Marijn van den Berg et les larmes du frère
L’histoire aurait pu être belle pour la fratrie van den Berg. Trois jours après Marijn, Lars est passé tout près de remporter, lui aussi, une étape de la Route d’Occitanie (2.1). Le coureur de la Groupama-FDJ en rêvait mais il a échoué, de peu, dans son entreprise. Ironie de l’histoire, c’est un coéquipier de son frère, en la personne de Simon Carr (EF Education-EasyPost), qui l’a privé de la victoire. Une drôle de situation et un mélange d’émotions fortes pour Marijn, qui a lui-même pris la 3e place en réglant le sprint du peloton. “Ce n’est pas tous les jours que l’on vit un scénario comme celui-là, c’était très particulier”, concède-t-il pour DirectVelo.
Rappel des faits : dans le final de la quatrième et dernière étape de la Route d’Occitanie, deux rescapés de l’échappée résistent brillamment au retour de ce qu’il reste du peloton : Simon Carr et Lars van den Berg. Le duo tient bon jusque sur la ligne d’arrivée de Saint-Girons (Ariège) pour deux secondes et c’est le Britannique - qui a passé une grande partie de sa vie en Occitanie - qui l’emporte devant le Néerlandais. Juste derrière, Marijn van den Berg règle donc le sprint du peloton et assiste, aux premières loges, au sacre de son coéquipier devant son frère (voir classement). “Il y avait trois possibilités et les trois étaient évidemment intéressantes et satisfaisantes pour moi. Si on était rentrés, j’aurais pu gagner une deuxième étape cette semaine. Et s’ils allaient au bout, c’était pour l’un d’eux et ça m’allait dans tous les cas. C’est génial que Simon gagne. C’est très bien pour l’équipe. Mais en même temps, forcément, je suis aussi déçu pour mon frère. C’était une journée spéciale”.
« IL EST SUR LE BON CHEMIN »
La tête entre les mains, avachi sur sa machine, inconsolable, Lars van den Berg éclate en sanglots après la ligne d’arrivée. “Je suis très déçu”, fulmine-t-il (lire sa réaction d’après-course ici). Marijn s’empresse alors de venir faire une chaleureuse accolade à son frère pour tenter de le réconforter. Puis les deux hommes restent de longues secondes côte à côte, avant que Marijn ne tente de trouver les mots pour réconforter son aîné. “Je comprends parfaitement sa déception. Il n’a pas souvent l’occasion de jouer sa propre carte puisqu’il doit pratiquement toujours faire le travail dans son équipe. Faire 2e, c’est dur. Mais je lui ai dit qu’il avait de superbes jambes et que s’il continuait comme ça, il allait bientôt en claquer une. Pourquoi pas au Championnat national !”.
De longues minutes après l’arrivée, Lars a encore le visage très marqué et le regard dans le vide, derrière le podium protocolaire, auquel il doit se rendre puisque les quatre premiers de l’étape doivent se soustraire à un contrôle anti-dopage. Là encore, son frère - honoré sur le podium puisque lauréat du classement par points - reste tout près. “Il en gagnera une autre. Il progresse d’année en année et je suis fier de son évolution. Il est sur le bon chemin”. Une chose est sûre : les deux frères ne sont pas près d’oublier cette fin de semaine passée sur la Route d’Occitanie 2023. Une semaine intense et qui aurait pu se terminer comme dans un rêve.