Une course ludique pour se faire violence sur deux heures d'efforts avec un format particulier, plutôt qu’une nouvelle course par étapes qui aurait pu finir de le cramer : c’est le choix qu’a fait Julien Marin, le week-end dernier, en participant au Grand Prix de Nîmes (Toutes Catégories). L’épreuve était disputée sous forme de critérium - 85 tours d’un peu moins d’un kilomètre pour une distance totale de 79 bornes - face à une petite cinquantaine de concurrents venus pour la plupart en voisins, du Gard ou de l’Hérault. En reprenant deux tours au peloton sur cette épreuve disputée en toute fin de journée (arrivée à 20h30) sur l’Avenue Jean Jaurès, en plein coeur du centre-ville nîmois, sous la célèbre Tour Magne et en face des Jardins de la Fontaine, le coureur de la formation Hexagone-Corbas Lyon Métropole l’a emporté et signe ainsi son premier succès de l’année. Entretien avec l’athlète de 22 ans, étudiant en école d’ingénieurs.

DirectVelo : Tu n’as pas fait semblant ce samedi en te livrant à fond sur ce format de critérium !
Julien Marin : Je suis très content de ma forme à deux semaines et demi du Championnat de France. Ce n’est pas le même niveau mais aujourd’hui, j’ai sorti les watts comme sur une Élite. Je serai au TNM (Tour Nivernais-Morvan) le week-end prochain, ça va me faire une bonne préparation pour le chrono. Ce chrono sera important pour le général. Alors j’ai fait un gros effort aujourd’hui (samedi), c’est bien.

« UN CHOIX PAYANT »

Pourquoi avoir fait le choix de venir courir ici à Nîmes ?
Il y avait le Tour du Beaujolais ce week-end mais je venais déjà de disputer l’Alpes Isère Tour et j’étais vraiment fatigué après la course. J’ai donc préféré faire l’impasse sur le Beaujolais pour venir courir près de la maison. Je vis à Marseille, je suis en quatrième année d’école d’ingénieurs à Polytech là-bas. En ce moment, je suis en stage à 40h/semaine alors j’ai décidé de souffler et de venir ici. C’est un choix payant, je suis très content.

Tu t’es assuré la victoire en reprenant un premier tour au peloton puis un deuxième tour à la plupart de tes adversaires du jour !
J’ai loupé la première échappée mais j’ai ensuite fait l’effort pour ressortir. Pendant cinq tours, je me suis calé à 500 watts et j’ai creusé l’écart. Il fallait rouler à 50 km/h comme ça roulait à 45 dans le peloton. Je savais que ça allait se tasser derrière. J’ai bien géré. Je me méfiais de Julien Durbesson car je sais qu’il est très fort sur ce genre de circuit. Quand j’ai vu qu’il était sorti en contre, j’ai tout mis pour qu’il ne rentre pas. J’ai mis un tour à tout le monde et c’était fini.  

« DENIS REPÉRANT M’APPORTE BEAUCOUP »

Tu as donc récemment disputé ta première Classe 2 à l’occasion de l’Alpes Isère Tour…
C’était vraiment dur, j’ai bien reçu (rires). Mais j’ai tout donné là-bas. Le dernier jour, j’ai fini très loin, tout proche des hors-délais. C’était très dur, avec tous les cols à 380-400 watts… Cinq jours en Classe 2, ça donne vraiment beaucoup de force et je l’ai senti aujourd’hui (samedi).

Ces quatre dernières années, tu as porté quatre maillots différents puisque tu as respectivement évolué à la DN Occitanie, au VC La Pomme Marseille, au CR4C Roanne et désormais à Corbas. Comment analyses-tu ta première partie de saison 2023 ?
J’apprends beaucoup, c’est ma première année en N1. Denis Repérant m’apporte beaucoup. Je suis déçu de la façon dont ça s’est passé jusque-là, globalement, au niveau des résultats. Je m’attendais à mieux mais j’ai dû aller à l’hôpital à deux jours du début de saison à cause d’une colique néphrétique. Je ne pouvais plus bouger… Forcément, ça m’a flingué le début de saison, notamment la première manche de Coupe de France. J’ai quand même fait 15 à l’Artois alors que j’aurais pu faire Top 10 sans casser ma roue avec ensuite barrage des commissaires dans le final. Je n’ai pas eu beaucoup de chance. Mais la saison n’est pas terminée. L’an passé, j’ai gagné une fois et ensuite, j’ai enchaîné quinze Top 20 derrière. J’espère refaire la même chose.