, désormais, rouler au côté de Marta Cavalli ou Cecilie Uttrup Ludwig. “Je devrais pouvoir apprendre beaucoup de ces filles-là”. Au sein d’un groupe ou la stabilité est l’un des maîtres mots, elle va retrouver un groupe qui se connaît déjà très bien. Et un manager qui fait progresser son groupe saison après saison. “J’ai beaucoup apprécié les mots de Stephen Delcourt. Dès ma première discussion avec lui, j’ai tout de suite compris que c’était l’équipe qu’il me fallait. Ça n'a fait que me conforter dans mon envie d’aller à la FDJ”. Avec, désormais dans ses bagages, un CV complété d’une victoire d’étape au Tour de l’Ardèche.


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