Alexandre Vinokourov : « Ça me rend fou »
Une grosse galère. Alexandre Vinokourov - fils - ne gardera pas de grands souvenirs du Tour d’Italie Espoirs. Pendant quatre jours, le Kazakh a traîné sa misère en queue de peloton. “Je suis tombé malade deux jours avant le début de la course, mais sans gros signes de fatigue. Puis dès la première étape, j’ai senti que rien n’allait. Même chose les jours suivants”, explique-t-il pour DirectVelo. Le membre de la réserve d’Astana est dépité. “Je vais passer des examens. Le corps ne répond pas. Ce sont les pires jours de course de ma vie”, concède celui qui est, de surcroît, tombé lors de l’étape de mardi, notamment au niveau du bras gauche.
« C'ÉTAIT À L’HONNEUR ET RIEN D’AUTRE »
Pourtant, au courage, et sans doute parce que c’est un leitmotiv dans la famille, l’Espoir 4 s’est fait violence pour se retrouver… dans l’échappée, ce jeudi lors d’une étape tracée entre Bergame et Crémone. “J’y suis juste allé avec le mental. Hier soir, j’étais à 70% sûr de ne pas prendre le départ mais quitte à être là, autant faire les choses bien. C’était à l’honneur et rien d’autre. On ne sait jamais, s’ils laissaient partir. Mentalement, ça m’a fait du bien d’être à l’avant”, se réjouit celui qui n’a pas retrouvé ses jambes comme par magie pour autant. “Ce n’était pas beaucoup mieux mais au moins, je me suis battu”. Alexandre Vinokourov s’est même offert un dernier petit baroud d’honneur au moment où le peloton était sur le point de reprendre les cinq hommes de tête. “Perdu pour perdu, autant tout donner. J’ai refait un kilomètre et quelque tout seul et c’était fini”.
« MÊME AVEC DES JAMBES DE MERDE, IL FAUT SE BATTRE »
Cette échappée était donc avant tout une question d’honneur et de fierté pour un garçon au fort tempérament qui espérait bien autre chose de ce Giro Next Gen. “Je suis obligé d’avoir cet instinct d’attaquant. C’était impossible de rester là-dessus”, lâche-t-il avec une détermination et une volonté d’être offensif qui n’est pas sans rappeler celles de son père. “Même avec des jambes de merde, il faut se battre. Mais franchement, ça me rend fou parce que j’étais vraiment prêt pour ce Giro. On avait tout bien fait avec mon entraîneur, j’étais arrivé ici confiant à 100%. Après le passage par le Japon, j’ai fait un bon stage en altitude et c’était grave bon au niveau des watts. Je ne sais pas ce que j’ai eu. C’est une grande désillusion”. Malgré cette petite éclaircie, Alexandre Vinokourov ne prendra pas le départ de la sixième étape, ce vendredi, préférant retrouver des jambes et la santé avec le Championnat national du Kazakhstan.