Corentin Ermenault : « Je n'aurai jamais eu ce maillot »
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Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo
Corentin Ermenault ne sera jamais Champion de France du contre-la-montre. Spécialiste dans l'effort solitaire, et souvent redouté ces dernières années dans l'exercice au niveau amateur, le sociétaire du Team Bricquebec Cotentin dispute ce week-end son dernier Championnat de France. C'est non sans émotion qu'il a dû accepter d'avoir la médaille d'argent autour du cou (voir classement), et de constater que le maillot tricolore dans cette discipline n'irait jamais sur ses épaules. En conférence de presse, Corentin Ermenault s'est confié au micro de DirectVelo sur ce coup dur, lui qui se voyait bien finir en apothéose.
DirectVelo : Quelle saveur a cette médaille d'argent ?
Corentin Ermenault : Je suis un peu déçu, forcément, j'aurais voulu bien finir. Il n'y a pas match, je ne suis pas déçu par rapport à ça mais je suis juste déçu par rapport au maillot, j'ai souvent tourné autour et je ne l'ai jamais eu donc il y a forcément de la déception. Pour un spécialiste, c'est sûr que ça restera le grand regret.
Comment as-tu géré ce chrono ?
Je n'avais rien prévu à l'avance. Je ne suis pas un fin tacticien là-dessus, je pars et on voit comment ça se passe. Je suis parti un poil vite comme Mathias (Ribeiro Da Cruz), je me suis dit « dis donc, si tu arrives à tenir ça... ça sera pas mal ». Mais je me suis un peu calmé sur la suite et j'ai plutôt bien fini. Je ne pourrais pas faire mieux, et je finis 2e aujourd'hui.
L'avais-tu préparé ?
Je ne l'ai pas préparé du tout. J'aime bien faire des courses par étapes avant et je n'en ai pas du tout faites. Je n'ai fait que de la piste donc je ne suis pas du tout monté sur le vélo de chrono.
« ÉVIDEMMENT, IL Y A DE L'ÉMOTION... »
Tu as longtemps été en tête. Jusqu'au passage de Mathias Ribeiro Da Cruz, au milieu des professionnels...
Je n'avais plus qu'à attendre. J'avais fait ce que j'avais à faire. Je ne pouvais pas faire mieux, j'ai donné tout ce que j'avais. Au premier inter on m'a dit qu'on était un peu pareil voire moi un poil devant. Puis au deuxième inter j'ai vu qu'il était devant donc je me suis dit qu'il fallait un petit miracle pour qu'il s'écrase.
Il s'agissait donc de ton dernier Championnat de France...
C'est sûr que c'est mon dernier. La déception est là de finir sur une 2e place. C'est un peu dommage de ne jamais l'avoir eu. Ça reste aussi important en Normandie pour l'équipe, comme pour moi. Je ne savais pas que c'était leur première médaille, je suis content de leur apporter ça. J'aurais aimé faire mieux, mais on est tombé sur un os. En soi, c'est bien d'être 2e. Mais je n'aurai jamais eu ce maillot... J'ai toujours dit que j'arrêtais cette année. Je ne me vois pas du tout continuer plus que ça. J'ai toujours dit que je n'étais pas fan de l'entrainement, je ne m'y plais pas. C'est fini.
Depuis plusieurs années, tu es très détaché du vélo. Mais ressens-tu quand même une émotion de t'arrêter sur cette note ?
Vous le voyez bien, ça m'emmerde (rires). Évidemment, il y a de l'émotion...
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