Certes, toutes les plus grandes nations n’étaient pas là. Belgique, Grande-Bretagne, Italie ou encore Norvège ont fait l’impasse sur le Tour du Pays de Vaud, tant le calendrier de la Coupe des Nations, est, il est vrai, chargé en ce printemps 2024. Toujours est-il que sur les routes suisses, les représentants du cyclisme tricolore se sont fait plaisir avec pas moins de trois victoires d’étapes sur quatre possibles - dans l’ordre Camille Charret, Paul Seixas puis Aubin Sparfel - et un succès final pour ce même Paul Seixas. Que ce soit avec les Bleus ou sous le maillot de Decathlon AG2R La Mondiale, ils ont très souvent été vus à la baguette, en tête de peloton, puis bras levés au ciel sur la ligne d’arrivée (voir classements). Un scénario qui n’est pas sans rappeler celui de la semaine précédente, au Trophée Centre Morbihan, où les Bleus et, cette fois-ci la Groupama-FDJ, avaient écrasé la course lors de la dernière étape en ligne.

“C’est exceptionnel. On voulait montrer que l’on était capable d’avoir un gros collectif français. On l’a démontré, non seulement par rapport aux résultats mais aussi dans notre façon de courir, en assumant totalement le poids de la course et nos responsabilités, de A à Z, se satisfait auprès de DirectVelo Frédéric Macaudière, à la tête des Bleus en Suisse. Avec deux étapes et le général, on ne pouvait guère faire mieux”. Sélectionneur national tout au long de la saison, Julien Thollet s’est aussi réjoui, de loin, du comportement de ses jeunes garçons. “La Coupe des Nations, ça reste le fil rouge de l’équipe de France sur la saison. On essaie de bien y figurer. Que l’on gagne ou pas, ça ne change pas grand-chose dans le développement des athlètes, mais on essaie au moins de soigner le quota pour le Mondial. Il faut être dans le Top 10. Là, c’est assuré avec les dernières performances mais il y a quinze jours, on était 17e avec 3 pts. Il fallait quand même faire attention. Le travail a été bien fait tant au Morbihan qu’en Suisse”.

ADRIA PERICAS ESPÈRE UNE REVANCHE

Du côté des rivaux des Bleus, on admet la supériorité de l’équipe de France. Parmi les plus actifs de la course durant quatre jours, Stepan Zahalka se contente du maillot à pois. Un bel accessit pour un coureur battu par Camille Charret, au sprint, vendredi. “Ce n’était pas le plan initial, on venait pour gagner. Mais ça ne marchait pas bien pour moi depuis le début de l’année alors c’est déjà beau de faire ça. Il y avait sûrement la place pour gagner le deuxième jour mais je n’avais pas les jambes du Français, il était au-dessus, il faut l’admettre”. Il y a des regrets, tout de même, du côté des Pays-Bas et de Senna Remijn, futur coureur de la réserve d’Alpecin-Deceuninck. “Il y avait mieux à faire, c’est dommage mais ça fait partie de la course. S’il y avait eu un sprint (vendredi), je pouvais gagner. Je suis passé près plusieurs fois. Joeri Schaper était notre leader pour le général mais il a chuté dans le final de la deuxième étape…”.

Les Danois, eux non plus, n’ont pas été en mesure de pleinement s’exprimer, même si Magnus Carstensen a terminé 3e de la première étape en ligne. “Je me sentais fort lors de mon échappée mais il faut croire que je suis simplement tombé sur plus fort. Bravo aux Français”. Dauphin de Paul Seixas au général, Adria Pericas se “satisfait pleinement” du premier accessit. “Il n’y avait pas de place pour mieux. Sur une course comme celle-là, le meilleur gagne. Avec un chrono et une arrivée au sommet, il n’y a pas de place pour le hasard ou trop de stratégie”, synthétise le Catalan, qui ambitionne de gagner la Classique des Alpes ce week-end sous les couleurs de son comité régional. Mais il faudra encore faire face à un certain Paul Seixas. Le sélectionneur national suisse, Thomas Scheurer, résume le sentiment quasi général en une phrase. “Les Français étaient beaucoup plus forts que nous. Paul Seixas mérite de gagner”.