Simon Pellaud n’a pas eu froid aux yeux en lançant les hostilités ce mercredi au début de la première étape de l’Étoile de Bessèges autour de Bellegarde (Gard). “Sur une étape aussi nerveuse et venteuse que celle-ci, ça valait la peine de prendre des risques. J’ai lancé le coup. On ne savait pas qui allait contrôler derrière. C’était important d’être devant et de commencer la saison de la meilleure des manières“, avoue au micro de DirectVelo le Suisse de 30 ans qui a été accompagné dans sa fugue par Ayco Bastiaens (Alpecin-Deceuninck) et Jean-Louis Le Ny (Nice Métropole Côte d’Azur).

« PRENDRE LE TRAIN TANT QU’IL ÉTAIT EN GARE »

Tandis que le Flamand a tenu à jouer le maillot de meilleur grimpeur, le pensionnaire de Tudor Pro Cycling s’est concentré pour essayer d’aller le plus loin possible. “J’ai perdu trop de courses en faisant des efforts inutiles en milieu de journée“. Magré tout, il a été repris à environ 36 kilomètres de l’arrivée, mais il a été récompensé du prix de la combativité et a terminé aux portes du Top 50 (voir classement). “Je préfère avoir mal aux jambes et appuyer fort sur les pédales, plutôt que de vivre le stress des autres coureurs qui essaient de se placer dans le peloton“.

L’Helvète a rejoint à l’intersaison la désormais ProTeam Tudor après avoir mis fin à son contrat avec Trek-Segafredo, un an avant son terme. “Ça s’est fait d’un commun accord, je tiens à remercier Trek qui m’a laissé partir. Lorsque Tudor s'est monté, je voulais prendre le train tant qu’il était en gare. Cette équipe va vraiment grandir avec un projet incroyable. Je connais le staff. C’est un retour à la maison et un moment unique dans une carrière. Humainement, c’est très intéressant de voir la mise en place et comment se créent toutes les relations“.

« RETROUVER CETTE LIBERTÉ OFFENSIVE »

Simon Pellaud compte retrouver une seconde jeunesse. “Je ne vais pas trop revenir sur ma saison passée qui a été très compliquée à plusieurs niveaux. Je suis ici pour montrer ce que je vaux. J’espère vivre une belle saison. J’ai prouvé que j’avais de super jambes aujourd’hui (mercredi) et que je peux gentiment laisser de côté tous mes soucis de l’année dernière. C’est important pour moi de retrouver cette liberté offensive et de débloquer le moteur“. Il lorgne sur les étapes de vendredi à Bessèges et de samedi au Mont Bouquet. “Ce sont deux beaux tracés. J’essaierai d’en garder un peu dans le final pour me situer par rapport aux autres coureurs“.

Le vainqueur du Tour de la Mirabelle (2.2) et de la Flèche Ardennaise (1.2) en 2019 ainsi que d’une étape du Tour du Hainan (2.HC) en 2018 souhaite relever les bras. “J’ai toujours espoir d’arriver à en claquer une belle en mettant le nez à la fenêtre. Je m’entraîne tous les jours avec passion, je pense pouvoir en recueillir les fruits“. Revenu de Colombie en fin de semaine passée, Simon Pellaud se rendra au Tour d’Algarve après l'Etoile, puis aux Boucles Drôme-Ardèche, aux Strade Bianche, à Tirreno-Adriatico et à Milan-San Remo. Un programme copieux avant les deux grands rendez-vous de sa formation à domicile, les Tours de Romandie et de Suisse.