Célia Géry est décidément épatante. Depuis les toutes jeunes catégories, l’Ardéchoise - native d’Annonay, tout au nord du département - a collectionné les victoires dans différentes disciplines, jusqu’à marquer les esprits en réalisant le double-doublé chez les Cadettes avec deux titres de Championne de France en cyclo-cross et deux titres nationaux, également, sur route. Très solide. Pour ses premiers pas dans la catégorie Juniors - dans les sous-bois - depuis quelques semaines, la sociétaire du VC Rambertois a immédiatement confirmé toutes les belles choses déjà vues dans la catégorie d’âge précédente. Deux fois dans le Top 5 pour sa découverte des manches de Coupe du Monde puis 7e à Namur, lors du Championnat d’Europe, après une faute qui lui a sans doute coûté cher (lire ici), Célia Géry ne semble même pas véritablement avoir besoin de temps d’adaptation. Et elle l’a une nouvelle fois démontré, dimanche dernier, dans un autre registre. 

Alors qu’elle avait “initialement prévu de ne pas courir”, et bien qu’elle ait “pris le temps de couper pendant la semaine”, la J1 a finalement fait le court déplacement à Saint-Sorlin-en-Valloire, dans la Drôme, de l’autre côté du Rhône mais à 30 km seulement d’Annonay. “J’ai changé d’avis (sourire). Je me suis dit que ça pouvait quand même être bien de venir ici en préparation du prochain week-end de Coupe de France à Camors. C’était mieux”. Sur le papier, la concurrence n’était bien évidemment en rien comparable avec ce qu’elle a récemment connu en Coupe du Monde ou lors du Championnat d’Europe. Mais elle a finalement trouvé une rivalité toute autre et, de fait, tout aussi redoutable puisque les Féminines - peu nombreuses - ont évolué, comme très souvent sur les épreuves régionales, face aux Juniors Hommes. L’occasion de bluffer les spectateurs présents sur place, vite épatés de voir une jeune femme jouer les tout premiers rôles face à ses homologues masculins. 

« C’EST TOUJOURS AUTANT DE PLAISIR »

“Je suis super contente, j’étais bien tout le long de l’épreuve. J’ai passé toute la course à gratter des places… Le circuit était bien technique, avec de petits dévers mais aussi des parties roulantes où il fallait envoyer, c’était sympa”. Un temps en fin de Top 10, Célia Géry a remonté les garçons un à un, parmi lesquels Clément Badel ou Pierrick Joubert, pourtant habitués à jouer le podium ces derniers week-ends. L’Ardéchoise a même fini par doubler… son frère, Evan, à qui elle a d'ailleurs fini par coller une quarantaine de secondes sur les deux derniers tours, pour finalement terminer à la troisième place au scratch. Le tout en ayant mis un tour à sa première dauphine chez les féminines (voir classement). “C’est toujours autant de plaisir de courir et de se tirer la bourre avec les autres comme ça, que ce soit à l’international ou au niveau régional. Ça me permet aussi de revoir des gens avec qui je cours depuis mes débuts”. Même ceux qui la connaissent le mieux se disent tout de même “bluffés” par la force dégagée par Célia Gery.  

Avec un peu de recul désormais, elle se félicite de l’expérience acquise à Namur. “Au niveau mental, ça apporte toujours. Plus que jamais, je sais que rien n’est perdu même s’il y a un problème en début de course. Il faut toujours tout donner jusqu’au bout”. Malgré un calendrier riche en événements d’importance, Célia Gery envisage fortement de disputer quelques autres cross régionaux dans les semaines et les mois à venir. “Je trouverai bien une place dans le calendrier pour en faire de temps en temps”, sourit-elle. Les garçons sont prévenus.