L'habitude de l'altitude pour les poursuiteurs

Crédit photo DirectVelo

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L'équipe de France d'endurance a terminé sa préparation pour le Championnat du Monde sur piste de Glasgow par un stage au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Mais avant cela, la petite troupe de Steven Henry et Samuel Monnerais est montée d'un cran avec un stage en altitude à Tignes. Depuis 2020, Steven Henry  mise beaucoup sur cette préparation en vue de Paris 2024 comme il l'explique à DirectVelo. Mais la route vers Paris passe par Glasgow et les tournois de poursuite par équipes qui débutent ce jeudi matin pour les hommes.

DirectVelo : Comment s'est passé le stage en altitude à Tignes ?
Steven Henry : Très bien. On a eu une bonne météo pour bien bosser avec quinze bonnes journées de gros entraînements sur route et avec des entraînements spécifiques en hypoxie, soit en haut de l'Iseran soit sous les tentes hypoxiques. Un très bon stage physiquement et aussi au niveau de la cohésion de groupe.

SPRINTS À 4000 MÈTRES SOUS LA TENTE ET DANS LA BUÉE

Le forfait de Benjamin Thomas pour le Tour de France a-t-il changé quelque chose dans la préparation de l'équipe de France ?
C'était un mal pour un bien, ça nous a permis de l'avoir avec nous en stage à Tignes. C'est compliqué pour Benjamin avec son gros programme route de caler de longs stages en altitude. On a pu le faire au mois de juillet. Forcément, je suis déçu pour lui de ne pas y être mais d'être avec nous, dans le groupe piste à Tignes, ça lui a permis de tourner la page un peu plus vite.

Est-ce que l'expérience des précédents stages en altitude vous sert ?
Depuis 2020 on met l'accent sur l'altitude, on commence à avoir l'habitude, le suivi mis en place avec la saturation en oxygène, le test HRv (pour la fatigue, NDLR), l'hydratation. Les athlètes ont aussi l'expérience et s'acclimatent de mieux en mieux à l'altitude. Ça nous permet d'adapter les entraînements avec des charges d'entraînements plus importantes que celles qu'on pouvait faire il y a quatre ans. On a fait le travail de sprint à quasiment 4000 mètres d'altitude grâce aux tentes hypoxiques, ce qu'on ne pouvait pas faire avant, même s'ils sont dans la buée à la fin avec la condensation. On a des petits gains sur certaines thématiques grâce à l'expérience acquise des stages précédents et grâce aux tentes hypoxiques.

« DENSITÉ TRÈS IMPORTANTE EN POURSUITE CHEZ LES GARÇONS »

En poursuite par équipes, as-tu un objectif de place ?
Déjà, ne pas être dans les huit premiers, que ce soit chez les filles ou les garçons, ce serait une grosse déception, un accident. Mais ça ne serait pas catastrophique dans le cadre de la qualification olympique parce qu'on a un peu d'avance. Chez les garçons, il y a une densité très importante. Il y a six équipes pour trois places sur le podium. Je pense aux Anglais à la maison, aux Italiens qui vont être très performants, les Australiens, les Néo-Zélandais, les Danois avec, a priori, l'équipe qui était aux Jeux et nous, ça fait déjà six équipes. Il y a aussi les Belges qui progressent bien, les Canadiens, les Japonais. On peut faire un gros temps et n'être que 6e.

Et chez les filles ?
Il y a un peu moins de densité avec quatre-cinq équipes qui se dégagent. Il y a des interrogations sur les Italiennes avec Balsamo et Guazzini qui reviennent de blessure. Les Anglaises et les Néo-Zélandaises seront présentes. Les Allemandes sans Brennauer sont moins dominatrices qu'aux Jeux de Tokyo. Les Australiennes ne nous ont pas montré grand-chose en début de saison mais il faut toujours les surveiller. Le gros point d'interrogation, ce sont les Américaines, ça peut être très bon comme très moyen selon la composition.

« ÇA POUSSE DERRIÈRE »

Dans l'Américaine ? Comment as-tu fait tes choix ?
Chez les gars, on a le choix dans toutes les épreuves en peloton. Chaque fois qu'on a aligné des équipes différentes, elles ont été performantes. L'année dernière Dino (Donavan Grondin) et Ben (Benjamin Thomas) ont été très performants. Thomas (Boudat) est aussi présent depuis deux ans. L'an dernier il a eu des blessures au mauvais moment, je pense à sa fracture de la clavicule au Tour Poitou-Charentes alors qu'il marchait bien. L'idée c'était de le voir dans une très grosse échéance. Ce n'est pas du tout une rétrogradation par rapport à Donavan mais ça permet de voir ce que peut donner Thomas. Chez les filles, il y a peut-être encore plus de densité sur l'Américaine. Victoire (Berteau) a passé un gros cap même si elle a déjà couru au Championnat d'Europe avec Clara. C'est une athlète qui a encore progressé et j'ai envie de la voir de nouveau dans un contexte international.

Dans l'Omnium, est-ce que tu fais un essai avec Valentine Fortin ?
Clara (Copponi) avait déjà un programme assez dense en début de Championnat (elle a aussi la route, NDLR), on l'a souvent alignée sur plusieurs épreuves, ça lui permet de se concentrer sur un peu moins et de voir Valentine (Fortin) qui a été performante sur les Omniums sur lesquels elle a été alignée cette année (elle a gagné en Grand Prix à Gand et Anadia, NDLR). Concernant Benjamin, il y a encore des ajustements avec l'entrée sur le scratch qui n'est pas très bonne dernièrement. Donavan a été ultra performant, à chaque fois qu'il a été aligné, il a gagné, ça tire le groupe vers le haut. L'important est de jouer franc-jeu avec les coureurs même s'il y a de la frustration dans certains choix d'épreuves. Benjamin sait que ça pousse derrière, il n'est pas tout seul.

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