François Trarieux : « Léo a marqué cette saison par sa classe »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

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Léo Bisiaux a réalisé le grand chelem ce dimanche à Hoogerheide en ajoutant le maillot arc-en-ciel de Champion du Monde Juniors à sa collection hivernale : Champion d'Europe, Champion de France et Coupe du Monde. Ce titre mondial a apporté "une grande joie" à François Trarieux, l'entraîneur national à la FFC, qui déploie son énergie pour faire progresser les jeunes pousses du cyclo-cross tricolore. Après une saison parfaite, Léo Bisiaux a donc réalisé une course parfaite pour apporter un maillot arc-en-ciel à la France. "J'espère que les élus de la Fédération qui étaient présents ont vibré", ajoute François Trarieux, la voix encore éraillée par tous les encouragements qu'il a prodigués à ses coureurs. Il revient pour DirectVelo sur tout ce qu'il met en place pour arriver à cette victoire.

DirectVelo : C'est le bonheur dans l'équipe de France !
François Trarieux : Le dernier titre chez les Juniors remontait à Clément Venturini (en 2011, NDLR), donc c'est une joie particulière, surtout que Léo était le grand favori après avoir été Champion d'Europe et remporté le classement de la Coupe du Monde. Tout le monde l'attendait au tournant.

Avais-tu défini une tactique particulière ?
La stratégie était claire, il fallait durcir la course d'entrée. Il ne fallait pas tomber dans le jeu des Belges et se faire endormir. C'est pour ça que Léo a pris les devants tout de suite. Les conditions météo nous ont aidés avec la pluie d'hier qui a ralenti le circuit. C'était une course bien maîtrisée. C'était chaud pendant un tour et demi avec le Hollandais qui restait à 4 secondes mais il avait déjà connu le même scénario à Tabor. Je savais que Léo était capable de tenir mentalement et physiquement avec 4-5 secondes d'avance, et après le Hollandais s'est relevé.

« J'ESPÈRE QU'IL RESTERA AVEC NOUS DANS DEUX ANS »

Que représente ce titre ?
Ça concrétise tout son travail. On avait bien articulé sa saison sur les deux Championnats, d'Europe et du Monde. La Coupe du Monde, c'était du bonus. C'est pour ça qu'on l'a fait très peu courir en novembre et décembre pour tout miser et garder de la fraîcheur sur ce Championnat du Monde. Le stage final de Benidorm a porté ses fruits pour lui. C'est une grande satisfaction. Léo a marqué cette saison par sa classe et j'espère qu'il restera avec nous dans deux ans en France pour le Championnat du Monde.

Qu'est-ce que lui ont apporté les stages de la FFC ?
On a fait un premier stage à Orée d'Anjou pendant les vacances de Noël pour la technique. Le stage de Benidorm, c'était pour peaufiner la condition dans les quinze derniers jours. Depuis le début de l'hiver on travaille avec tout le staff pour constituer un groupe autour de l'équipe. Pour certains ça marche comme Léo et pour d'autres, il faut encore travailler. On voit que le 2e aujourd'hui est un Junior 1ère année. J'ai aligné trois Juniors 1ère année pour qu'ils prennent de l'expérience, il y a encore du travail pour l'année prochaine. J'espère que Léo va leur montrer la voie et leur servir d'exemple. Et Léo gagne avec les roues de la fédération, ça prouve aussi que les coureurs ont besoin de moyens pour performer. Le travail a payé.

« SI ON TOMBE SUR DES COUREURS QUI ÉCOUTENT ET QUI PROGRESSENT DANS LES STAGES... »

Depuis quand as-tu senti qu'il pouvait devenir Champion du Monde ?
L'an dernier, on ne le connaissait pas beaucoup. Je l'avais amené à Tabor pour pouvoir le tester. Je ne l'avais pas sélectionné pour Namur car il était moins présent en Coupe de France et ensuite j'avais dû réduire les effectifs à cause du coût du déplacement pour les Championnats du Monde aux Etats-Unis. Mais dès cette saison sur route, avec son entraîneur Alexandre Pacot, on avait décidé qu'il préparerait les Championnats. Il faut faire simple, c'est à dire, bien maîtriser les charges d'entraînement, les calendriers. Et si on tombe sur des coureurs qui écoutent et qui progressent dans les stages avec les conseils qu'on leur donne...

Tu espères donc pouvoir conserver Léo Bisiaux en équipe de France pour le Championnat du Monde en France en 2025 ?
Léo veut continuer le cyclo-cross, en plus de sa carrière sur la route. Il a besoin d'assimiler tout ça, il va être aussi sollicité sur la route, il faut lui laisser le droit de fêter sa saison comme il faut et après on pourra parler de la suite. Je ne suis pas sûr qu'il y ait beaucoup de coureurs qui aient fait Champion d'Europe, Champion du Monde, vainqueur de la Coupe du Monde et Champion de France le même hiver.

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