Julien Marin : « Beaucoup d’émotion »

Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo

Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo

Julien Marin a remis ça. Déjà échappé le premier jour sur l’Alpes Isère Tour (2.2), le sociétaire de Hexagone a ouvert la route pendant une grande partie de l’étape ce samedi. Mais le coureur de 23 ans n’a pu suivre jusqu’au bout ses compagnons de fugue. Repris par le peloton dans le dernier kilomètre, c’est un garçon ému qui a répondu aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : Tu t’es offert une deuxième échappée sur l’Alpes Isère Tour !
Julien Marin : Depuis le début de la semaine, mon directeur sportif me disait que je devais m’échapper samedi. J’étais déjà échappé le premier jour, ce n’était pas vraiment prévu mais j’ai suivi un coup sorti en costaud, donc je me suis dis pourquoi pas. Les autres jours, j’ai emmené mon sprinteur. Il y a deux jours (jeudi, NDLR), j’avais dit au briefing que je voulais essayer de suivre les meilleurs pour voir si j’en étais capable mais quand Victor Guernalec a attaqué, je ne pouvais pas suivre, je ne suis pas surhumain non plus. Hier (vendredi), ça a bataillé pendant une heure et finalement ce sont des costauds qui sortent. Aujourd’hui, je me suis dit que j’allais tout mettre pendant une heure.

« UNE BELLE JOURNÉE »

Et c’est sorti après un peu moins de 30 kilomètres…
En voyant les premiers du général jouer les bonifications lors du sprint en or, je me suis dit qu’en haut ça allait se poser et que j’allais contrer. Je me suis donc mis à fond dans la bosse et j’ai suivi Mattis (Lebeau), qui sent bien les coups. Quand j’ai vu qu’on était sorti, j’étais content. On a fait une belle journée devant.

L’échappée est allée au bout, sans toi…
Malheureusement, dans le dernier mur, je paie un peu mes efforts. Je ne suis souvent pas bien dans ce genre de bosse, je suis le seul de l’échappée à être distancé. Ensuite, Théo (Thomas) et un autre mec (Brady Gilmore, NDLR) me reprennent dans la descente. L’autre se trompe de route. Avec Théo, on se fait reprendre à 500 mètres de la ligne. Sinon, j’aurais fait dans le Top 10 (il finit 12e, NDLR).

Que retiens-tu de cette journée ?
Je suis quand même super content. Après quatre jours de course, faire une grosse journée comme ça c’est super. Il y avait des hommes forts devant. Je suis très satisfait de faire ça sur une course pas loin de la maison pour le club. Je me relance…

« J’ESSAIE DE TOUT FAIRE À FOND »

Où en es-tu après un gros début de saison ?
Il y a eu une chute à la Boucle de l’Artois, j’ai ensuite commencé mon stage professionnel. Forcément depuis, je récupère moins bien. Je n’arrive pas bien à m'entraîner la semaine. Je fais beaucoup de spécifique mais j’ai du mal avec les foncières, le maximum c’est trois heures donc je m’accroche comme je peux. J’essaie de tout faire à fond. Après ma chute, j’ai voulu revenir tout de suite pour aider l’équipe parce que je ne suis pas un mec qui abandonne, je me bats toujours. Je suis un coureur qui fait des efforts, je suis le premier à aller à l’entraînement et à toujours vouloir faire plus. Mon entraîneur me dit toujours de me calmer. Je pense que j’ai passé un cap, j’ai bien maigri cet hiver. Je voulais remercier ma copine, mes parents et mon entraîneur qui me soutiennent.

On te sent ému…
Ce n’est pas facile pour la famille quand on part une semaine de la maison pour aller faire des courses, ou quand le soir on prend le vélo tout de suite en rentrant pour aller rouler jusqu’à 20 heures. J’ai commencé le vélo en Junior 2, dans un petit club à côté de chez moi (VC Védasien, NDLR). Mathieu Gaye m’a fait confiance à Fabrègues, je le remercie aussi. Aujourd’hui, c’est donc la récompense, j’ai fait toutes les catégories de la FFC, de la troisième catégorie à l’Elite. Cette semaine, en levant la tête dans le peloton, on voit des maillots comme Arkéa-B&B ou Decathlon AG2R qui marchent vraiment fort chez les pros, on se dit qu'on est sur une grosse course. L’équipe nous fait confiance, elle met toutes les chances de notre côté, c’est top. On reçoit des messages de soutien de Denis Repérant et Sébastien Havot. C’est beaucoup d’émotion de passer la ligne après plus de 100 kilomètres devant. Au début de la semaine, quelqu’un m’a parlé du jeu de DirectVelo et là je voulais lui dire que je vais relancer ma saison après l’Alpes Isère Tour. Je vais battre le record de mon DS Sébastien Havot qui est de 615 points sur une année (sourire).

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