CC - Le relais mixte, comme « un contre-la-montre »

Crédit photo Arnaud Guillaume / DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume / DirectVelo

Ce 3 février 2023 restera le jour du premier Championnat du Monde de relais mixte. Après une édition test l’an dernier à Fayetteville, l’Union Cycliste Internationale a programmé une véritable épreuve à Hoogerheide, ce vendredi. Le concept a donné une course assez particulière, dominée par les Néerlandais à domicile mais animée pour les accessits (voir le classement). "C'est une belle discipline, en particulier pour les jeunes, soulève auprès de DirectVelo Sven Vanthourenhout, le sélectionneur belge. C'est une discipline à part mais intéressante. C'est vivant du départ jusqu'à l'arrivée. On est toujours en bataille pour les médailles".

UNE PRESSION DIFFÉRENTE

Avec le changement de coureur à chaque tour, les rebondissements peuvent donc être nombreux. "Courir sur un tour, c’est autre chose que sur une heure. Il est difficile d’y faire des écarts conséquents", souligne Gerben De Knegt, le coach néerlandais. "C'est une discipline spéciale, ça ressemblait plutôt à un contre-la-montre. C’est tout le temps à bloc", pense Laurens Sweeck, médaillé de bronze avec l’équipe belge. Sa coéquipière Marion Norbert-Riberolle enchérit : "franchement, j’ai adoré mais c’était dur de se mettre dedans. J’ai fait un long échauffement de 35 minutes". Selon elle, la pression ressentie est tout autre. "Sur ta propre course, tu ne mets la pression que sur toi-même mais là, c’était sur toute l’équipe. Nous avions quand même des ambitions de podium. C’est une autre pression, mais c’est chouette". À chaque relais donné, les coureurs en pleine récupération scrutent les écarts et ont "hâte de voir le résultat final".

Le règlement est le même qu’au Championnat de France : six coureurs - trois hommes et trois femmes - doivent être alignés par pays. L’ordre de départ est libre et est gardé secret le plus longtemps possible. Adrie Van der Poel pense qu’il "faudrait peut-être obliger l’ordre de départ par catégorie. Mais c’est une bonne initiative, on doit pouvoir laisser sa chance à cette discipline. On pourra faire le point dans deux ou trois ans". De son côté, Marion Norbert-Riberolle trouve intéressant le fait de mélanger les catégories. "Tous les niveaux en une course, c’est génial. C’est super de l’avoir aussi en cross et pas seulement en VTT". Le relais mixte, au Championnat du Monde, existe en VTT cross-country depuis 1999 et sur route, depuis 2019. "Le concept donne un déroulement de course très particulier. ça procure un sentiment d’équipe", note Laurens Sweeck.

UN DANGER OU UN DÉBLOCAGE ?

Cette nouvelle discipline doit encore écrire ses lettres de noblesse. En étant placée le vendredi, en semaine donc, elle ne permet pas d’attirer la grande foule. "Aujourd’hui, nous avons voulu permettre aux spectateurs de venir gratuitement sur le circuit, précise Adrie Van der Poel, l’un des membres du comité d’organisation. Le vendredi à midi, c’est une heure particulière. Les gens sont encore au travail. L’UCI nous a laissé le choix de le faire. On l’a fait de cette manière". Marion Norbert-Riberolle regrette qu’aucune retransmission télévisée n’était prévue. "C’est dommage car beaucoup de gens auraient voulu voir ça, je pense. C’est un événement à leur faire découvrir".

Certains cadors, comme Wout van Aert ou Mathieu Van der Poel, préfèrent se concentrer sur l’épreuve en ligne. Ce relais mixte représenterait-il un danger dans la préparation à l’épreuve principale ? Le sélectionneur français, François Trarieux, n’y voit pas d’inconvénient. "Au contraire, ça permet à certains de faire leur déblocage. De toute façon, on est déjà là le jeudi pour la première reconnaissance. Les coureurs s’adaptent". Un tour de circuit, ce vendredi, pouvait être parcouru entre 6 et 8 minutes. "Quelques minutes d’effort ne changent pas l’état de forme du lendemain ou surlendemain", déclare Adrie Van der Poel. L’UCI, selon Sporza, se dit ouverte à un aménagement du programme dans le futur. À l’heure actuelle, comme le résume Laurens Sweeck : "C’est une bonne répétition".

 

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