Lorenzo Magnien : « La partie n’était pas gagnée »
Fils d’Emmanuel Magnien, ancien 2e de Milan-San Remo et Champion de France de cyclo-cross, Lorenzo a dû jouer des coudes pour pouvoir pédaler. “J’ai voulu commencer le vélo à 8-9 ans, mais mes parents n’étaient pas du tout partants pour que j'en fasse. J’ai insisté, je suis parti avec ma tante à un forum des associations à Soisy pour prendre ma licence. Je l’ai ramenée le soir à table, j’ai demandé à tout prix de m’inscrire dans le club de vélo à côté de chez moi. Ils m’ont dit : « Pas de soucis, par contre, tu te trouves ton vélo, tu vas toi-même sur les courses, tu te débrouilles de A à Z ». L’entraîneur venait me chercher chaque dimanche matin devant chez moi pour aller aux courses“, raconte au micro de DirectVelo le Francilien de 22 ans qui a effectué ses premiers tours de roue en Minime 2 après avoir essayé le football et le tennis.
« MON PÈRE M’A TOUJOURS DIT D’AVOIR UNE MARGE DE PROGRESSION ASSEZ GROSSE »
Finalement, ses parents l’ont ensuite suivi dans sa passion et étaient d’ailleurs présents dimanche dernier lors de la dernière étape de la Boucle de l’Artois pour faire des coupes et passer des bidons. “Quand ils ont vu que j’étais vraiment intéressé par ce sport en Cadet 2, ils ont commencé à me suivre sur toutes les courses. Depuis, ils me suivent au max. Au début, la partie n’était pas gagnée. Heureusement, mon oncle qui faisait du vélo plaisir m’avait donné son premier vélo. C’est grâce à lui que j’ai pu commencer les courses sur route“. La semaine, Lorenzo travaille avec Emmanuel dans la jardinerie. “On fait tous les chantiers d’entretien et de création. Je prends énormément de plaisir dans mon boulot. C’est important d’avoir ça à côté du cyclisme“.
Le longiligne athlète d’1m96 a débuté à l’Association Soisy Enghien La Barre, avant d’effectuer sa seconde année Junior et ses deux premières saisons Espoirs au Parisis AC 95, puis d’évoluer successivement dans les N2 du VCU Schwenheim et de l’USSA Pavilly Barentin. “Je suis passé par les courses 2,3,J, j’ai été 3e caté puis 2e caté. Mon père m’a toujours dit d’avoir une marge de progression assez grosse. Il me conseille sur l'entraînement. J’ai fait le choix d’arriver en DN assez tard“.
« ENCOURAGEANT POUR LA SUITE DE LA SAISON »
Son année 2023 au VCU Schwenheim a été perturbée par un souci au genou. “J’avais une grosse blessure au niveau de la rotule au bout du vaste interne. C’est arrivé début décembre et c’est parti début juillet. Je n’ai jamais su de quoi ça provenait. Je suis allé voir une quinzaine de spécialistes différents, des grands médecins sur Paris, Beauvais…. J’ai changé quatre fois de position, c’était un cercle vicieux à l’entraînement. J’ai vécu huit mois de galère. J’étais vraiment au fond du trou. Je n’avais que ma famille qui me soutenait pendant ce temps, c’était très dur. Quand j’ai repris, il me restait deux-trois mois de compétitions, mais j’avais débranché. J’étais surtout motivé pour réaliser une grosse saison 2024“.
Pour ce nouvel exercice, Lorenzo Magnien a complètement changé d’environnement et est passé d’est en ouest en rejoignant les Normands de l’USSA Pavilly Barentin. “J’ai voulu me rapprocher de la maison. Pavilly est à 1h30-2h de route. Les gars sont super sympas, il y a une grosse cohésion“, confie l’habitant d’Enghien-les-Bains (Val d’Oise). Depuis le début de la saison, il compte cinq Top 20 dont une 13e place sur la Vienne Classic, première manche de la Coupe de France N2, et un Top 10 lors de la première étape de la Boucle de l’Artois (voir sa fiche DirectVelo). “J’ai subi une belle chute aux Boucles du Haut-Var. Je ne devais pas être à la Coupe de France mais un gars était malade. Je suis arrivé avec de la fraîcheur. À l’Artois, j’ai réussi à sortir avec un Norvégien à 6-7 bornes de l’arrivée. Une fois rejoint, ça m’a permis d’être bien placé dans les 5 derniers kilomètres où c’était très nerveux. J’ai fait ce que j’ai pu à la fin. Ce Top 10 est plutôt encourageant pour la suite de la saison. Mon objectif est de performer chez les Élites, on verra ce que ça donne“.