Le Team INCA à un tournant de son histoire
Le Team INCA est dans l’incertitude. “On est sur une arête et ça serait dommage que tout s’écroule pour quelques dizaines de milliers d'euros après tout le travail effectué ces dernières années. Nous ne sommes pas dans une impasse mais pas loin”, reconnaît auprès de DirectVelo Jean-Jacques Goullieux, à l’origine de l’équipe, en 2017.
« UN PROBLÈME DE BUDGET »
La structure basée à Ytrac (Cantal) a perdu le soutien de l’équipe AG2R Citroën. “Ils font des coupes budgétaires. C'est l'occasion pour le Team INCA de remercier AG2R La Mondiale et Vincent Lavenu pour ce partenariat et leur caution depuis 2019. On se retrouve donc avec un problème de budget”, reconnaît le Cantalien. Il se démène pour trouver ceux qui permettront à son équipe de vivre plus sereinement. “Nous recherchons un partenaire qui porte nos valeurs sportives, éducatives et sociales. Certaines équipes sont intéressées pour 2024 mais les budgets sont clos pour 2023”.
Pour la saison prochaine, le Team INCA a choisi de réduire la voilure. Cinq à six coureurs sud-américains vont venir de mai à septembre. En juillet et août, ils seront accompagnés de trois Français et d'autres Européens. “Ils resteront dans leur club. On les aura sous la forme d’une équipe mixte. C’est important d’avoir ce mélange”, estime Jean-Jacques Goullieux. Ils seront encadrés par un nouveau directeur sportif puisque Louis Faure a choisi de rejoindre le club de l’UV LH.
« QUELQU’UN NOUS ATTEND QUELQUE PART »
Les coureurs seront tous Juniors. “On se recentre sur cette catégorie. Le cyclisme a énormément évolué ces dernières années et aujourd’hui, les Juniors peuvent derrière, déjà, très vite aller chez les professionnels”. Parmi les coureurs de l’effectif 2022, Diomedes Velandia s’est engagé avec la Continentale italienne Gallina-Ecotek-Lucchini - soit le troisième coureur à passer en UCI en deux ans -, Marco Montaña rejoint lui le CR4C Roanne tandis que Kevin Velasquez évoluera dans le sud de la France. Mario Marmolejo, vainqueur de la Semaine Cantalienne et arrivé au bout de ses années Espoirs, a choisi de son côté de rester en France afin de suivre une formation en alternance pour apprendre la cuisine française. “C’est un vrai modèle d’intégration qui correspond à notre éthique, car nous avons le souci du devenir de chaque coureur qui passe par chez nous”.
Pour le Team INCA, le plus important est d’être dans les pelotons en 2023. “On ne veut pas connaître une saison blanche et derrière repartir de zéro”. La situation est d’autant plus frustrante que la structure auvergnate a bien grandi ces derniers mois. “Nous nous sommes professionnalisés à tous les étages. Il y a une vraie reconnaissance internationale. On est invité sur toutes les courses. Nous travaillons par ailleurs avec un plateau technique médical basé dans le Cantal qui est parmi les meilleurs de France et nous permet d'avoir tous les éléments sur le potentiel des gamins qu’on recrute. On a une vraie communauté de gens qui nous aide, il y a des vrais fans du projet qui nous soutiennent. Une personne s’est proposée pour venir nous aider bénévolement sur toutes les courses alors qu’elle pourrait être payée ailleurs”, confie Jean-Jacques Goullieux. Selon l’Auvergnat, il ne manque pas grand-chose pour basculer du bon côté. “Je me dis que quelqu’un nous attend quelque part. C’est le bon moment pour qu’il se fasse connaître”.