Classic Var/Tour des Alpes-Maritimes : Pourquoi cette scission ?

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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C’est l’une des principales modifications du calendrier (prévisionnel) professionnel français que la Ligue Nationale de Cyclisme vient de communiquer en vue de la saison 2024 (voir ici). Le Tour des Alpes-Maritimes et du Var - ex Tour du Haut-Var -, qui se tient depuis 2019 sous un format de trois jours et trois étapes, va une nouvelle fois évoluer. Deux épreuves distinctes doivent en effet se dérouler en février prochain. D’abord la nouvelle Classic Var (1.1), une course d’un jour, prévue le vendredi 16 février, puis le Tour des Alpes-Maritimes (2.1), qui ne se tiendra plus que sur deux jours, les samedi et dimanche.

LE DÉPARTEMENT DU VAR VA RETROUVER UNE PLUS GROSSE PART DU GÂTEAU


Pour expliquer ces nouveautés, Frédéric Maistre, le patron de l’épreuve, tient d’abord à effectuer un petit retour en arrière. Histoire de contextualiser l’évolution actuelle. “On a récupéré l’épreuve en 2019. La course n’allait pas trop mal mais était en limite de développement. Elle n’était plus à la télé. On voulait faire remonter la course au premier plan. On a eu la chance d’avoir des échanges avec le président du département des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginesy, qui a souhaité nous accompagner et transformer le Tour du Haut-Var en Tour des Alpes-Maritimes et du Var”, rappelle-t-il. Désormais, il y aurait également le souhait, côté varois, de mettre plus à l'honneur "cette terre de vélo".

Cette scission est donc avant tout une décision politique de la part des élus de chacun des deux départements concernés. “Le département des Alpes-Maritimes voulait sa course et c’était la même chose pour le Var. Le groupe Nice-Matin, qui organise, avait pris la décision de faire évoluer l’organisation par rapport aux engagements pris par chacun des deux départements”, confirme Amaël Moinard, le N°2 du comité d'organisation. “Il nous semblait naturel de doter chaque département de sa propre course, plutôt que de surfer sur deux identités différentes lors de la même compétition”, insiste Frédéric Maistre, alors que le département du Var souhaite donc s’investir - à nouveau - beaucoup plus qu’il ne le faisait ces dernières années. “C’est un processus de transformation. Je suis content de rendre au département du Var sa course, qui existe depuis 1969”.

DES PARCOURS FIDÈLES À L’ESPRIT DES DERNIÈRES ÉDITIONS

D’un point de vue purement sportif, il faut désormais concocter des parcours cohérents, qui se voudront “dans la lignée de ce qui a été fait ces dernières saisons”. Frédéric Maistre et Amaël Moinard n’ont jamais envisagé créer un triptyque sur deux jours pour le Tour des Alpes-Maritimes, avec deux demi-étapes le samedi ou le dimanche pour garder le format de trois étapes. “Les triptyques, moi je n’aime pas ça. J’étais déjà contre ça en tant que coureur”, assure l’ancien athlète de Cofidis, de la BMC Racing et d’Arkéa, qui s’était d’ailleurs imposé sur la dernière étape du Tour du Haut-Var en 2014, à Draguignan (lire ici).

Pour la Classic Var comme pour le Tour des Alpes-Maritimes, les parcours ne sont pas encore finalisés à 100%. Seule la seconde étape du Tour des Alpes-Maritimes est totalement actée. “Ce sera une dernière étape à l’image de ce que l’on a vu l’année dernière : une étape courte, dynamique, accidentée, qui ne devrait pas manquer de spectacle. Pour la journée du samedi, on veut donner une chance à pratiquement tous les profils de coureurs”, détaille Frédéric Maistre. Avec la volonté que tout ou presque soit encore à jouer au général lors de la dernière étape.

UN PLUS GRAND NOMBRE DE POINTS UCI EN JEU

Pour ce qui est de la Classic VAR, qui sera donc la deuxième course d’un jour française du calendrier après le Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (1.1) et avant le week-end des Boucles Drôme-Ardèche (1.Pro), il s’agira d’une “course pour costauds et baroudeurs, sans véritable difficulté majeur mais sur un terrain accidenté”. Avec la volonté de retrouver les routes du Haut-Var. “Je suis persuadé que ça fera plaisir à beaucoup de monde, aux anciens qui tenaient beaucoup à l’ancienne version de la course”, sourit Frédéric Maistre.

Le directeur de course et son acolyte Amaël Moinard espèrent tous deux que ce nouveau format permettra d’accueillir un gros plateau. “Il y avait aussi la volonté de rester attractif sportivement, pour les équipes. Et pour le coup, notre week-end de compétition va rapporter plus de points UCI. Ce n’est pas une mauvaise chose. On est en concurrence avec le Tour d’Algarve, le Tour d’Oman… On doit proposer de nouvelles choses et se réinventer sinon, c’est fini…”. L’idée est, désormais, de pérenniser ce nouveau format. “On ne compte pas l’utiliser qu’en 2024. Il y a la volonté des deux départements de se projeter sur la durée avec cette formule-là et de nous accompagner un bon moment”.



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